1967, France
Réalisé
par Emmanuelle Bercot
Avec Olivier Guéritée, Emmanuelle Bercot, Kévin Goffette
Romance, Drame
2h19
2003
France
Avec Olivier Guéritée, Emmanuelle Bercot, Kévin Goffette
Romance, Drame
2h19
2003
France
Marion
est une femme libre, insouciante et fougueuse, comme si l'adolescente
qu'elle était n'avait pas tout à fait disparu. A l'occasion de
l'anniversaire de son filleul, elle rencontre Clément, un garçon
charmeur et provocant mais qui n'a que 13 ans. Un jeu de séduction
s'installe entre eux ; puis naissent le trouble, le désir et
l'amour. Jusqu'à la passion.
Le sujet est pour le moins délicat (la passion amoureuse entre une femme de 30 ans et un garçon de 13 ans) et la jeune réalisatrice quelque peu aguerrie (son moyen métrage La Puce évoque une histoire cousine). Dès les première minutes, la réalisatrice installe son personnage principale. De cette jeune femme, on ne sait pas grand chose. Fort justement ambiguë, son personnage semble au premier abord être une jeune femme libéré. Rapidement, au travers de l'évolution de ses rapports avec les jeunes garçons, il basculera à la limite de l'irresponsable, allant jusqu'à favoriser la fugue de celui qui réussira à la troubler, à lui faire croire à un amour possible, ou impossible. Entre refus de ses sentiments, attaches régulières avec d'autres hommes, la réalisatrice nous donne à voir une femme qui se laisse aller hors des conventions, et sombre peu à peu dans une passion forcément déraisonnable, ignorant les codes sociaux des différents âges. Le spectateur, partagé entre répulsion et compréhension, cherche à intégrer vainement les raisonnement de la pathétique héroïne, interprétée fort justement par Emmanuelle Bercot. Son ode à l'amour trouble plus qu'il ne touche, la raison du spectateur étant souvent la plus forte. Son mérite est de n'avoir jamais porté de regard négatif sur ses personnages, laissant aux autres l'occasion ou le choix de le faire. Un film dont personne ne peut ressortir indemne.
Le sujet est pour le moins délicat (la passion amoureuse entre une femme de 30 ans et un garçon de 13 ans) et la jeune réalisatrice quelque peu aguerrie (son moyen métrage La Puce évoque une histoire cousine). Dès les première minutes, la réalisatrice installe son personnage principale. De cette jeune femme, on ne sait pas grand chose. Fort justement ambiguë, son personnage semble au premier abord être une jeune femme libéré. Rapidement, au travers de l'évolution de ses rapports avec les jeunes garçons, il basculera à la limite de l'irresponsable, allant jusqu'à favoriser la fugue de celui qui réussira à la troubler, à lui faire croire à un amour possible, ou impossible. Entre refus de ses sentiments, attaches régulières avec d'autres hommes, la réalisatrice nous donne à voir une femme qui se laisse aller hors des conventions, et sombre peu à peu dans une passion forcément déraisonnable, ignorant les codes sociaux des différents âges. Le spectateur, partagé entre répulsion et compréhension, cherche à intégrer vainement les raisonnement de la pathétique héroïne, interprétée fort justement par Emmanuelle Bercot. Son ode à l'amour trouble plus qu'il ne touche, la raison du spectateur étant souvent la plus forte. Son mérite est de n'avoir jamais porté de regard négatif sur ses personnages, laissant aux autres l'occasion ou le choix de le faire. Un film dont personne ne peut ressortir indemne.
Réalisé
par Emmanuelle Bercot
Avec Emmanuelle Seigner, Isild le Besco, Noémie Lvovsky, Samuel Benchétrit
Drame
1h55
2004
France
Avec Emmanuelle Seigner, Isild le Besco, Noémie Lvovsky, Samuel Benchétrit
Drame
1h55
2004
France
Lucie,
17 ans, est une adolescente "ordinaire". Sa mère,
collectionneuse d'autographes, voue un véritable culte à un tas de
vedettes et consacre tout son temps libre à ses activités de fan.
