Cinéaste française, 1964
Le
goût des autres
Réalisé par Agnès Jaoui
Avec Anne Alvaro, Jean-Pierre Bacri, Alain Chabat , Agnès Jaoui, Gérard Lanvin
Comédie dramatique
1h52
2000
France
Réalisé par Agnès Jaoui
Avec Anne Alvaro, Jean-Pierre Bacri, Alain Chabat , Agnès Jaoui, Gérard Lanvin
Comédie dramatique
1h52
2000
France
Castella
est un chef d'entreprise peu porté sur la culture. Pourtant, un
soir, en allant par obligation assister à une représentation de
"Bérénice", il tombe en adoration du texte et de
l'actrice principale, Clara. Par une coïncidence, celle-ci va lui
donner des cours d'anglais, nécessaires à son travail. Castella
tente de s'intégrer à ce milieu artistique mais sans grand succès.
On ne bouscule pas ainsi les cadres de références et les barrières
culturelles sans faire d'histoires.
Le goût des autres est le meilleur scénario original d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, avec celui d’On connaît la chanson, écrit pour Alain Resnais. C’est aussi la première (et plus aboutie à ce jour) réalisation de Jaoui dont le sens du rythme et du montage est magistral. Un récit semi-choral structure cette comédie de mœurs axée sur les oppositions de classe, sept ou huit personnages principaux interagissant en réseau social. Jaoui et Bacri manient avec aisance un comique de situation marqué par les clivages financiers, culturels voire politiques. Castella (Jean-Pierre Bacri) est d’abord présenté comme un gros beauf, chef d’entreprise inculte déplorant que Bérénice soit « en vers, putain », jugeant la qualité d’une exposition au nombre de visiteurs, racontant des blagues salaces à un dîner d’artistes et confondant la Symphonie n°40 avec Juanita Banana. Son mauvais goût contraste avec le « langage de ministre » de son collaborateur polytechnicien (Xavier de Guillebon), la culture de base de sa sœur fauchée (Brigitte Catillon), et surtout l’habitus axé sur l’art de Clara (Anna Alvaro), Antoine (Wladimir Yordanoff) et le jeune Benoit (Raphaël Dufour). Fortement dotés en capital culturel, ces artistes fans d’Ibsen et de peinture moderne n’hésitent pas à ridiculiser ce bourgeois collant, et une sarcastique séquence de restaurant évoque tant Le Bourgeois gentilhomme que Le dîner de cons, dîner dont l’addition sera payée par notre Monsieur Jourdain, amoureux de sa belle marquise théâtreuse. C’est qu’« une actrice de quarante ans au chômage, c’est un pléonasme » et que le capital économique manque à ces érudits. Complémentaire de son époux, Angélique (Christiane Millet) vit chez les Bisounours, décorant son appartement comme une bonbonnière et trouvant hideux les costumes de théâtre confectionnés par Valérie (Anne Le Ny). La classe populaire est incarnée par Bruno (Alain Chabat), chauffeur et flûtiste à ses heures, ainsi que par Manie (Agnès Jaoui) et Franck (Gérard Lanvin). Ces deux-là ne pourront pourtant pas s’aimer en raison de divergences de valeurs, la serveuse de la brasserie de théâtre libérée ne supportant pas le côté réac du garde du corps. Il ne faudrait cependant pas limiter la qualité du scénario à celui d’une comédie sociologique même si Pierre Bourdieu aurait pu illustrer sa théorie de La Distinction en voix off, à l’instar des interventions d’Henri Laborit dans Mon oncle d’Amérique. Le goût des autres est aussi une très subtile romance, jouant sur les conventions de la comédie américaine en lui distillant une pincée de « french touch », ce qui a sans doute séduit Hollywood, Le goût des autres ayant été nommé à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. On appréciera aussi ces plans fixes, brefs mais saisissants, à l’image de la scène où Castella se fait agresser dans sa voiture. Le film obtint quatre César dans les catégories film, scénario et seconds rôles (Gérard Lanvin et Anne Alvaro).
