Italie, 1970
L'homme
en plus
Il
Divo
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo, Anna Bonaiuto
Biopic, drame
1h58
2008
Italie
Il divo (un des surnoms d'Andreotti, littéralement « le Divin») retrace l'activité politique de Giulio Andreotti, personnalité influente de la Démocratie chrétienne au centre de la vie politique italienne pendant plusieurs décennies, à partir de son gouvernement de 1991 jusqu'à son procès pour l'accusation de complicité dans les affaires mafieuses du pays mise au jour lors de l'opération Mani pulite.
Avec « l'Uomo in più » (2001), Paolo Sorrentino affirmait déjà un penchant pour les personnages au destin tout tracé, mais dont l'égocentrisme et la condescendance finissaient par avoir raison d'eux. « Les Conséquences de l'amour », présenté en compétition au festival de Cannes 2004, révélait quant à lui une esthétique visuelle nouvelle, une beauté sophistiquée qui allait définitivement marquer le cinéma italien contemporain. Avec « Il Divo », Sorrentino signe son oeuvre la plus aboutie, celle qui lui donnera probablement la reconnaissance internationale qu'il mérite. Saluons tout d'abord la précision de la reconstitution et la richesse des informations historiques, reflet d'une réalité à laquelle Sorrentino a su rester le plus fidèle possible. Des dizaines de personnages ayant existé, tous campés avec la plus grande conviction, se succèdent aux côtés de Giulio Andreotti, dit il Divo. Magistralement interpreté par Toni Servillo, déjà protagoniste de l'Uomo in più et des Conséquences de l'amour, Andreotti est un homme infernal et inébranlable, l'incarnation d'un machiavélisme politique doublé d'une foi à toute épreuve (« Je ne crois pas au hasard. Je crois seulement en la volonté de Dieu »). Calculateur, totalement indéchiffrable, parfois altruisme, il suscite à la fois fascination et répulsion. Au-delà des faits et de leur retranscription objective, Sorrentino s'efforce donc de mettre en évidence aussi l'ambiguité du personnage, en cédant ponctuellement à l'interprétation personnelle (collective ?) : une première fois avec une scène vertigineuse où Andreotti livre des aveux frénétiques, laissant au spectateur le soin de juger s'il s'agit d'un rêve ou d'une réalité, et une deuxième fois à travers les tranches de vie du couple que forment Andreotti et son épouse. Un parti-pris scénaristique qui marche, puisqu'il permet de mieux saisir toute la complexité du personnage. Dans la lignée des personnages chers à Sorrentino, celui de « Il Divo » est cynique et mélancolique, caché derrière son apparence glaciale et sa maîtrise du verbe toujours cinglant. Et comme chaque monstre, il a sa part d'humanité, ses insomnies et ses cachets d'aspirine, destinés à lui faire oublier l'assassinat d'Aldo Moro par les Brigades rouges italiennes en 1978. Grâce à un scénario cousu main, Paolo Sorrentino signe donc le portrait passionnant d'un homme qui ne l'est pas moins. Il en résulte un film réussi, monté en mayonnaise par une mise en scène hallucinante dont la bande son, pesée à la note près, fait partie intégrante. A découvrir absolument.
Réalisé
par Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo, Andrea Renzi
Comédie dramatique
1h40
2001
Italie
Dans le Naples des années 80, Tony est un crooner en vogue, Antonio joueur de foot professionnel ; l’un est arrogant et égocentrique, l’autre timide et naïf. Les deux hommes sont au sommet de leur gloire... mais leurs destins vont brutalement basculer et les précipiter vers une descente aux enfers où la chute de l’un résonnera comme la rédemption de l’autre...
C’est avec un réalisme assez brutal que le cinéaste traite cette histoire. Même si la musique (magnifique) de Cataneo insuffle une touche de ce lyrisme tellement italien au propos, nous sommes loin du souffle épique de certaines fresques (Nos meilleures années) ou du romantisme foudroyant d’un « Arrivederci amore ciao ». Du coup, l’émotion et l’empathie désertent l’écran. Mais la fusion de ce réalisme aux chansons (judicieusement choisies, de « I’ll survive » à « Just an illusion ») qui s’intègrent parfaitement au processus narratif autant que la reconstitution minutieuse de ces dernières années fastes d’un siècle finissant font de ce film une belle réussite.
