1974, France
Réalisé
par Quentin Dupieux (Mr. Oizo)
Avec Bernard Amsellem, Thomas Belorgey, Vincent Belorgey
Expérimental
44 min
2001
France
Avec Bernard Amsellem, Thomas Belorgey, Vincent Belorgey
Expérimental
44 min
2001
France
Vince
se réveille dans une ville déserte. Un tournage a lieu, dont il
semble être l'acteur. Après quelques scènes tournées, il tue
malencontreusement l'ensemble des techniciens. Le reste de l'équipe
décide de poursuivre le tournage, sans scénario ni caméra.
Quand il n’officie pas aux platines accompagné de sa marionnette Flat Eric, Quentin Dupieux (alter ego du DJ et musicien électronique Mr Oizo) est derrière la caméra. Son cinéma est à l'image de sa musique : détonnant et expérimental. « Nonfilm » apparait aujourd’hui comme un véritable manifeste de son cinéma. Tourner un film sans caméra, ni scénario : voilà l’improbable dessein du personnage principal de NONFILM, après qu’il ait accidentellement tué l’équipe de tournage qui l’accompagnait. Questionnant l’essence-même du film, cette première œuvre met aussi en évidence l’existence de la caméra, qui s’impose au spectateur, mouvante et instable.
Quand il n’officie pas aux platines accompagné de sa marionnette Flat Eric, Quentin Dupieux (alter ego du DJ et musicien électronique Mr Oizo) est derrière la caméra. Son cinéma est à l'image de sa musique : détonnant et expérimental. « Nonfilm » apparait aujourd’hui comme un véritable manifeste de son cinéma. Tourner un film sans caméra, ni scénario : voilà l’improbable dessein du personnage principal de NONFILM, après qu’il ait accidentellement tué l’équipe de tournage qui l’accompagnait. Questionnant l’essence-même du film, cette première œuvre met aussi en évidence l’existence de la caméra, qui s’impose au spectateur, mouvante et instable.
Réalisé
par Quentin Dupieux
Avec Eric Judor, Ramzy Bédia, Jonathan Lambert
Comédie
1h20
2007
France, Canada
En 2016, la mode et les critères de beauté ont beaucoup changé. Une nouvelle tendance fait des ravages chez les jeunes : le lifting du visage. Georges, un jeune diplômé récemment lifté, profite des vacances d'été pour s'intégrer aux "Chivers", une bande de caïds liftés à l'extrême. Blaise, un loser rejeté et ex ami d'enfance de Georges, aimerait lui aussi faire parti de la bande...
En voilà un film qui, lors de sa sortie en salle, s'était fait bien défoncer par la critique et bien bouder par le public qui s'attendaient à voir une comédie populaire avec Eric et Ramzy. Personne ou presque ne savait qui était Quentin Dupieux. Personne ou presque n'avait vu son tout premier film Nonfilm. Personne ou presque ne connaissait donc son style. A l'origine, l'envie vient d'Eric Judor et Ramzy Bedia, qui contactent le musicien connu sous le nom de Mr. Oizo pour collaborer sur un film. Le duo cherchait à travailler avec Michel Gondry mais lorsque celui-ci part sur Eternal Sunshine of the Spotless Mind, il leur parle de Dupieux. Un budget de 5-6 millions d'euros est validé sur les seuls noms d'Eric et Ramzy, sans chercher beaucoup plus loin. Dupieux a en tête les films de Luis Buñuel et Bertrand Blier. Le tournage est rapide : 35 jours, soit un rythme très poussé. Dupieux enlève beaucoup de choses pendant la production, pour aller à l'essentiel selon ses mots. Pourquoi ce titre, Steak ? "Je voulais que l'histoire s'inscrive dans un contexte universel, pour rendre le propos du film plus large. Il ne s'agit pas d'une bande de mecs à Limoges, ni d'une bande de mecs à Las Vegas. C'est une bande de mecs partout. (...) Le mot steak est partout sur la planète. Il évoque évidemment la viande, mais au-delà de ça, il n'évoque plus rien. Le mot est usé. On peut lui donner le sens que l'on souhaite. Ici ça veux dire 'titre de film'". A l'arrivée, Steak est évidemment un gros problème pour les financeurs : Quentin Dupieux et le duo ont délibérément tourné un film décalé, et les producteurs pensaient avoir entre les mains un machin facile à vendre. Le réalisateur expliquait à Cinemateaser toujours : "Si on replace les choses dans le bon contexte, j’ai simplement travaillé avec d’excellents comédiens dans l’optique de faire un petit film, avec un univers particulier. Le problème c’est qu’après ça, il y a des distributeurs qui transforment votre film en ‘grosse comédie populaire’, soit le contraire de la manière dont on avait travaillé. Steak a été distribué sur 400 copies à l’époque. C’était monstrueux ! Vous imaginez 400 copies pour un film d’art et d’essai ? Aujourd’hui, mes films sortent sur une combinaison qui va de 50 à 100 copies, ce qui me semble normal. Mais à l’époque, StudioCanal a déliré et on en a fait les frais. Ce n’était pas le film qu’on avait vendu aux gens. Mais moi, je n’avais rien promis à personne !" Lors d'une avant-première, Dupieux a carrément présenté Steak comme un "navet conceptuel sinistre". Eric Judor, lui, partageait une chose : "J'espère qu'il vous aura autant déstabilisé que nous quand on l'a vu". Car Oui, tout est absurde dans ce film et si le cinéma de Dupieux est souvent absurde, difficilement accessible pour le grand public qui ne peut que lever un sourcil face au spectacle proposé, Steak demeure une magnifique entrée dans son œuvre, et une carte de visite osée de sa part. Mais surtout, un film dont l’on trouve encore des restes aujourd’hui dans de nombreux films de Dupieux, entre ce monde déréglé (quasiment tous ces films), ses checks improbables (Mandibules), ses personnages qui se perdent dans leur propre obsession (Réalité).
Avec Eric Judor, Ramzy Bédia, Jonathan Lambert
Comédie
1h20
2007
France, Canada
En 2016, la mode et les critères de beauté ont beaucoup changé. Une nouvelle tendance fait des ravages chez les jeunes : le lifting du visage. Georges, un jeune diplômé récemment lifté, profite des vacances d'été pour s'intégrer aux "Chivers", une bande de caïds liftés à l'extrême. Blaise, un loser rejeté et ex ami d'enfance de Georges, aimerait lui aussi faire parti de la bande...