Le goût des autres est le meilleur scénario original d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, avec celui d’On connaît la chanson, écrit pour Alain Resnais. C’est aussi la première (et plus aboutie à ce jour) réalisation de Jaoui dont le sens du rythme et du montage est magistral. Un récit semi-choral structure cette comédie de mœurs axée sur les oppositions de classe, sept ou huit personnages principaux interagissant en réseau social. Jaoui et Bacri manient avec aisance un comique de situation marqué par les clivages financiers, culturels voire politiques. Castella (Jean-Pierre Bacri) est d’abord présenté comme un gros beauf, chef d’entreprise inculte déplorant que Bérénice soit « en vers, putain », jugeant la qualité d’une exposition au nombre de visiteurs, racontant des blagues salaces à un dîner d’artistes et confondant la Symphonie n°40 avec Juanita Banana. Son mauvais goût contraste avec le « langage de ministre » de son collaborateur polytechnicien (Xavier de Guillebon), la culture de base de sa sœur fauchée (Brigitte Catillon), et surtout l’habitus axé sur l’art de Clara (Anna Alvaro), Antoine (Wladimir Yordanoff) et le jeune Benoit (Raphaël Dufour). Fortement dotés en capital culturel, ces artistes fans d’Ibsen et de peinture moderne n’hésitent pas à ridiculiser ce bourgeois collant, et une sarcastique séquence de restaurant évoque tant Le Bourgeois gentilhomme que Le dîner de cons, dîner dont l’addition sera payée par notre Monsieur Jourdain, amoureux de sa belle marquise théâtreuse. C’est qu’« une actrice de quarante ans au chômage, c’est un pléonasme » et que le capital économique manque à ces érudits. Complémentaire de son époux, Angélique (Christiane Millet) vit chez les Bisounours, décorant son appartement comme une bonbonnière et trouvant hideux les costumes de théâtre confectionnés par Valérie (Anne Le Ny). La classe populaire est incarnée par Bruno (Alain Chabat), chauffeur et flûtiste à ses heures, ainsi que par Manie (Agnès Jaoui) et Franck (Gérard Lanvin). Ces deux-là ne pourront pourtant pas s’aimer en raison de divergences de valeurs, la serveuse de la brasserie de théâtre libérée ne supportant pas le côté réac du garde du corps. Il ne faudrait cependant pas limiter la qualité du scénario à celui d’une comédie sociologique même si Pierre Bourdieu aurait pu illustrer sa théorie de La Distinction en voix off, à l’instar des interventions d’Henri Laborit dans Mon oncle d’Amérique. Le goût des autres est aussi une très subtile romance, jouant sur les conventions de la comédie américaine en lui distillant une pincée de « french touch », ce qui a sans doute séduit Hollywood, Le goût des autres ayant été nommé à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. On appréciera aussi ces plans fixes, brefs mais saisissants, à l’image de la scène où Castella se fait agresser dans sa voiture. Le film obtint quatre César dans les catégories film, scénario et seconds rôles (Gérard Lanvin et Anne Alvaro).
Comme
une image
Réalisé par Agnès Jaoui
Avec Marilou Berry, Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri
Comédie dramatique
1h50
2004
France
Sylvia Millet, professeur de chant, découvre que l'une de ses élèves, Lolita, est la fille d'Étienne Cassard, un écrivain qu'elle admire. Grâce à Lolita, Sylvia et son mari Pierre, lui-même écrivain, vont intégrer le cercle d'amis d'Étienne. Progressivement, Sylvia prend conscience du fait qu'Étienne n'est pas l'homme qu'elle imaginait et qu'il n'a que peu d'estime pour sa fille, Lolita.