Avec Toni Servillo, Andrea Renzi
Comédie dramatique
1h40
2001
Italie
Dans le Naples des années 80, Tony est un crooner en vogue, Antonio joueur de foot professionnel ; l’un est arrogant et égocentrique, l’autre timide et naïf. Les deux hommes sont au sommet de leur gloire... mais leurs destins vont brutalement basculer et les précipiter vers une descente aux enfers où la chute de l’un résonnera comme la rédemption de l’autre...
C’est avec un réalisme assez brutal que le cinéaste traite cette histoire. Même si la musique (magnifique) de Cataneo insuffle une touche de ce lyrisme tellement italien au propos, nous sommes loin du souffle épique de certaines fresques (Nos meilleures années) ou du romantisme foudroyant d’un « Arrivederci amore ciao ». Du coup, l’émotion et l’empathie désertent l’écran. Mais la fusion de ce réalisme aux chansons (judicieusement choisies, de « I’ll survive » à « Just an illusion ») qui s’intègrent parfaitement au processus narratif autant que la reconstitution minutieuse de ces dernières années fastes d’un siècle finissant font de ce film une belle réussite.
Les
conséquences de l'amour
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo, Olivia Magnani
Drame
1h48
2004
Italie
Mais quels sont les secrets de Titta di Girolama ? Cet homme de cinquante ans vit depuis huit ans dans une anonyme chambre d'hôtel d'un petit village suisse tout aussi anonyme. Huit ans sans parler à qui que ce soit. Huit ans à passer du hall au bar de l'hôtel, seulement entouré de cigarettes et de silence. Titta di Girolama semble être perdu dans la contemplation de quelque chose de caché. Chaque homme a un secret. Celui-ci en a plus d'un.
Filmant avec un indéniable souci esthétique, multipliant les travellings dans le lieu clos, glacé, symbole d'enfermement, où végète le porteur de valises, Paolo Sorrentino pourrait n'être crédité que pour sa dextérité dans l'exercice de style. Mais Les Conséquences de l'amour sont mieux que cela : l'illustration, à rebondissements romanesques, de la vacuité d'une existence réduite à un inlassable train-train, des journées mortes, des portes fermées. A Cannes, il a été beaucoup dit que Toni Servillo aurait mérité un prix d'interprétation. C'eût été amplement justifié, tant il exprime de choses derrière l'impassibilité de ses traits.
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo, Olivia Magnani
Drame
1h48
2004
Italie
Mais quels sont les secrets de Titta di Girolama ? Cet homme de cinquante ans vit depuis huit ans dans une anonyme chambre d'hôtel d'un petit village suisse tout aussi anonyme. Huit ans sans parler à qui que ce soit. Huit ans à passer du hall au bar de l'hôtel, seulement entouré de cigarettes et de silence. Titta di Girolama semble être perdu dans la contemplation de quelque chose de caché. Chaque homme a un secret. Celui-ci en a plus d'un.
Filmant avec un indéniable souci esthétique, multipliant les travellings dans le lieu clos, glacé, symbole d'enfermement, où végète le porteur de valises, Paolo Sorrentino pourrait n'être crédité que pour sa dextérité dans l'exercice de style. Mais Les Conséquences de l'amour sont mieux que cela : l'illustration, à rebondissements romanesques, de la vacuité d'une existence réduite à un inlassable train-train, des journées mortes, des portes fermées. A Cannes, il a été beaucoup dit que Toni Servillo aurait mérité un prix d'interprétation. C'eût été amplement justifié, tant il exprime de choses derrière l'impassibilité de ses traits.