Mais Lucie, elle, ne disperse pas ses sentiments. De star dans son
coeur, dans sa tête, il n'y en a qu'une. Tout le monde le sait. Ses
photos recouvrent les murs de sa chambre, les pages de son cahier de
texte. Un jour, son destin va la conduire à pénétrer dans la vie
de son idole.
Cinéaste inspirée par les tourments de l’adolescence et les enjeux de pouvoir qui constituent le cœur même d’une relation passionnelle, Emmanuelle Bercot passe à la vitesse supérieure avec Backstage. La réalisatrice retrouve ici Isild Le Besco, qu’elle avait révélée dans La Puce et avec qui elle a déjà tourné quatre fois, de courts métrages en téléfilms. Encore une fois, elle se concentre sur une relation ambiguë, cette fois-ci entre une adolescente et une adulte : mais qui mieux qu’Emmanuelle Bercot pour dépeindre l’obsession, jusqu’au malaise, d’une jeune fan pour son idole ? Elle réalise un magnifique tour de force avec ce film, parvenant à changer totalement l’image d’une Emmanuelle Seigner transformée, à tirer le meilleur d’une Isild Le Besco au top de sa forme, mais aussi à s’entourer de seconds rôles particulièrement crédibles tels Samuel Benchetrit, sorte d’élément rassurant de ce film qui ne l’est pas… Backstage est donc un film à voir absolument. Particulièrement émouvant, il livre également une réflexion intéressante sur les excès du star system et les effets pervers d’une société en perte de repères, économiques, culturels, humains et sociaux…
Cinéaste inspirée par les tourments de l’adolescence et les enjeux de pouvoir qui constituent le cœur même d’une relation passionnelle, Emmanuelle Bercot passe à la vitesse supérieure avec Backstage. La réalisatrice retrouve ici Isild Le Besco, qu’elle avait révélée dans La Puce et avec qui elle a déjà tourné quatre fois, de courts métrages en téléfilms. Encore une fois, elle se concentre sur une relation ambiguë, cette fois-ci entre une adolescente et une adulte : mais qui mieux qu’Emmanuelle Bercot pour dépeindre l’obsession, jusqu’au malaise, d’une jeune fan pour son idole ? Elle réalise un magnifique tour de force avec ce film, parvenant à changer totalement l’image d’une Emmanuelle Seigner transformée, à tirer le meilleur d’une Isild Le Besco au top de sa forme, mais aussi à s’entourer de seconds rôles particulièrement crédibles tels Samuel Benchetrit, sorte d’élément rassurant de ce film qui ne l’est pas… Backstage est donc un film à voir absolument. Particulièrement émouvant, il livre également une réflexion intéressante sur les excès du star system et les effets pervers d’une société en perte de repères, économiques, culturels, humains et sociaux…
Segment
« La question »
Réalisé par Emmanuelle Bercot
Avec Jean Dujardin, Alexandra Lamy
Comédie
1h49 (19 min)
2012
France
Réalisé par Emmanuelle Bercot
Avec Jean Dujardin, Alexandra Lamy
Comédie
1h49 (19 min)
2012
France
L'infidélité
masculine et ses nombreuses variations, vue par huit réalisateurs.
Dujardin est à l’origine du projet et fait même ses premiers pas derrière la caméra, puisqu’il coréalise le dernier sketch du film avec Gilles Lellouche. Ce retour à une forme peu usitée en France, mais très répandue dans les années 70 en Grande-Bretagne et en Italie, est la première bonne surprise des « Infidèles ». D’autant que le fil conducteur est cohérent, ce qui est le plus difficile à tenir dans l’exercice. Enchâssées entre un prologue et son aboutissement : cinq histoires autour de l’infidélité conjugale, où le duo Dujardin-Lellouche interprète des adultérins patentés qui tour à tour assument ou culpabilisent. Si l’humour domine, le drame s’invite au passage dans le sketch « La Question » où Jean Dujardin et sa compagne à la ville Alexandra Lamy interprètent une scène de ménage autour de l’aveu ou non d’infidélité, interrogation au cœur de la problématique posée et parfaitement exposée. Cette incartade dans la tonalité dominante du film souligne la pluralité de ton de chaque sketch, sans pour autant rogner sur sa cohérence. Si le sujet constitue le fil rouge du film, le duo Dujardin-Lellouche en est un autre, chacun changeant de personnage et de personnalité de segment en segment. Le rythme, pierre d’angle de la réussite de la comédie, est enlevé, la surprise en étant une autre. Un bémol : l’adultère vécu au féminin manque dans cet exposé, même si « La Question » est réalisé par Emmanuelle Bercot. Le parti-pris est celui de parler de l’exercice d’un point de vue masculin. Le film n’en reste pas moins pertinent sur le pan qu’il explore, avec une légèreté et un non politiquement correct peu communs en France, sans pour autant ignorer l’étude de mœurs, qualificatif qui correspond sans doute le mieux à ces « Infidèles ».