La finesse subtile du Goût des autres a perdu de son éclat à l’occasion de la deuxième réalisation d’Agnès Jaoui. Et l’on n’aurait pas tort de pointer les limites de l’art comico-sociétal de l’actrice-réalisatrice. Plus encombrés qu’autre chose de leur conscience de gauche par trop proclamée, soucieux d’égratigner à la fois tout le monde et personne, en mettant en scène des personnages tour à tour haïssables, puis drôles, puis touchants, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri finissent par entraver leur scénario et l’empêcher de prendre son envol. Car en laissant s’éroder leurs crocs acerbes pour laisser place à de vaguement pointues quenottes petites-bourgeoises, l’intermittente et le bougon se départissent de cette cruauté qui faisait de leur plume le formidable moteur à zygomatiques que l’on appréciait tant. Quant aux fameux clichés (notamment une morale trop appuyée sur l’obésité et la beauté intérieure) censément dénoncés et donc contournés, force est de constater qu’ils encombrent régulièrement le chemin. Il serait pourtant inopportun de rejeter Comme une image en bloc. Et malgré tout, apprécier le film pour ce qu’il est: une comédie un peu trop propre sur elle, sans aucune audace formelle, et pourtant bien plus drôle que tout ce que le cinéma français nous propose régulièrement. Jaoui, en dépit de l’erreur de casting people Marilou Berry, n’a rien perdu de ses qualités de direction d’acteurs ni de dialoguiste, et a surtout dans sa manche un atout de taille, en l’inénarrable et constante personne de son compagnon: le voir proposer du cyanure à un jeune homme en pleine dépression amoureuse, surenchérir de mauvaise foi au cours d’une partie d’échecs, être odieux avec la gent féminine… constitue un plaisir sans cesse renouvelé. Évidemment – malheureusement – Bacri/Etienne Cassard n’est pas l’enfoiré fini qu’il semble être, puisque, psychologie oblige, il sanglote surabondamment dans son lit lorsque sa femme le quitte. De fait, à trop vouloir éviter le manichéisme, Comme une image ne dépasse pas le stade du sympathique film d’acteurs.
Réalisé par Agnès Jaoui
Avec Marilou Berry, Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri
Comédie dramatique
1h50
2004
France
Sylvia Millet, professeur de chant, découvre que l'une de ses élèves, Lolita, est la fille d'Étienne Cassard, un écrivain qu'elle admire. Grâce à Lolita, Sylvia et son mari Pierre, lui-même écrivain, vont intégrer le cercle d'amis d'Étienne. Progressivement, Sylvia prend conscience du fait qu'Étienne n'est pas l'homme qu'elle imaginait et qu'il n'a que peu d'estime pour sa fille, Lolita.
La finesse subtile du Goût des autres a perdu de son éclat à l’occasion de la deuxième réalisation d’Agnès Jaoui. Et l’on n’aurait pas tort de pointer les limites de l’art comico-sociétal de l’actrice-réalisatrice. Plus encombrés qu’autre chose de leur conscience de gauche par trop proclamée, soucieux d’égratigner à la fois tout le monde et personne, en mettant en scène des personnages tour à tour haïssables, puis drôles, puis touchants, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri finissent par entraver leur scénario et l’empêcher de prendre son envol. Car en laissant s’éroder leurs crocs acerbes pour laisser place à de vaguement pointues quenottes petites-bourgeoises, l’intermittente et le bougon se départissent de cette cruauté qui faisait de leur plume le formidable moteur à zygomatiques que l’on appréciait tant. Quant aux fameux clichés (notamment une morale trop appuyée sur l’obésité et la beauté intérieure) censément dénoncés et donc contournés, force est de constater qu’ils encombrent régulièrement le chemin. Il serait pourtant inopportun de rejeter Comme une image en bloc. Et malgré tout, apprécier le film pour ce qu’il est: une comédie un peu trop propre sur elle, sans aucune audace formelle, et pourtant bien plus drôle que tout ce que le cinéma français nous propose régulièrement. Jaoui, en dépit de l’erreur de casting people Marilou Berry, n’a rien perdu de ses qualités de direction d’acteurs ni de dialoguiste, et a surtout dans sa manche un atout de taille, en l’inénarrable et constante personne de son compagnon: le voir proposer du cyanure à un jeune homme en pleine dépression amoureuse, surenchérir de mauvaise foi au cours d’une partie d’échecs, être odieux avec la gent féminine… constitue un plaisir sans cesse renouvelé. Évidemment – malheureusement – Bacri/Etienne Cassard n’est pas l’enfoiré fini qu’il semble être, puisque, psychologie oblige, il sanglote surabondamment dans son lit lorsque sa femme le quitte. De fait, à trop vouloir éviter le manichéisme, Comme une image ne dépasse pas le stade du sympathique film d’acteurs.