En voilà un film qui, lors de sa sortie en salle, s'était fait bien défoncer par la critique et bien bouder par le public qui s'attendaient à voir une comédie populaire avec Eric et Ramzy. Personne ou presque ne savait qui était Quentin Dupieux. Personne ou presque n'avait vu son tout premier film Nonfilm. Personne ou presque ne connaissait donc son style. A l'origine, l'envie vient d'Eric Judor et Ramzy Bedia, qui contactent le musicien connu sous le nom de Mr. Oizo pour collaborer sur un film. Le duo cherchait à travailler avec Michel Gondry mais lorsque celui-ci part sur Eternal Sunshine of the Spotless Mind, il leur parle de Dupieux. Un budget de 5-6 millions d'euros est validé sur les seuls noms d'Eric et Ramzy, sans chercher beaucoup plus loin. Dupieux a en tête les films de Luis Buñuel et Bertrand Blier. Le tournage est rapide : 35 jours, soit un rythme très poussé. Dupieux enlève beaucoup de choses pendant la production, pour aller à l'essentiel selon ses mots. Pourquoi ce titre, Steak ? "Je voulais que l'histoire s'inscrive dans un contexte universel, pour rendre le propos du film plus large. Il ne s'agit pas d'une bande de mecs à Limoges, ni d'une bande de mecs à Las Vegas. C'est une bande de mecs partout. (...) Le mot steak est partout sur la planète. Il évoque évidemment la viande, mais au-delà de ça, il n'évoque plus rien. Le mot est usé. On peut lui donner le sens que l'on souhaite. Ici ça veux dire 'titre de film'". A l'arrivée, Steak est évidemment un gros problème pour les financeurs : Quentin Dupieux et le duo ont délibérément tourné un film décalé, et les producteurs pensaient avoir entre les mains un machin facile à vendre. Le réalisateur expliquait à Cinemateaser toujours : "Si on replace les choses dans le bon contexte, j’ai simplement travaillé avec d’excellents comédiens dans l’optique de faire un petit film, avec un univers particulier. Le problème c’est qu’après ça, il y a des distributeurs qui transforment votre film en ‘grosse comédie populaire’, soit le contraire de la manière dont on avait travaillé. Steak a été distribué sur 400 copies à l’époque. C’était monstrueux ! Vous imaginez 400 copies pour un film d’art et d’essai ? Aujourd’hui, mes films sortent sur une combinaison qui va de 50 à 100 copies, ce qui me semble normal. Mais à l’époque, StudioCanal a déliré et on en a fait les frais. Ce n’était pas le film qu’on avait vendu aux gens. Mais moi, je n’avais rien promis à personne !" Lors d'une avant-première, Dupieux a carrément présenté Steak comme un "navet conceptuel sinistre". Eric Judor, lui, partageait une chose : "J'espère qu'il vous aura autant déstabilisé que nous quand on l'a vu". Car Oui, tout est absurde dans ce film et si le cinéma de Dupieux est souvent absurde, difficilement accessible pour le grand public qui ne peut que lever un sourcil face au spectacle proposé, Steak demeure une magnifique entrée dans son œuvre, et une carte de visite osée de sa part. Mais surtout, un film dont l’on trouve encore des restes aujourd’hui dans de nombreux films de Dupieux, entre ce monde déréglé (quasiment tous ces films), ses checks improbables (Mandibules), ses personnages qui se perdent dans leur propre obsession (Réalité).
Réalisé
par Quentin Dupieux
Avec Stephen Spinella, Roxane Mesquida, Jack Plotnick
Comédie
1h22
2010
France
Dans le désert californien, des spectateurs incrédules assistent aux aventures d’un pneu tueur et télépathe, mystérieusement attiré par une jolie jeune fille. Une enquête commence.
Rubber est un film divertissant, amusant notamment grâce au côté grotesque et absurde émanant du film, avec ce pneu aux pouvoirs télépathiques. Dans cette vaste étendue désertique, Dupieux vient convoquer les codes du western et du slasher, parodiant quelque peu ces derniers, en y apportant sa propre touche. Mais comment rendre intéressante et captivante l’histoire d’un pneu qui roule ? C’est là toute la limite de Rubber, qui tente de composer avec plusieurs éléments pour donner du relief à son intrigue. Fatalement, des longueurs se font ressentir, après que le sentiment de surprise se soit quelque peu estompé. Et, malgré tout, les questions demeurent. Pourquoi ce groupe de spectateurs ? Doit-on y voir une projection du public dans ces personnages ? Et, autant peut-on dire qu’il n’y a pas de raison identifiable qu’ils soient là, autant on peut aussi dire qu’il y en a une. Et le postulat de base, ce fameux No reason perd du terrain au milieu d’un film mêlant absurdité pure et éléments plus tangibles pouvant avoir une certaine signification. Même s’il ne dure qu’1h15, Rubber a une certaine et fâcheuse tendance à tourner en rond, nous faisant penser qu’un format de 45 minutes, voire un court-métrage, aurait permis au film de gagner en intensité et de mieux se focaliser sur de l’absurdité pure. On éprouve tout de même de l’empathie pour ce pneu, preuve que, malgré tout, quelque chose de particulier se dégage de ce film. Reste toutefois un exercice sympathique et amusant, qui a pour mérite d’avoir donné naissance à une petite légende.
Avec Stephen Spinella, Roxane Mesquida, Jack Plotnick
Comédie
1h22
2010
France
Dans le désert californien, des spectateurs incrédules assistent aux aventures d’un pneu tueur et télépathe, mystérieusement attiré par une jolie jeune fille. Une enquête commence.
Rubber est un film divertissant, amusant notamment grâce au côté grotesque et absurde émanant du film, avec ce pneu aux pouvoirs télépathiques. Dans cette vaste étendue désertique, Dupieux vient convoquer les codes du western et du slasher, parodiant quelque peu ces derniers, en y apportant sa propre touche. Mais comment rendre intéressante et captivante l’histoire d’un pneu qui roule ? C’est là toute la limite de Rubber, qui tente de composer avec plusieurs éléments pour donner du relief à son intrigue. Fatalement, des longueurs se font ressentir, après que le sentiment de surprise se soit quelque peu estompé. Et, malgré tout, les questions demeurent. Pourquoi ce groupe de spectateurs ? Doit-on y voir une projection du public dans ces personnages ? Et, autant peut-on dire qu’il n’y a pas de raison identifiable qu’ils soient là, autant on peut aussi dire qu’il y en a une. Et le postulat de base, ce fameux No reason perd du terrain au milieu d’un film mêlant absurdité pure et éléments plus tangibles pouvant avoir une certaine signification. Même s’il ne dure qu’1h15, Rubber a une certaine et fâcheuse tendance à tourner en rond, nous faisant penser qu’un format de 45 minutes, voire un court-métrage, aurait permis au film de gagner en intensité et de mieux se focaliser sur de l’absurdité pure. On éprouve tout de même de l’empathie pour ce pneu, preuve que, malgré tout, quelque chose de particulier se dégage de ce film. Reste toutefois un exercice sympathique et amusant, qui a pour mérite d’avoir donné naissance à une petite légende.