Dujardin est à l’origine du projet et fait même ses premiers pas derrière la caméra, puisqu’il coréalise le dernier sketch du film avec Gilles Lellouche. Ce retour à une forme peu usitée en France, mais très répandue dans les années 70 en Grande-Bretagne et en Italie, est la première bonne surprise des « Infidèles ». D’autant que le fil conducteur est cohérent, ce qui est le plus difficile à tenir dans l’exercice. Enchâssées entre un prologue et son aboutissement : cinq histoires autour de l’infidélité conjugale, où le duo Dujardin-Lellouche interprète des adultérins patentés qui tour à tour assument ou culpabilisent. Si l’humour domine, le drame s’invite au passage dans le sketch « La Question » où Jean Dujardin et sa compagne à la ville Alexandra Lamy interprètent une scène de ménage autour de l’aveu ou non d’infidélité, interrogation au cœur de la problématique posée et parfaitement exposée. Cette incartade dans la tonalité dominante du film souligne la pluralité de ton de chaque sketch, sans pour autant rogner sur sa cohérence. Si le sujet constitue le fil rouge du film, le duo Dujardin-Lellouche en est un autre, chacun changeant de personnage et de personnalité de segment en segment. Le rythme, pierre d’angle de la réussite de la comédie, est enlevé, la surprise en étant une autre. Un bémol : l’adultère vécu au féminin manque dans cet exposé, même si « La Question » est réalisé par Emmanuelle Bercot. Le parti-pris est celui de parler de l’exercice d’un point de vue masculin. Le film n’en reste pas moins pertinent sur le pan qu’il explore, avec une légèreté et un non politiquement correct peu communs en France, sans pour autant ignorer l’étude de mœurs, qualificatif qui correspond sans doute le mieux à ces « Infidèles ».
Bettie,
la soixantaine, se voit soudain abandonnée par son amant et en péril
financier avec le restaurant familial. Que faire de sa vie ? Elle
prend sa voiture, croyant faire le tour du pâté de maison. Ce sera
une échappée. Au fil de la route : des rencontres de hasard, un
gala d’ex-miss France, le lien renoué avec sa fille, la découverte
de son petit-fils, et peut-être l’amour au bout du voyage… Un
horizon s’ouvre à elle.
Film en trois actes, Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot est un film bancal mais attachant. S’il fait la part belle à Catherine Deneuve, brillante et touchante, on ne peut pas dire que les personnages secondaires soient de même qualité . Ce défaut est surtout frappant dans le premier acte où Betty rencontre sur son chemin diverses personnes croisées par hasard, à la recherche d’un paquet de clopes. Il s’agit là du segment le plus faible et le plus anodin du film. On pourra même s’interroger sur la galerie de losers provinciaux, dressée par Bercot, trop excessivement caricaturaux (les cougars, le vieux avec sa cigarette qu’il n’arrive pas à rouler, le couple violent…). Le deuxième acte marque la rencontre entre Bettie et son petit fils Charly, qu’elle doit mener dans le sud de la France chez son grand-père paternel. Le lien va être conflictuel et tendre, haut en couleurs et très charmant. Charly est une tornade dans la vie de Bettie, qui se découvre aimante et protectrice – ce qu’elle n’a jamais été avec sa fille, qui lui en tient vivement rigueur. Le dernier acte, dans le sud de la France, tourne à la comédie familiale, chaleureuse et pas dénuée de charme, mais un brin prévisible. Il y a dans le cinéma d’Emmanuelle Bercot une vraie sensibilité, de vraies qualités et une volonté de valoriser son personnage principal. Catherine Deneuve est impeccable dans le rôle-titre et le jeune Nemo Schiffman lui donne énergiquement la réplique. Le tandem fonctionne efficacement et compense un démarrage très poussif. On ressort de ce road-trip familial le coeur léger et le sourire au bord des lèvres. C’est l’essentiel, même s’il s’agit d’un film plutôt mineur.