L'ami
de la famille
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Giacomo Rizzo, Laura Chiatti, Luigi Angelillo
Comédie dramatique
1h42
2006
Italie
Geremia de'Geremei, 70 ans, usurier, monstrueusement laid, sale, riche et radin, cynique et ironique. Il a un rapport morbide avec l'argent, obsessionnel. Tout le rend malade, sa mère, l'argent, les femmes, en somme la vie... C'est pour cette raison qu'il a l'impression d'être seul. Et pourtant il ne l'est pas. Tout le monde est avec lui. Nous sommes tous avec lui.
Fort du succès d’estime des Conséquences de l’amour, son précédent long métrage, également présenté en compétition au festival de Cannes, Paolo Sorrentino remixe la comédie italienne avec du Antony and the Johnsons et du Notwist. Rien de moins. A mi-chemin entre le cynisme des frères Coen et la bouffonnerie onirique de Fellini, il brosse le portrait d’un ogre lubrique et pervers, monstre au propre comme figuré, qui manie l’ambiguïté comme le doute. Son entourage (affreux, sale et méchant) ne vaut pas mieux.
Cet objet, plus inapprivoisable que prévu, possède une ambiance qui se situe du côté de la série B crasseuse avec un goût réjouissant pour l’extrême (effets de mise en scène baroques, musique technoïde, scènes redoutables avec notamment en guise de prologue un gros plan angoissant sur le visage d’une bonne soeur enterrée dans le sable). Autant le dire, ce ne sera pas au goût de tout le monde mais il y a une volonté flagrante de bouleverser les usages et les conventions, de succomber aux interdits (ainsi qu’une tendance à la pose qui risque de fâcher ceux qui n’apprécient pas l’esthétique clip), de dynamiter une production cinématographique de plus en plus frileuse. Et cette singularité séduit ici de manière encore plus intense que dans les précédents Sorrentino.
Vous allez aimer le détester, vous allez détester l’aimer et, pour les plus courageux d’entre vous, vous allez adorer adorer ce film punk qui hurle son dégoût du conformisme. En détaillant les recoins obscurs et autres ramifications tordues d’une intrigue dont il se contre-fout, le cinéaste, tel un taureau fou lâché dans une arène, offre sur un plateau un immense plaisir coupable qui respire le chaud comme le froid et laisse dans la tête non pas une trame précise mais une succession de moments majestueux évoquant ces songes lointains jamais vraiment éteints.
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Giacomo Rizzo, Laura Chiatti, Luigi Angelillo
Comédie dramatique
1h42
2006
Italie
Geremia de'Geremei, 70 ans, usurier, monstrueusement laid, sale, riche et radin, cynique et ironique. Il a un rapport morbide avec l'argent, obsessionnel. Tout le rend malade, sa mère, l'argent, les femmes, en somme la vie... C'est pour cette raison qu'il a l'impression d'être seul. Et pourtant il ne l'est pas. Tout le monde est avec lui. Nous sommes tous avec lui.
Fort du succès d’estime des Conséquences de l’amour, son précédent long métrage, également présenté en compétition au festival de Cannes, Paolo Sorrentino remixe la comédie italienne avec du Antony and the Johnsons et du Notwist. Rien de moins. A mi-chemin entre le cynisme des frères Coen et la bouffonnerie onirique de Fellini, il brosse le portrait d’un ogre lubrique et pervers, monstre au propre comme figuré, qui manie l’ambiguïté comme le doute. Son entourage (affreux, sale et méchant) ne vaut pas mieux.
Cet objet, plus inapprivoisable que prévu, possède une ambiance qui se situe du côté de la série B crasseuse avec un goût réjouissant pour l’extrême (effets de mise en scène baroques, musique technoïde, scènes redoutables avec notamment en guise de prologue un gros plan angoissant sur le visage d’une bonne soeur enterrée dans le sable). Autant le dire, ce ne sera pas au goût de tout le monde mais il y a une volonté flagrante de bouleverser les usages et les conventions, de succomber aux interdits (ainsi qu’une tendance à la pose qui risque de fâcher ceux qui n’apprécient pas l’esthétique clip), de dynamiter une production cinématographique de plus en plus frileuse. Et cette singularité séduit ici de manière encore plus intense que dans les précédents Sorrentino.