Parlez-moi
de la pluie
Réalisé par Agnès Jaoui
Avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Jamel Debbouze
Comédie
1h38
2008
France
Agathe Villanova, féministe nouvellement engagée en politique, revient pour dix jours dans la maison de son enfance, dans le sud de la France, aider sa soeur Florence à ranger les affaires de leur mère, décédée il y a un an...
En 2000, les Jabac étaient au sommet de leur art avec Le Goût des autres, premier film réalisé par Agnès Jaoui et co-écrit avec son comparse Jean-Pierre Bacri. Le Goût des autres suivait une décennie glorieuse passée chez Resnais ou Klapisch, à imposer un ton et cumuler les succès. Comme une image marquait un vrai ralentissement, malgré son prix du scénario à Cannes, film plus lourd, formule de plus en plus voyante. Celle-ci marche mieux avec Parlez-moi de la pluie, car les Jabac sont probablement plus à l'aise dans la pure comédie, mais pourtant, le long métrage tourne un peu en rond. Ici, un film chorale sur les "humiliations ordinaires", qui semble déjà assez daté, manquant de profondeur pour à peu près tous ses segments, tandis que les gags sur le thème "où sont passées mes lunettes" trahiraient presque une légère crise d'inspiration. La comédie n'est pas désagréable, certains personnages sont bien vus (seconds rôles admirables) et Jamel Debbouze a vraiment l'occasion de briller. Mais il reste un goût de déjà vu, un goût déjà un peu vieilli, qui semble venir de la décennie d'avant, celle où la créativité du duo fumait comme une locomotive. Le résultat, bien qu'honorable, est aujourd'hui beaucoup plus essoufflé.
Réalisé par Agnès Jaoui
Avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Jamel Debbouze
Comédie
1h38
2008
France
Agathe Villanova, féministe nouvellement engagée en politique, revient pour dix jours dans la maison de son enfance, dans le sud de la France, aider sa soeur Florence à ranger les affaires de leur mère, décédée il y a un an...
En 2000, les Jabac étaient au sommet de leur art avec Le Goût des autres, premier film réalisé par Agnès Jaoui et co-écrit avec son comparse Jean-Pierre Bacri. Le Goût des autres suivait une décennie glorieuse passée chez Resnais ou Klapisch, à imposer un ton et cumuler les succès. Comme une image marquait un vrai ralentissement, malgré son prix du scénario à Cannes, film plus lourd, formule de plus en plus voyante. Celle-ci marche mieux avec Parlez-moi de la pluie, car les Jabac sont probablement plus à l'aise dans la pure comédie, mais pourtant, le long métrage tourne un peu en rond. Ici, un film chorale sur les "humiliations ordinaires", qui semble déjà assez daté, manquant de profondeur pour à peu près tous ses segments, tandis que les gags sur le thème "où sont passées mes lunettes" trahiraient presque une légère crise d'inspiration. La comédie n'est pas désagréable, certains personnages sont bien vus (seconds rôles admirables) et Jamel Debbouze a vraiment l'occasion de briller. Mais il reste un goût de déjà vu, un goût déjà un peu vieilli, qui semble venir de la décennie d'avant, celle où la créativité du duo fumait comme une locomotive. Le résultat, bien qu'honorable, est aujourd'hui beaucoup plus essoufflé.
Au
bout du conte
Réalisé par Agnès Jaoui
Avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Agathe Bonitzer, Benjamin Biolay
Comédie
1h52
2013
France
Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes, et au destin ; une femme qui rêvait d’être comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait en son talent de compositeur mais ne croyait pas beaucoup en lui. Il était une fois une petite fille qui croyait en Dieu. Il était une fois un homme qui ne croyait en rien jusqu’au jour où une voyante lui donna la date de sa mort et que, à son corps défendant, il se mit à y croire...
Au bout du conte est un très bon film mélancolique, narratif, choral et optimiste. Ici, tout est parfait et jubilatoire. Depuis le casting jusqu’aux dialogues, tout est mis en place pour offrir au spectateur non pas un divertissement, mais une réflexion sur la vie divertissante et quasiment philosophique tout à la fois. Bacri et Jaoui, renouent avec l'esprit choral du "Goût des autres", brodent sur les contes et enluminent l'écran en nous parlant d'amour.