Réalisé
par Quentin Dupieux
Avec Jack Plotnick, Eric Judor, William Fichtner
Comédie
1h34
2012
Etats-Unis, France
Dolph a perdu son chien, Paul. Le mystérieux Master Chang pourrait en être la cause. Le détective Ronnie, la solution. Emma, la vendeuse de pizzas, serait un remède, et son jardinier, une diversion? Ou le contraire. Car Paul est parti, et Dolph a perdu la tête.
Quentin Dupieux poursuit sa balade funambule sur la frontière entre poésie absurde et ultra-réalisme avec Wrong, qui fait partie de ces oeuvre dont il vaut mieux savoir le moins possible par avance. De prime abord, le film a pourtant l’air étonnamment simple : peu de personnages, une intrigue limpide, a priori pas de parti-pris fantastique... Qu’est ce qu’il pourrait y avoir de wrong alors ? Car si ce nouveau long métrage semble à première vue moins jusqu’au-boutiste que Rubber ou jouer moins la carte de la comédie flagrante que Steak, il n’en demeure pas moins unique, une histoire de fou tout simplement imprévisible. Impossible en effet de deviner l’issue de chaque scène ou les directions dans lesquelles partira le récit, et pourtant le tout reste très cohérent, parvient toujours à retomber sur ses pattes. Pas évident de mettre le doigt sur l’origine de cette bizarrerie qui crève pourtant l’écran. Et tant mieux, car c’est à croire que l’écriture de Dupieux s’est affinée. Chaque scène de dialogue est légèrement étirée jusqu’à faire naitre un léger malaise, une inquiétante étrangeté dont on ne sait pas s’il faut en rire ou s’en inquiéter. Cet équilibre rare entre humour et amertume, entre premier et second degré, trouve sans doute son origine dans la direction d’acteurs. Autour de Jack Plotnick, Eric Judor et William Fichtner forment un ensemble aussi excellent qu’éclectique qui, en jouant avec la plupart du temps avec le plus grand sérieux, tire plus d’une fois le film vers le haut. Cette folie ne fonctionne pas avec autant de succès à chaque scène, et bien que court, Wrong possède un rythme parfois inégal. C’est d’ailleurs justement lorsqu’il s’approche le plus du second degré ironique qu’il s’affaiblit (cf. la scène avec le détective), comme si le film ne se prenait plus lui-même aussi au sérieux qu’il le mérite. On aurait néanmoins tort de prendre ce nouveau long métrage pour une simple parodie stérile. L’audace et la singularité de Dupieux mérite plus de considération. Et cela n’est pas une surprise pour ceux qui suivent le réalisateur, mais ce dernier fait à nouveau preuve d’une technique et d’un sens esthétique rares. Ce n’est pas la moindre qualité de cette oeuvre décidément pas banale.
Avec Jack Plotnick, Eric Judor, William Fichtner
Comédie
1h34
2012
Etats-Unis, France
Dolph a perdu son chien, Paul. Le mystérieux Master Chang pourrait en être la cause. Le détective Ronnie, la solution. Emma, la vendeuse de pizzas, serait un remède, et son jardinier, une diversion? Ou le contraire. Car Paul est parti, et Dolph a perdu la tête.
Quentin Dupieux poursuit sa balade funambule sur la frontière entre poésie absurde et ultra-réalisme avec Wrong, qui fait partie de ces oeuvre dont il vaut mieux savoir le moins possible par avance. De prime abord, le film a pourtant l’air étonnamment simple : peu de personnages, une intrigue limpide, a priori pas de parti-pris fantastique... Qu’est ce qu’il pourrait y avoir de wrong alors ? Car si ce nouveau long métrage semble à première vue moins jusqu’au-boutiste que Rubber ou jouer moins la carte de la comédie flagrante que Steak, il n’en demeure pas moins unique, une histoire de fou tout simplement imprévisible. Impossible en effet de deviner l’issue de chaque scène ou les directions dans lesquelles partira le récit, et pourtant le tout reste très cohérent, parvient toujours à retomber sur ses pattes. Pas évident de mettre le doigt sur l’origine de cette bizarrerie qui crève pourtant l’écran. Et tant mieux, car c’est à croire que l’écriture de Dupieux s’est affinée. Chaque scène de dialogue est légèrement étirée jusqu’à faire naitre un léger malaise, une inquiétante étrangeté dont on ne sait pas s’il faut en rire ou s’en inquiéter. Cet équilibre rare entre humour et amertume, entre premier et second degré, trouve sans doute son origine dans la direction d’acteurs. Autour de Jack Plotnick, Eric Judor et William Fichtner forment un ensemble aussi excellent qu’éclectique qui, en jouant avec la plupart du temps avec le plus grand sérieux, tire plus d’une fois le film vers le haut. Cette folie ne fonctionne pas avec autant de succès à chaque scène, et bien que court, Wrong possède un rythme parfois inégal. C’est d’ailleurs justement lorsqu’il s’approche le plus du second degré ironique qu’il s’affaiblit (cf. la scène avec le détective), comme si le film ne se prenait plus lui-même aussi au sérieux qu’il le mérite. On aurait néanmoins tort de prendre ce nouveau long métrage pour une simple parodie stérile. L’audace et la singularité de Dupieux mérite plus de considération. Et cela n’est pas une surprise pour ceux qui suivent le réalisateur, mais ce dernier fait à nouveau preuve d’une technique et d’un sens esthétique rares. Ce n’est pas la moindre qualité de cette oeuvre décidément pas banale.