Vous allez aimer le détester, vous allez détester l’aimer et, pour les plus courageux d’entre vous, vous allez adorer adorer ce film punk qui hurle son dégoût du conformisme. En détaillant les recoins obscurs et autres ramifications tordues d’une intrigue dont il se contre-fout, le cinéaste, tel un taureau fou lâché dans une arène, offre sur un plateau un immense plaisir coupable qui respire le chaud comme le froid et laisse dans la tête non pas une trame précise mais une succession de moments majestueux évoquant ces songes lointains jamais vraiment éteints.
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo, Anna Bonaiuto
Biopic, drame
1h58
2008
Italie
Il divo (un des surnoms d'Andreotti, littéralement « le Divin») retrace l'activité politique de Giulio Andreotti, personnalité influente de la Démocratie chrétienne au centre de la vie politique italienne pendant plusieurs décennies, à partir de son gouvernement de 1991 jusqu'à son procès pour l'accusation de complicité dans les affaires mafieuses du pays mise au jour lors de l'opération Mani pulite.
Avec « l'Uomo in più » (2001), Paolo Sorrentino affirmait déjà un penchant pour les personnages au destin tout tracé, mais dont l'égocentrisme et la condescendance finissaient par avoir raison d'eux. « Les Conséquences de l'amour », présenté en compétition au festival de Cannes 2004, révélait quant à lui une esthétique visuelle nouvelle, une beauté sophistiquée qui allait définitivement marquer le cinéma italien contemporain. Avec « Il Divo », Sorrentino signe son oeuvre la plus aboutie, celle qui lui donnera probablement la reconnaissance internationale qu'il mérite. Saluons tout d'abord la précision de la reconstitution et la richesse des informations historiques, reflet d'une réalité à laquelle Sorrentino a su rester le plus fidèle possible. Des dizaines de personnages ayant existé, tous campés avec la plus grande conviction, se succèdent aux côtés de Giulio Andreotti, dit il Divo. Magistralement interpreté par Toni Servillo, déjà protagoniste de l'Uomo in più et des Conséquences de l'amour, Andreotti est un homme infernal et inébranlable, l'incarnation d'un machiavélisme politique doublé d'une foi à toute épreuve (« Je ne crois pas au hasard. Je crois seulement en la volonté de Dieu »). Calculateur, totalement indéchiffrable, parfois altruisme, il suscite à la fois fascination et répulsion. Au-delà des faits et de leur retranscription objective, Sorrentino s'efforce donc de mettre en évidence aussi l'ambiguité du personnage, en cédant ponctuellement à l'interprétation personnelle (collective ?) : une première fois avec une scène vertigineuse où Andreotti livre des aveux frénétiques, laissant au spectateur le soin de juger s'il s'agit d'un rêve ou d'une réalité, et une deuxième fois à travers les tranches de vie du couple que forment Andreotti et son épouse. Un parti-pris scénaristique qui marche, puisqu'il permet de mieux saisir toute la complexité du personnage. Dans la lignée des personnages chers à Sorrentino, celui de « Il Divo » est cynique et mélancolique, caché derrière son apparence glaciale et sa maîtrise du verbe toujours cinglant. Et comme chaque monstre, il a sa part d'humanité, ses insomnies et ses cachets d'aspirine, destinés à lui faire oublier l'assassinat d'Aldo Moro par les Brigades rouges italiennes en 1978. Grâce à un scénario cousu main, Paolo Sorrentino signe donc le portrait passionnant d'un homme qui ne l'est pas moins. Il en résulte un film réussi, monté en mayonnaise par une mise en scène hallucinante dont la bande son, pesée à la note près, fait partie intégrante. A découvrir absolument.
This
Must Be The Place
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Sean Penn, Frances McDormand, Judd Hirsch
Drame, romance
1h58
20011
Italie, France, Irlande
Cheyenne est une ancienne star du rock. A 50 ans, il a conservé un look gothique, et vit de ses rentes à Dublin. La mort de son père, avec lequel il avait coupé les ponts, le ramène à New York. Il décide de poursuivre, à travers l'Amérique, la vengeance qui hantait son père.