Place publique
Réalisé par Agnès Jaoui
Avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Léa Drucker
Comédie dramatique
1h39
2018
France
Un homme de télévision, qui fut une star du petit écran, se rend à la pendaison de crémaillère de sa productrice où il est mis face à ses contradictions.
Depuis le multi-césarisé Le goût des autres qu’elle a réalisé en 2000 et coécrit avec Jean-Pierre Bacri, son complice de toujours, Agnès Jaoui fertilise sans faillir le paysage du cinéma français de son humour grinçant et désabusé. Leur capacité commune à observer et disséquer les comportements de leur semblables donne à chacune de leurs œuvres une dimension humaine dans laquelle chacun peut se reconnaître. Cinq ans après Au bout du conte , ils repartent avec une énergie qui ne faiblit pas sur les traces de deux amis dont les idéaux se sont délités dans la recherche de la gloire et le goût du pouvoir sur fond de temps qui passe, de choc générationnel, de confrontations sociales et d’immigration. Écrit en période pré-électorale, alors que les extrêmes grimpaient aussi vite que la gauche dégringolait et que la droite s’enfonçait dans le marasme, ce film choral signe le désenchantement d’une génération post-soixante-huitarde qui croyait avoir éradiqué les démons en tous genres. Utilisant une ironie toujours dénuée de jugement et de méchanceté et parfois même teintée de romantisme pour témoigner de son époque, ce tandem de fins observateurs fait preuve d’un tendre optimisme et choisit de clore son récit par une pirouette aux allures de conte de fées social. Encore une bonne recette sortie tout droit de la cuisine des Jabac !
Réalisé par Agnès Jaoui
Avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Agathe Bonitzer, Benjamin Biolay
Comédie
1h52
2013
France
Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes, et au destin ; une femme qui rêvait d’être comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait en son talent de compositeur mais ne croyait pas beaucoup en lui. Il était une fois une petite fille qui croyait en Dieu. Il était une fois un homme qui ne croyait en rien jusqu’au jour où une voyante lui donna la date de sa mort et que, à son corps défendant, il se mit à y croire...
Au bout du conte est un très bon film mélancolique, narratif, choral et optimiste. Ici, tout est parfait et jubilatoire. Depuis le casting jusqu’aux dialogues, tout est mis en place pour offrir au spectateur non pas un divertissement, mais une réflexion sur la vie divertissante et quasiment philosophique tout à la fois. Bacri et Jaoui, renouent avec l'esprit choral du "Goût des autres", brodent sur les contes et enluminent l'écran en nous parlant d'amour.
Place publique
Réalisé par Agnès Jaoui
Avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Léa Drucker
Comédie dramatique
1h39
2018
France
Un homme de télévision, qui fut une star du petit écran, se rend à la pendaison de crémaillère de sa productrice où il est mis face à ses contradictions.
Depuis le multi-césarisé Le goût des autres qu’elle a réalisé en 2000 et coécrit avec Jean-Pierre Bacri, son complice de toujours, Agnès Jaoui fertilise sans faillir le paysage du cinéma français de son humour grinçant et désabusé. Leur capacité commune à observer et disséquer les comportements de leur semblables donne à chacune de leurs œuvres une dimension humaine dans laquelle chacun peut se reconnaître. Cinq ans après Au bout du conte , ils repartent avec une énergie qui ne faiblit pas sur les traces de deux amis dont les idéaux se sont délités dans la recherche de la gloire et le goût du pouvoir sur fond de temps qui passe, de choc générationnel, de confrontations sociales et d’immigration. Écrit en période pré-électorale, alors que les extrêmes grimpaient aussi vite que la gauche dégringolait et que la droite s’enfonçait dans le marasme, ce film choral signe le désenchantement d’une génération post-soixante-huitarde qui croyait avoir éradiqué les démons en tous genres. Utilisant une ironie toujours dénuée de jugement et de méchanceté et parfois même teintée de romantisme pour témoigner de son époque, ce tandem de fins observateurs fait preuve d’un tendre optimisme et choisit de clore son récit par une pirouette aux allures de conte de fées social. Encore une bonne recette sortie tout droit de la cuisine des Jabac !