Réalisé
par Quentin Dupieux
Avec Mark Burnham, Eric Judor, Marilyn Manson
Comédie
1h23
2013
Etats-Unis, France
Los Angeles 2014. Duke, un flic pourri et mélomane, deale de l’herbe et terrorise les passants. Ses collègues au commissariat: un obsédé sexuel, une flic maître chanteur, un chercheur de trésor au passé douteux, un borgne difforme se rêvant star de techno…
Les films de Quentin Dupieux se suivent, et si leur esthétique et leur sens de l’absurde sont immédiatement reconnaissables, peut-on dire qu’ils se ressemblent pour autant ? Les idées de Dupieux semblent venir de nulle part, et pourtant elles forment à chaque fois un ensemble cohérent, créant leur propre logique dans une sorte d’hyperréalisme où tout peut arriver. Wrong Cops était à l’origine un court-métrage présenté en 2012 à la Semaine de la Critique. Ce long-métrage en est moins une version rallongée qu’une version éclatée. Autour d’une trame narrative mettant en scène un magazine porno gay et un flic dealer cachant sa came dans des rats crevés, le film déploie une panoplie de personnages improbables. Chacun a droit à sa scène, sans forcément de rapport avec le cœur de l’intrigue, donnant à l’ensemble une forme beaucoup plus éclatée que dans Wrong ou Rubber. Ce que le film gagne en scènes comiques, il le perd un peu en clarté. Dupieux confirme par contre qu’il est un excellent directeur d’acteur. De Marilyn Manson à Eric Judor ou Ray Wise, en passant par Roxanne Mesquida ou Grace Zabriskie dans des apparitions plus brèves, le casting ne se réduit pas à un collage-gag branché. En ado timide ou flic difforme, chacun est excellent, souvent dans un registre qui lui est propre. Si certains jouent la carte de la personnification efficace et presque clownesque (Arden Myrin dans un rôle de blondasse neuneu tout droit sortie de Reno 911), d’autres apportent des nuances inattendues à leur prestation et au film lui-même. Tout comme dans leurs précédentes collaborations, Eric Judor confirme qu’il est très drôle en langue anglaise, avec sa gêne et sa diction particulière. C’est pourtant Mark Burnham qui se taille le morceau de choix avec un personnage tyrannique et effrayant, proche du monstrueux, à l’injustice si brutale qu’elle bascule vers le malaise et le rire jaune. Paradoxalement, c’est presque le point noir d’un film qui, parmi la filmographie de son auteur, est celui qui ressemble le plus franchement à une comédie.
Avec Mark Burnham, Eric Judor, Marilyn Manson
Comédie
1h23
2013
Etats-Unis, France
Los Angeles 2014. Duke, un flic pourri et mélomane, deale de l’herbe et terrorise les passants. Ses collègues au commissariat: un obsédé sexuel, une flic maître chanteur, un chercheur de trésor au passé douteux, un borgne difforme se rêvant star de techno…
Les films de Quentin Dupieux se suivent, et si leur esthétique et leur sens de l’absurde sont immédiatement reconnaissables, peut-on dire qu’ils se ressemblent pour autant ? Les idées de Dupieux semblent venir de nulle part, et pourtant elles forment à chaque fois un ensemble cohérent, créant leur propre logique dans une sorte d’hyperréalisme où tout peut arriver. Wrong Cops était à l’origine un court-métrage présenté en 2012 à la Semaine de la Critique. Ce long-métrage en est moins une version rallongée qu’une version éclatée. Autour d’une trame narrative mettant en scène un magazine porno gay et un flic dealer cachant sa came dans des rats crevés, le film déploie une panoplie de personnages improbables. Chacun a droit à sa scène, sans forcément de rapport avec le cœur de l’intrigue, donnant à l’ensemble une forme beaucoup plus éclatée que dans Wrong ou Rubber. Ce que le film gagne en scènes comiques, il le perd un peu en clarté. Dupieux confirme par contre qu’il est un excellent directeur d’acteur. De Marilyn Manson à Eric Judor ou Ray Wise, en passant par Roxanne Mesquida ou Grace Zabriskie dans des apparitions plus brèves, le casting ne se réduit pas à un collage-gag branché. En ado timide ou flic difforme, chacun est excellent, souvent dans un registre qui lui est propre. Si certains jouent la carte de la personnification efficace et presque clownesque (Arden Myrin dans un rôle de blondasse neuneu tout droit sortie de Reno 911), d’autres apportent des nuances inattendues à leur prestation et au film lui-même. Tout comme dans leurs précédentes collaborations, Eric Judor confirme qu’il est très drôle en langue anglaise, avec sa gêne et sa diction particulière. C’est pourtant Mark Burnham qui se taille le morceau de choix avec un personnage tyrannique et effrayant, proche du monstrueux, à l’injustice si brutale qu’elle bascule vers le malaise et le rire jaune. Paradoxalement, c’est presque le point noir d’un film qui, parmi la filmographie de son auteur, est celui qui ressemble le plus franchement à une comédie.
Réalisé
par Quentin Dupieux
Avec Alain Chabat, Jonathan Lambert, Elodie Bouchez
Comédie
1h27
2014
France, Belgique
Jason, un cameraman placide, rêve de réaliser son premier film d'horreur. Bob Marshal, un riche producteur, accepte de financer son film à une seule condition : Jason a 48h pour trouver le meilleur gémissement de l'histoire du cinéma…
On aurait tort de réduire les films de Quentin Dupieux a des potacheries hipsters. Derrière les pitchs impossibles qu'il traite avec un sérieux fou (un pneu tueur, un gourou kidnappeur de chien...) et les castings franco-américains improbables (de Marilyn Manson à Jonathan lambert) se cache l'un des réalisateurs français les plus passionnants et imprévisibles. Les films de Dupieux partagent une esthétique commune (chez combien d'autres cinéastes français la moindre image est-elle aussi sublime ?) ainsi qu'une bizarrerie unique, qui pourraient faire passer l'homogénéité de son œuvre pour de la redondance. Ce serait pourtant injuste, car ce serait ne pas reconnaitre la variété de registres abordés, juxtaposés, mixés. Comédie? fantastique ? Série B ? Expérimental ? Bien malin celui qui sera capable de ranger de tels ovnis dans une unique catégorie. Et dans cette filmographie Réalité s'impose comme la pièce la plus folle. Ce n'est pas peu dire. Mais la plus folle ne veut pas dire la plus n'importequoitesque. Il y a dans le scénario complexe de Réalité une ambition narrative rare. Rare pour une comédie mais surtout rare tout court. Impitchable, le film débute sur une scène incroyablement intrigante : une fillette nommée Reality trouve une mystérieuse VHS dans un endroit improbable au possible. Dès cette introduction, le film nous suspend littéralement à ses lèvres. Le suspens est double, et la curiosité des personnages devient celle des spectateurs : que contient cette cassette, mais aussi où va cette histoire de dingues ? Tout Réalité semble bâti sur le principe du pur plaisir de la surprise et du mystère, car le film n'est que révélations abracadabrantesques, avec une générosité qui est l'inverse de la gratuité. On prend Dupieux pour un cynique, on a tort. La fascination que peut provoquer une histoire tellement incroyable, cette curiosité pleine de plaisir, c'est le coeur-même du film. Chaque nouvelle scène et l'écho qu'elle trouve avec la précédente crée un jeu de miroir qui rappelle les jeux surréalistes et les mises en abymes ludiques de Queneau, Borges ou Marc-Antoine Mathieu. Une histoire est racontée dans une histoire, etc, jusqu'à ce que l'on perde pied sur ce qui est vrai ou pas. Dans Réalité, un rêve est fait, un scénario est pitché, un film est vu, une histoire est inventée, pour ne former qu'un seul et même récit à multiples facettes. Où est la réalité là-dedans? L'absence de réponse aurait pu être étouffante, elle aurait pu être ludique, émouvante (avec ces faux semblants, on se croirait presque chez Hong Sang-Soo!), elle est ici drôle mais surtout glaçante. L'absurdité fait d'abord rire franchement, souvent, puis de plus en plus jaune. Les films de Dupieux ne ressemblent pas à des films d'horreurs, mais bien à des cauchemars bancals. Ici, chaque personnage cherche la porte de sortie de son propre cauchemar, mais impossible de se réveiller du monde réel.