Mis en scène avec brio, l'itinéraire de cet homme perdu, qui grandit et retrouve sens à sa vie en perçant le mystère du drame paternel, progresse dans une tonalité très particulière, à mi-chemin de l'onirisme, et s'appuie sur le grand talent de l'acteur principal. Une oeuvre à l'esthétique singulière et envoûtante, laissant s'épanouir de très riches questionnements.
Cette virtuosité pourrait être vaine et ne faire naître qu'un très long clip vide de sens. Au contraire, magnifié par la photo de Luca Bigazzi, fidèle partenaire du cinéaste, le film distille sa beauté et installe une atmosphère qui épouse les états d'âme de son personnage principal.
Grâce à sa poésie spontanée, entre méditation et humour, le charme déborde du cadre et provoque une légère euphorie, sinon une pointe d'émotion. Le film, fortement inspiré de "Paris, Texas", de Wim Wenders, mélange les genres avec une sensibilité inattendue. La contribution des interprètes est également essentielle : Sean Penn se tire plus qu'honorablement d'un rôle difficile.
Road-movie indépendant, "This Must Be The Place" se démarque par son élégance et la profondeur de son personnage principal, particulièrement fascinant. (...) La quête originale qu'entreprend le héros et l'humour omniprésent apportent par ailleurs un vrai vent de fraîcheur au genre, très à la mode depuis quelques années.
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Sean Penn, Frances McDormand, Judd Hirsch
Drame, romance
1h58
20011
Italie, France, Irlande
Cheyenne est une ancienne star du rock. A 50 ans, il a conservé un look gothique, et vit de ses rentes à Dublin. La mort de son père, avec lequel il avait coupé les ponts, le ramène à New York. Il décide de poursuivre, à travers l'Amérique, la vengeance qui hantait son père.
Mis en scène avec brio, l'itinéraire de cet homme perdu, qui grandit et retrouve sens à sa vie en perçant le mystère du drame paternel, progresse dans une tonalité très particulière, à mi-chemin de l'onirisme, et s'appuie sur le grand talent de l'acteur principal. Une oeuvre à l'esthétique singulière et envoûtante, laissant s'épanouir de très riches questionnements.
Cette virtuosité pourrait être vaine et ne faire naître qu'un très long clip vide de sens. Au contraire, magnifié par la photo de Luca Bigazzi, fidèle partenaire du cinéaste, le film distille sa beauté et installe une atmosphère qui épouse les états d'âme de son personnage principal.
Grâce à sa poésie spontanée, entre méditation et humour, le charme déborde du cadre et provoque une légère euphorie, sinon une pointe d'émotion. Le film, fortement inspiré de "Paris, Texas", de Wim Wenders, mélange les genres avec une sensibilité inattendue. La contribution des interprètes est également essentielle : Sean Penn se tire plus qu'honorablement d'un rôle difficile.
Road-movie indépendant, "This Must Be The Place" se démarque par son élégance et la profondeur de son personnage principal, particulièrement fascinant. (...) La quête originale qu'entreprend le héros et l'humour omniprésent apportent par ailleurs un vrai vent de fraîcheur au genre, très à la mode depuis quelques années.
La
grande Bellezza
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo, Carlo Verdone, Sabrina Ferilli
Comédie dramatique
2h21
2013
Italie
Jep Gambardella est un écrivain qui a déjà beaucoup vécu, à la séduction indéniable. Il parcourt les évènements mondains d'une Rome à la beauté saisissante. Auteur d'un seul ouvrage, L'apparato umano (« l'appareil humain »), Jep vit comme journaliste et critique de théâtre. Bien que son unique œuvre ait été très appréciée, il n'a plus écrit de livre depuis quarante ans, par paresse ou par goût des mondanités.
Avec ce sixième film, chronique délirante de la comédie humaine sur fond de vide spirituel, l'inventif et prolixe Paolo Sorrentino s'impose comme l'héritier de Fellini et des grands cinéastes italiens...