Avec Alain Chabat, Jonathan Lambert, Elodie Bouchez
Comédie
1h27
2014
France, Belgique
Jason, un cameraman placide, rêve de réaliser son premier film d'horreur. Bob Marshal, un riche producteur, accepte de financer son film à une seule condition : Jason a 48h pour trouver le meilleur gémissement de l'histoire du cinéma…
On aurait tort de réduire les films de Quentin Dupieux a des potacheries hipsters. Derrière les pitchs impossibles qu'il traite avec un sérieux fou (un pneu tueur, un gourou kidnappeur de chien...) et les castings franco-américains improbables (de Marilyn Manson à Jonathan lambert) se cache l'un des réalisateurs français les plus passionnants et imprévisibles. Les films de Dupieux partagent une esthétique commune (chez combien d'autres cinéastes français la moindre image est-elle aussi sublime ?) ainsi qu'une bizarrerie unique, qui pourraient faire passer l'homogénéité de son œuvre pour de la redondance. Ce serait pourtant injuste, car ce serait ne pas reconnaitre la variété de registres abordés, juxtaposés, mixés. Comédie? fantastique ? Série B ? Expérimental ? Bien malin celui qui sera capable de ranger de tels ovnis dans une unique catégorie. Et dans cette filmographie Réalité s'impose comme la pièce la plus folle. Ce n'est pas peu dire. Mais la plus folle ne veut pas dire la plus n'importequoitesque. Il y a dans le scénario complexe de Réalité une ambition narrative rare. Rare pour une comédie mais surtout rare tout court. Impitchable, le film débute sur une scène incroyablement intrigante : une fillette nommée Reality trouve une mystérieuse VHS dans un endroit improbable au possible. Dès cette introduction, le film nous suspend littéralement à ses lèvres. Le suspens est double, et la curiosité des personnages devient celle des spectateurs : que contient cette cassette, mais aussi où va cette histoire de dingues ? Tout Réalité semble bâti sur le principe du pur plaisir de la surprise et du mystère, car le film n'est que révélations abracadabrantesques, avec une générosité qui est l'inverse de la gratuité. On prend Dupieux pour un cynique, on a tort. La fascination que peut provoquer une histoire tellement incroyable, cette curiosité pleine de plaisir, c'est le coeur-même du film. Chaque nouvelle scène et l'écho qu'elle trouve avec la précédente crée un jeu de miroir qui rappelle les jeux surréalistes et les mises en abymes ludiques de Queneau, Borges ou Marc-Antoine Mathieu. Une histoire est racontée dans une histoire, etc, jusqu'à ce que l'on perde pied sur ce qui est vrai ou pas. Dans Réalité, un rêve est fait, un scénario est pitché, un film est vu, une histoire est inventée, pour ne former qu'un seul et même récit à multiples facettes. Où est la réalité là-dedans? L'absence de réponse aurait pu être étouffante, elle aurait pu être ludique, émouvante (avec ces faux semblants, on se croirait presque chez Hong Sang-Soo!), elle est ici drôle mais surtout glaçante. L'absurdité fait d'abord rire franchement, souvent, puis de plus en plus jaune. Les films de Dupieux ne ressemblent pas à des films d'horreurs, mais bien à des cauchemars bancals. Ici, chaque personnage cherche la porte de sortie de son propre cauchemar, mais impossible de se réveiller du monde réel.
Réalisé
par Quentin Dupieux
Avec Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig, Marc Fraize, Anaïs Demoustier
Comédie
1h12
2018
France, Belgique
Un poste de police. Un tête-à-tête, en garde à vue, entre un commissaire et son suspect.
Sous-genre parmi les plus sinistrés de la comédie française, la potacherie policière avait bien besoin d'un coup de fouet. Mais si on rit tant devant Au poste !, c'est justement parce que plutôt que de viser la parodie ou le pastiche, Quentin Dupieux maintient son cap habituel, préférant narrer avec un premier degré absolu un récit fou au sein d'un monde en plein dévissage quantique. Les films du réalisateur ont toujours fonctionné comme autant de paratonnerres, captant l'énergie immanente qui transforme l'ordinaire en lumineuse apocalypse. De retour en France pour la première fois depuis Steak, cette mécanique de précision subit ici une logique (r)évolution. Car Au poste ! a des airs de retour à la maison - de fou - tant la palette chromatique a évolué. Tendant désormais vers un ensemble plus chaud, tandis que la caméra scrute un texte et des effets plus aboutis, mieux huilés. En apparence, le cinéma de Dupieux donne l’impression de s’être assagi. On ne se perd plus dans les ruelles de Los Angeles, nul sapin intempestif ou chien fugueur ici. Jusque dans ses rebondissements, le métrage paraît plus posé, favorisant une interminable joute verbale, émaillée de quelques à côté frappadingues. Pourtant, il n’en est rien. Moins démonstratif que d’habitude, le cinéaste prend un plaisir fou à amasser les micro-sorties de route et dérapages successifs. L’univers d’Au Poste ! est résolument dément, mais tire sa force de la volonté de ne dévoiler son flagrant délire d’un piège pointilliste, qui poussera le spectateur à se demander qui, de lui ou des personnages, est vraiment cinglé. Ce renouvellement mâtiné de retour aux sources se sent également dans le casting. On ne retrouvera pas les habitués du metteur en scène puisque le haut de l'affiche est tenu par Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig et l'imperturbablement et létalement drôle Marc Fraize. Leur combinaison offre à Dupieux une partition plus douce, mais aussi plus cruelle, comme un moteur renouvelé, mais un moteur à explosion néanmoins.
Avec Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig, Marc Fraize, Anaïs Demoustier
Comédie
1h12
2018
France, Belgique
Un poste de police. Un tête-à-tête, en garde à vue, entre un commissaire et son suspect.
Sous-genre parmi les plus sinistrés de la comédie française, la potacherie policière avait bien besoin d'un coup de fouet. Mais si on rit tant devant Au poste !, c'est justement parce que plutôt que de viser la parodie ou le pastiche, Quentin Dupieux maintient son cap habituel, préférant narrer avec un premier degré absolu un récit fou au sein d'un monde en plein dévissage quantique. Les films du réalisateur ont toujours fonctionné comme autant de paratonnerres, captant l'énergie immanente qui transforme l'ordinaire en lumineuse apocalypse. De retour en France pour la première fois depuis Steak, cette mécanique de précision subit ici une logique (r)évolution. Car Au poste ! a des airs de retour à la maison - de fou - tant la palette chromatique a évolué. Tendant désormais vers un ensemble plus chaud, tandis que la caméra scrute un texte et des effets plus aboutis, mieux huilés. En apparence, le cinéma de Dupieux donne l’impression de s’être assagi. On ne se perd plus dans les ruelles de Los Angeles, nul sapin intempestif ou chien fugueur ici. Jusque dans ses rebondissements, le métrage paraît plus posé, favorisant une interminable joute verbale, émaillée de quelques à côté frappadingues. Pourtant, il n’en est rien. Moins démonstratif que d’habitude, le cinéaste prend un plaisir fou à amasser les micro-sorties de route et dérapages successifs. L’univers d’Au Poste ! est résolument dément, mais tire sa force de la volonté de ne dévoiler son flagrant délire d’un piège pointilliste, qui poussera le spectateur à se demander qui, de lui ou des personnages, est vraiment cinglé. Ce renouvellement mâtiné de retour aux sources se sent également dans le casting. On ne retrouvera pas les habitués du metteur en scène puisque le haut de l'affiche est tenu par Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig et l'imperturbablement et létalement drôle Marc Fraize. Leur combinaison offre à Dupieux une partition plus douce, mais aussi plus cruelle, comme un moteur renouvelé, mais un moteur à explosion néanmoins.
Réalisé
par Quentin Dupieux
Avec Jean Dujardin, Adèle Haenel
Comédie
1h17
2019
France
Georges quitte sa banlieue pavillonnaire et plaque tout du jour au lendemain pour s'acheter le blouson 100% daim de ses rêves. Un achat qui lui coûte toutes ses économies et vire à l'obsession. Cette relation de jalousie et de possessivité finira par plonger Georges dans un délire criminel.
Avec Jean Dujardin, Adèle Haenel
Comédie
1h17
2019
France
Georges quitte sa banlieue pavillonnaire et plaque tout du jour au lendemain pour s'acheter le blouson 100% daim de ses rêves. Un achat qui lui coûte toutes ses économies et vire à l'obsession. Cette relation de jalousie et de possessivité finira par plonger Georges dans un délire criminel.
Ceux
qui avaient découvert l’artiste avec le délirant Rubber risquent
fort de retrouver leurs petits avec le dernier né de Quentin
Dupieux. Non pas qu’il fasse dans la redite, mais son portrait d’un
homme obsédé par son précieux manteau fait évidemment écho aux
thématiques de sa chronique surréaliste de l’errance d’un pneu
assassin. L’absence, le manque et la tentative de les combler
ont souvent été au cœur des récits du cinéaste. Un chien
disparaissait dans Wrong et un
réalisateur sombrait dans la folie en s’évertuant à trouver le
cri parfait qui lui permettrait de réaliser un film de
science-fiction dans Réalité. On
retrouve dans Le Daim des questionnements existentiels
voisins, une quête sur le fil du rasoir (qui n’est pas sans
évoquer l’enquête psychorigide de Benoît Poelvoorde dans
son précédent opus), qui s’incarne jusqu’à la folie dans un
objet désuet, en apparence anodine, voire ridicule. Cette focale,
qui s'opère ici autour d'un manteau poussant à une quête
d'absolu, synonyme de massacre, permet au filmeur de condenser
l'humour à froid et la fébrilité cauchemardesque qui marbrent ses
récits. Cette équation bizarroïde, le metteur en scène la
maîtrise à la perfection, et prouve une nouvelle fois combien il
est passé maître dans l’art de prendre le spectateur par la main
pour mieux le perdre, ainsi que ses comédiens. On comprend aisément
comment Jean Dujardin et Adèle Haenel ont pu accepter de
le suivre dans cette exploration fiévreuse d’un déraillement
inarrêtable. Le duo s'impose comme un des plus jubilatoires vu
dans ce curieux univers, dont les échanges devraient rester aussi
plaisamment mordants que la confrontation ahurie entre Alain
Chabat et Jonathan Lambert. Les amateurs de son univers y
retrouveront instantanément leurs marques, ainsi que la fascinante
recette d’inquiétante étrangeté que l’artiste distille
toujours aussi plaisamment. Et si on aime également l’urgence que
distille le montage, la fièvre impérative qui semble présider à
chacun de ses projets, Le Daim souffre malheureusement par
endroit de sa très rapide conception. Ses mouvements erratiques
évoquant plus la convulsion d'une anatomie exsangue plutôt que les
grands élans expérimentaux qui mouvaient ses précédentes
créations. Le métrage donne souvent l’impression que son
auteur arrive à la fin d’un cycle, préférant collectionner ici
les figures de style qui ont fait sa marque, les réordonner selon un
tempo vaguement renouvelé, plutôt que de repenser son système. Et
si on rit devant les sacrifices de manteaux, ils font trop
directement écho aux grandes migrations de pneus à l’issue
de Rubber.. On retrouve donc dans Le Daim l'humour
étrange et presque menaçant de Quentin Dupieux, ainsi qu'une
large collection des dingueries les plus marquantes de ses précédents
opus. Malheureusement, la précipitation se fait sentir et condamne
cette parure à jouer les best-of bordéliques plus que les oeuvres
sommes.