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo, Carlo Verdone, Sabrina Ferilli
Comédie dramatique
2h21
2013
Italie
Jep Gambardella est un écrivain qui a déjà beaucoup vécu, à la séduction indéniable. Il parcourt les évènements mondains d'une Rome à la beauté saisissante. Auteur d'un seul ouvrage, L'apparato umano (« l'appareil humain »), Jep vit comme journaliste et critique de théâtre. Bien que son unique œuvre ait été très appréciée, il n'a plus écrit de livre depuis quarante ans, par paresse ou par goût des mondanités.
Avec ce sixième film, chronique délirante de la comédie humaine sur fond de vide spirituel, l'inventif et prolixe Paolo Sorrentino s'impose comme l'héritier de Fellini et des grands cinéastes italiens...
Youth
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, Jane Fonda
Comédie dramatique
2h04
2015
Italie
Fred et Mick, deux vieux amis approchant les quatre-vingts ans, profitent de leurs vacances dans un bel hôtel au pied des Alpes. Fred, compositeur et chef d’orchestre désormais à la retraite, n’a aucune intention de revenir à la carrière musicale qu’il a abandonnée depuis longtemps, tandis que Mick, réalisateur, travaille toujours, s’empressant de terminer le scénario de son dernier film. Les deux amis savent que le temps leur est compté et décident de faire face à leur avenir ensemble. Mais contrairement à eux, personne ne semble se soucier du temps qui passe…
On attendait Paolo Sorrentino au tournant. Car après son chef-d’œuvre La Grande Belleza, présenté en compétition officielle en 2013, il était difficile de conserver un tel niveau d'excellence. A l’époque, le réalisateur italien était pourtant reparti bredouille du festival et ce, malgré une critique unanimement favorable. Youth est un film sur la vieillesse et sur le rapport que l’on entretient au passé, Youth suit la logique de l’œuvre de Sorrentino. Les amours et les choix sensibles de chacun font et défont les émotions qui sont au coeur de l’humain. Alors que Fred, le chef d’orchestre, se mure dans son rapport à la musique, reniant les autres et en premier lieu sa fille, Mick s’enfonce dans l’émotionnel quitte à en devenir légèrement gâteux. Sorrentino maitrise son sujet. La réflexion sur l’utilisation des émotions à travers l’art est une excuse pour aller sonder dans le cœur des amours arrêtés trop vite. A l’instar de la Grande Belleza, les passions sont inspirantes tout autant que destructrices. Et pour les artistes, c’est un poison lent mais nécessaire. Michael Caine et Harvey Keitel composent ensemble un duo de personnages absolument remarquable. La photographie les magnifie ainsi que Rachel Weisz et Jane Fonda. La réalisation du metteur en scène italien est à son plus haut niveau, extrêmement soutenue et nettement moins tape à l’œil que dans ses premiers métrages. Sur certaines séquences, on sent la présence des vieux maîtres, tel Fellini, planer sur le film, tandis qu'ici et là, le fantôme de Visconti hante les thématiques de ce récit doux-amer. Visuellement magnifique, le film marque tout de suite l’œil et l’esprit.