Réalisé
par Quentin Dupieux
Avec Grégoire Ludig, David Marsais, Adèle Exarchopoulos, India Hair
Comédie
1h
2020
France
Jean-Gab et Manu, deux amis simples d’esprit, trouvent une mouche géante coincée dans le coffre d’une voiture et se mettent en tête de la dresser pour gagner de l’argent avec.
Quentin Dupieux explore à nouveau l’absurdité de situations humaines, s’appuyant sur un casting solide et propose une comédie légère. Sans prétention, comme ses personnages, le film permet de passer un agréable moment, comme un léger état d’ivresse.
Avec Grégoire Ludig, David Marsais, Adèle Exarchopoulos, India Hair
Comédie
1h
2020
France
Jean-Gab et Manu, deux amis simples d’esprit, trouvent une mouche géante coincée dans le coffre d’une voiture et se mettent en tête de la dresser pour gagner de l’argent avec.
Quentin Dupieux explore à nouveau l’absurdité de situations humaines, s’appuyant sur un casting solide et propose une comédie légère. Sans prétention, comme ses personnages, le film permet de passer un agréable moment, comme un léger état d’ivresse.
Réalisé
par Quentin Dupieux
Avec Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel, Anaïs Demoustier
Comédie
1h14
2021
France, Belgique
Alain et Marie emménagent dans un pavillon. Une trappe située dans la cave va bouleverser leur existence.
Réalisateur iconoclaste, devenu culte au pays des fables surréalistes, L’histoire, tenez-vous bien, d’un couple nouvellement propriétaire d’un pavillon bourgeois dans lequel une trappe à la cave vous permet de vous téléporter 12 heures dans le temps et de rajeunir de trois jours à chaque passage. Face aux sirènes de l’éternité, Incroyable mais vrai emprunte à Dorian Gray. Anciennement Mr Oizo, le musicien devenu cinéaste, signe ici son neuvième long-métrage et peut-être l’une de ses réalisations les plus personnelles. Incroyable mais vrai nous parle de l’horrible fardeau du temps, et des couples qui vivotent dans son sillage.
Il y a celui qui se complait dans le travail, à l’image d’un toujours excellent Alain Chabat dans la peau d’un petit assureur, une touchante Léa Drucker qui comme Alice au pays des merveilles, n’en finit plus de plonger dans la trappe pour remonter le temps ; et ce patron, incarné un Benoît Magimel en roue libre, qui se rend au japon pour se faire greffer un pénis électronique. Une étude sociétale teintée de cet humour singulier, à la fois dérisoire, absurde et pourtant si juste. Sous ses airs de grand je-m'en-foutiste du cinéma, il y a de la poésie chez Dupieux.
Avec Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel, Anaïs Demoustier
Comédie
1h14
2021
France, Belgique
Alain et Marie emménagent dans un pavillon. Une trappe située dans la cave va bouleverser leur existence.
Réalisateur iconoclaste, devenu culte au pays des fables surréalistes, L’histoire, tenez-vous bien, d’un couple nouvellement propriétaire d’un pavillon bourgeois dans lequel une trappe à la cave vous permet de vous téléporter 12 heures dans le temps et de rajeunir de trois jours à chaque passage. Face aux sirènes de l’éternité, Incroyable mais vrai emprunte à Dorian Gray. Anciennement Mr Oizo, le musicien devenu cinéaste, signe ici son neuvième long-métrage et peut-être l’une de ses réalisations les plus personnelles. Incroyable mais vrai nous parle de l’horrible fardeau du temps, et des couples qui vivotent dans son sillage.
Il y a celui qui se complait dans le travail, à l’image d’un toujours excellent Alain Chabat dans la peau d’un petit assureur, une touchante Léa Drucker qui comme Alice au pays des merveilles, n’en finit plus de plonger dans la trappe pour remonter le temps ; et ce patron, incarné un Benoît Magimel en roue libre, qui se rend au japon pour se faire greffer un pénis électronique. Une étude sociétale teintée de cet humour singulier, à la fois dérisoire, absurde et pourtant si juste. Sous ses airs de grand je-m'en-foutiste du cinéma, il y a de la poésie chez Dupieux.
Réalisé
par Quentin Dupieux
Avec Gilles lellouche, Vincent Lacoste, Anaïs Demoustier, Adèle Exarchopoulos
Comédie
1h20
2022
France
Après un combat acharné contre une tortue démoniaque, cinq justiciers qu’on appelle les "TABAC FORCE", reçoivent l’ordre de partir en retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader. Le séjour se déroule à merveille jusqu’à ce que Lézardin, empereur du Mal, décide d’anéantir la planète Terre…
Avec pas moins de cinq films mis en boîte depuis 2018, on pouvait craindre que le prolifique Quentin Dupieux ne s’engage sur la dangereuse voie d’un cinéma ‘’à formule’’ vite expédié ; venant aseptiser une œuvre pourtant reconnue comme éminemment singulière au sein du paysage cinématographique international. Roublards dans leur mise en scène, les derniers projets du réalisateur se sont révélés être avant tout des exercices de style très stimulants, mais dont la mécanique très identifiable n’aura pas échappé aux inconditionnels du cinéaste, laissant entrevoir de-ci de-là quelques signes inévitables d’essoufflement. Fumer fait tousser avait donc de quoi soulever quelques inquiétudes entre l’espoir d’un renouveau pour les uns et la crainte d’une redite en passe d’institutionnalisation pour les autres. Découvrir Fumer fait tousser provoque d’abord un pur plaisir immédiat de spectateur pour qui apprécie les élans les plus absurdes du cinéaste. Dupieux n’est jamais aussi bon que lorsqu’il déconstruit son récit sans crier gare, lance des pistes de narration qui n’aboutissent pas et se perd dans des circonvolutions scénaristiques improbables : des super-héros qui affrontent une tortue géante en caoutchouc, un rat baveux un peu trop porté sur la chose, des vacances entre amis qui tournent au slasher… Le film part dans tous les sens, certes, mais sans jamais donner l’impression qu’il ne va nulle part. Au contraire, les séquences s’enchaînent avec une fluidité rare, prouvant sans cesse que ce joyeux bordel est orchestré avec la plus grande des précisions. La machine pourrait cependant tourner à vide très rapidement si le délire n’était pas assumé jusqu’au bout. C’était le principal problème d’un des derniers travaux du cinéaste, Mandibules, qui avançait sur les rails d’un comique de situation trop ronronnant et familier pour vraiment convaincre. Or, si Fumer fait tousser navigue dans un univers « Dupieusien » pur jus, il a cette petite étincelle d’énergie supplémentaire qui fait toute la différence et se ressent à tous les niveaux de fabrication du projet : l’entièreté du casting s’amuse visiblement beaucoup à incarner des super-héros tout droit sortis d’une série Sentai des années 80 (Power Rangers, Bioman, voire même sa parodie culte, Biouman, signée Les Inconnus), les effets visuels oscillent avec beaucoup d’habileté entre un kitsch volontaire et un gore réjouissant quand les ruptures de rythme opérées par le montage finissent de donner à l’ensemble un rythme redoutable. Qu’on se rassure, le cinéma de Quentin Dupieux ne rentre toujours pas dans une case bien définie si ce n’est celle qu’il s’est lui-même créée. Le réalisateur continue de se faire plaisir en investissant à sa manière les influences cinéphiles et pop-culturelles qui lui sont chères, et le fait avec l’entrain d’un sale gosse particulièrement communicatif. Et si Fumer fait tousser ne représente ni une rupture, ni un renouveau comme a pu l’être Réalité avant lui, force est de constater que le savoir-faire du réalisateur reste intact pour proposer des œuvres qui demeurent, à ce jour, ce qui se rapproche le plus d’une adaptation du théâtre de Ionesco pour le grand écran.
Avec Gilles lellouche, Vincent Lacoste, Anaïs Demoustier, Adèle Exarchopoulos
Comédie
1h20
2022
France
Après un combat acharné contre une tortue démoniaque, cinq justiciers qu’on appelle les "TABAC FORCE", reçoivent l’ordre de partir en retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader. Le séjour se déroule à merveille jusqu’à ce que Lézardin, empereur du Mal, décide d’anéantir la planète Terre…
Avec pas moins de cinq films mis en boîte depuis 2018, on pouvait craindre que le prolifique Quentin Dupieux ne s’engage sur la dangereuse voie d’un cinéma ‘’à formule’’ vite expédié ; venant aseptiser une œuvre pourtant reconnue comme éminemment singulière au sein du paysage cinématographique international. Roublards dans leur mise en scène, les derniers projets du réalisateur se sont révélés être avant tout des exercices de style très stimulants, mais dont la mécanique très identifiable n’aura pas échappé aux inconditionnels du cinéaste, laissant entrevoir de-ci de-là quelques signes inévitables d’essoufflement. Fumer fait tousser avait donc de quoi soulever quelques inquiétudes entre l’espoir d’un renouveau pour les uns et la crainte d’une redite en passe d’institutionnalisation pour les autres. Découvrir Fumer fait tousser provoque d’abord un pur plaisir immédiat de spectateur pour qui apprécie les élans les plus absurdes du cinéaste. Dupieux n’est jamais aussi bon que lorsqu’il déconstruit son récit sans crier gare, lance des pistes de narration qui n’aboutissent pas et se perd dans des circonvolutions scénaristiques improbables : des super-héros qui affrontent une tortue géante en caoutchouc, un rat baveux un peu trop porté sur la chose, des vacances entre amis qui tournent au slasher… Le film part dans tous les sens, certes, mais sans jamais donner l’impression qu’il ne va nulle part. Au contraire, les séquences s’enchaînent avec une fluidité rare, prouvant sans cesse que ce joyeux bordel est orchestré avec la plus grande des précisions. La machine pourrait cependant tourner à vide très rapidement si le délire n’était pas assumé jusqu’au bout. C’était le principal problème d’un des derniers travaux du cinéaste, Mandibules, qui avançait sur les rails d’un comique de situation trop ronronnant et familier pour vraiment convaincre. Or, si Fumer fait tousser navigue dans un univers « Dupieusien » pur jus, il a cette petite étincelle d’énergie supplémentaire qui fait toute la différence et se ressent à tous les niveaux de fabrication du projet : l’entièreté du casting s’amuse visiblement beaucoup à incarner des super-héros tout droit sortis d’une série Sentai des années 80 (Power Rangers, Bioman, voire même sa parodie culte, Biouman, signée Les Inconnus), les effets visuels oscillent avec beaucoup d’habileté entre un kitsch volontaire et un gore réjouissant quand les ruptures de rythme opérées par le montage finissent de donner à l’ensemble un rythme redoutable. Qu’on se rassure, le cinéma de Quentin Dupieux ne rentre toujours pas dans une case bien définie si ce n’est celle qu’il s’est lui-même créée. Le réalisateur continue de se faire plaisir en investissant à sa manière les influences cinéphiles et pop-culturelles qui lui sont chères, et le fait avec l’entrain d’un sale gosse particulièrement communicatif. Et si Fumer fait tousser ne représente ni une rupture, ni un renouveau comme a pu l’être Réalité avant lui, force est de constater que le savoir-faire du réalisateur reste intact pour proposer des œuvres qui demeurent, à ce jour, ce qui se rapproche le plus d’une adaptation du théâtre de Ionesco pour le grand écran.
Réalisé par Quentin Dupieux
Avec Raphaël Quenard, Pio Marmaï, Blanche Gardin
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h07
Année de production : 2023
En pleine représentation de la pièce « Le Cocu », un très
mauvais boulevard, Yannick se lève et interrompt le spectacle pour
reprendre la soirée en main...
En allant pour une fois au bout de son histoire, en confiant totalement les clés de son monde à la performance démente des comédiens, Dupieux révèle la part sombre et terriblement humaine de son cinéma.
En allant pour une fois au bout de son histoire, en confiant totalement les clés de son monde à la performance démente des comédiens, Dupieux révèle la part sombre et terriblement humaine de son cinéma.
Réalisé par Quentin Dupieux
Avec Anaïs Demoustier, Gille Lellouche, Edouard Baer
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h18
Année de production : 2024
Une
journaliste française rencontre Salvador Dali à plusieurs reprises
pour un projet de documentaire.
En s’emparant pour la première fois d’une figure célèbre, Quentin Dupieux concocte à nouveau la recette désormais bien connue de son cinéma, un casting détonnant au service d’un film concept, drôle et déconstruit. Il pousse cette fois-ci tous ces curseurs au maximum et dans une outrance assumée, parvient à saisir une certaine vérité de Salvador Dali dans ce portrait-hommage.
En s’emparant pour la première fois d’une figure célèbre, Quentin Dupieux concocte à nouveau la recette désormais bien connue de son cinéma, un casting détonnant au service d’un film concept, drôle et déconstruit. Il pousse cette fois-ci tous ces curseurs au maximum et dans une outrance assumée, parvient à saisir une certaine vérité de Salvador Dali dans ce portrait-hommage.