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, Jane Fonda
Comédie dramatique
2h04
2015
Italie
Fred et Mick, deux vieux amis approchant les quatre-vingts ans, profitent de leurs vacances dans un bel hôtel au pied des Alpes. Fred, compositeur et chef d’orchestre désormais à la retraite, n’a aucune intention de revenir à la carrière musicale qu’il a abandonnée depuis longtemps, tandis que Mick, réalisateur, travaille toujours, s’empressant de terminer le scénario de son dernier film. Les deux amis savent que le temps leur est compté et décident de faire face à leur avenir ensemble. Mais contrairement à eux, personne ne semble se soucier du temps qui passe…
On attendait Paolo Sorrentino au tournant. Car après son chef-d’œuvre La Grande Belleza, présenté en compétition officielle en 2013, il était difficile de conserver un tel niveau d'excellence. A l’époque, le réalisateur italien était pourtant reparti bredouille du festival et ce, malgré une critique unanimement favorable. Youth est un film sur la vieillesse et sur le rapport que l’on entretient au passé, Youth suit la logique de l’œuvre de Sorrentino. Les amours et les choix sensibles de chacun font et défont les émotions qui sont au coeur de l’humain. Alors que Fred, le chef d’orchestre, se mure dans son rapport à la musique, reniant les autres et en premier lieu sa fille, Mick s’enfonce dans l’émotionnel quitte à en devenir légèrement gâteux. Sorrentino maitrise son sujet. La réflexion sur l’utilisation des émotions à travers l’art est une excuse pour aller sonder dans le cœur des amours arrêtés trop vite. A l’instar de la Grande Belleza, les passions sont inspirantes tout autant que destructrices. Et pour les artistes, c’est un poison lent mais nécessaire. Michael Caine et Harvey Keitel composent ensemble un duo de personnages absolument remarquable. La photographie les magnifie ainsi que Rachel Weisz et Jane Fonda. La réalisation du metteur en scène italien est à son plus haut niveau, extrêmement soutenue et nettement moins tape à l’œil que dans ses premiers métrages. Sur certaines séquences, on sent la présence des vieux maîtres, tel Fellini, planer sur le film, tandis qu'ici et là, le fantôme de Visconti hante les thématiques de ce récit doux-amer. Visuellement magnifique, le film marque tout de suite l’œil et l’esprit.
Silvio
et les autres
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo, Elena Sofia Ricci
Biopic, drame
2h30
2018
Italie
Il a habité nos imaginaires par la puissance de son empire médiatique, son ascension fulgurante et sa capacité à survivre aux revers politiques et aux déboires judiciaires. Il a incarné pendant vingt ans le laboratoire de l’Europe et le triomphe absolu du modèle libéral après la chute du communisme. Entre déclin et intimité impossible, Silvio Berlusconi incarne une époque qui se cherche, désespérée d’être vide.
Paolo Sorrentino est bien le nouveau représentant important du cinéma politique italien. Dix ans après Il Divo , satire sur Giulio Andreotti, alors inamovible président du Conseil italien, monstre horrifique au cynisme froid, il retrouve son acteur fétiche, Toni Servillo, pour le grimer cette fois en Silvio Berlusconi. Le portrait est sidérant. Paolo Sorrentino signe un grand film politique, exagéré, trouble et terriblement lucide.
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo, Elena Sofia Ricci
Biopic, drame
2h30
2018
Italie
Il a habité nos imaginaires par la puissance de son empire médiatique, son ascension fulgurante et sa capacité à survivre aux revers politiques et aux déboires judiciaires. Il a incarné pendant vingt ans le laboratoire de l’Europe et le triomphe absolu du modèle libéral après la chute du communisme. Entre déclin et intimité impossible, Silvio Berlusconi incarne une époque qui se cherche, désespérée d’être vide.
Paolo Sorrentino est bien le nouveau représentant important du cinéma politique italien. Dix ans après Il Divo , satire sur Giulio Andreotti, alors inamovible président du Conseil italien, monstre horrifique au cynisme froid, il retrouve son acteur fétiche, Toni Servillo, pour le grimer cette fois en Silvio Berlusconi. Le portrait est sidérant. Paolo Sorrentino signe un grand film politique, exagéré, trouble et terriblement lucide.
La
main de Dieu
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Filippo Scotti, Toni Servillo, Teresa Saponangenlo
Biopic, drame
2h14
2021
Italie
Naples dans les années 80. Fabietto Schisa, adolescent mal dans sa peau, vit avec sa famille excentrique et haute en couleurs. Mais son quotidien est soudain bouleversé lorsque Diego Maradona, légende planétaire du football, débarque à Naples et le sauve miraculeusement d’un terrible accident. Cette rencontre inattendue avec la star du ballon rond sera déterminante pour l’avenir du jeune homme.
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Filippo Scotti, Toni Servillo, Teresa Saponangenlo
Biopic, drame
2h14
2021
Italie
Naples dans les années 80. Fabietto Schisa, adolescent mal dans sa peau, vit avec sa famille excentrique et haute en couleurs. Mais son quotidien est soudain bouleversé lorsque Diego Maradona, légende planétaire du football, débarque à Naples et le sauve miraculeusement d’un terrible accident. Cette rencontre inattendue avec la star du ballon rond sera déterminante pour l’avenir du jeune homme.
Avec La Main de Dieu, Sorrentino revient dans sa ville
natale pour réaliser son film le plus personnel, qui mêle le destin
et la famille, le sport et le cinéma, l’amour et les illusions
perdues.
Jamais les fantasmagories visuelles n’entament l’émotion, ni ne tirent le film vers l’exercice de style gratuit. Au contraire : Sorrentino s’y livre avec une sincérité inédite. En retournant dans sa ville natale, il revient aux sources de lui-même, de sa formation d’homme et de cinéaste, de ses inspirations, et livre un conte cruel où se télescopent figures populaires du folklore italien (San Gennaro ou Monaciello, « le petit moine »), et grands noms du 7e art (Federico Fellini, Franco Zeffirelli ou Antonio Capuano, qui fut son mentor). Un bouleversant hommage au pouvoir du cinéma.
Jamais les fantasmagories visuelles n’entament l’émotion, ni ne tirent le film vers l’exercice de style gratuit. Au contraire : Sorrentino s’y livre avec une sincérité inédite. En retournant dans sa ville natale, il revient aux sources de lui-même, de sa formation d’homme et de cinéaste, de ses inspirations, et livre un conte cruel où se télescopent figures populaires du folklore italien (San Gennaro ou Monaciello, « le petit moine »), et grands noms du 7e art (Federico Fellini, Franco Zeffirelli ou Antonio Capuano, qui fut son mentor). Un bouleversant hommage au pouvoir du cinéma.
Parthenope
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Celeste Dalla Porta, Stefania Sandrelli, Gary Oldman, Siulvio Orlando, Isabelle Ferrari, Luisa Ranieri, Nello Mascia, Dario Aita
Drame, fantastique
?
2024
Italie, France
La vie de Parthénope de sa naissance dans les années 1950 à nos jours. Une épopée féminine dépourvue d’héroïsme mais éprise de liberté, de Naples, et d’amour. Les amours vraies, indicibles ou sans lendemain qui vous condamnent à la douleur mais qui vous font recommencer. Le parfait été à Capri d’une jeunesse insouciante malgré un horizon sans issue. Autour de Parthénope, les napolitains. Scrutés, aimés, désillusionnés et pleins de vie, que l’on suit dans leurs dérives mélancoliques, leurs ironies tragiques et leurs moments de découragement. La vie peut être très longue, mémorable ou ordinaire. Le temps qui passe offre tout le répertoire des sentiments. Et là, au fond, proche et lointaine, cette ville indéfinissable, Naples, qui ensorcèle, enchante, hurle, rit et peut nous faire mal.
Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Celeste Dalla Porta, Stefania Sandrelli, Gary Oldman, Siulvio Orlando, Isabelle Ferrari, Luisa Ranieri, Nello Mascia, Dario Aita
Drame, fantastique
?
2024
Italie, France
La vie de Parthénope de sa naissance dans les années 1950 à nos jours. Une épopée féminine dépourvue d’héroïsme mais éprise de liberté, de Naples, et d’amour. Les amours vraies, indicibles ou sans lendemain qui vous condamnent à la douleur mais qui vous font recommencer. Le parfait été à Capri d’une jeunesse insouciante malgré un horizon sans issue. Autour de Parthénope, les napolitains. Scrutés, aimés, désillusionnés et pleins de vie, que l’on suit dans leurs dérives mélancoliques, leurs ironies tragiques et leurs moments de découragement. La vie peut être très longue, mémorable ou ordinaire. Le temps qui passe offre tout le répertoire des sentiments. Et là, au fond, proche et lointaine, cette ville indéfinissable, Naples, qui ensorcèle, enchante, hurle, rit et peut nous faire mal.