Film en trois actes, Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot est un film bancal mais attachant. S’il fait la part belle à Catherine Deneuve, brillante et touchante, on ne peut pas dire que les personnages secondaires soient de même qualité . Ce défaut est surtout frappant dans le premier acte où Betty rencontre sur son chemin diverses personnes croisées par hasard, à la recherche d’un paquet de clopes. Il s’agit là du segment le plus faible et le plus anodin du film. On pourra même s’interroger sur la galerie de losers provinciaux, dressée par Bercot, trop excessivement caricaturaux (les cougars, le vieux avec sa cigarette qu’il n’arrive pas à rouler, le couple violent…). Le deuxième acte marque la rencontre entre Bettie et son petit fils Charly, qu’elle doit mener dans le sud de la France chez son grand-père paternel. Le lien va être conflictuel et tendre, haut en couleurs et très charmant. Charly est une tornade dans la vie de Bettie, qui se découvre aimante et protectrice – ce qu’elle n’a jamais été avec sa fille, qui lui en tient vivement rigueur. Le dernier acte, dans le sud de la France, tourne à la comédie familiale, chaleureuse et pas dénuée de charme, mais un brin prévisible. Il y a dans le cinéma d’Emmanuelle Bercot une vraie sensibilité, de vraies qualités et une volonté de valoriser son personnage principal. Catherine Deneuve est impeccable dans le rôle-titre et le jeune Nemo Schiffman lui donne énergiquement la réplique. Le tandem fonctionne efficacement et compense un démarrage très poussif. On ressort de ce road-trip familial le coeur léger et le sourire au bord des lèvres. C’est l’essentiel, même s’il s’agit d’un film plutôt mineur.
Réalisé
par Emmanuelle Bercot
Avec Catherine Deneuve, Rod Paradot, Benoît Magimel, Sara Forestier
Drame
2h
2015
France
Avec Catherine Deneuve, Rod Paradot, Benoît Magimel, Sara Forestier
Drame
2h
2015
France
Le
parcours éducatif de Malony, de six à dix-huit ans, qu’une juge
des enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver.
Film d'ouverture au Festival de Cannes, La Tête haute a l'audace d'aborder une thématique que très peu remarquée dans le cinéma, celui de la protection de l'enfance dans sa généralité, à travers le cas typique du parcours éducatif d'un jeune délinquant, qu'une juge des enfants et un éducateur tentent coûte que coûte de sauver. Un film qui, d'une certaine manière, ne s'adresse qu'à un public ciblé, ayant déjà une certaine connaissance du contexte. Davantage encore que la trajectoire de Bettie de « Elle sen va », le cheminement de Malony est capté comme un engrenage. La Tête haute façonne un système où aucune construction n’est possible. Fractionnés, les plans témoignent de l’impossibilité pour Malony de structurer son existence. Seule échappatoire possible pour lui : la haine avec un grand H. De telle façon que chaque mise à l’épreuve se traduit chez lui par une crise de nerfs auto-destructrice. A ce titre, les séquences de violence - parfois saisissantes - sont habilement mises en scène. Sombre mais émouvant, charnel mais social, le film d'Emmanuelle Bercot est une réussite en tous points, un drame vibrant, suscitant parfois le silence gêné ou le rire libérateur, mais qui ne fait appel à rien d'autre que la pure émotion, celle qui bouleverse et qui dérange.
Film d'ouverture au Festival de Cannes, La Tête haute a l'audace d'aborder une thématique que très peu remarquée dans le cinéma, celui de la protection de l'enfance dans sa généralité, à travers le cas typique du parcours éducatif d'un jeune délinquant, qu'une juge des enfants et un éducateur tentent coûte que coûte de sauver. Un film qui, d'une certaine manière, ne s'adresse qu'à un public ciblé, ayant déjà une certaine connaissance du contexte. Davantage encore que la trajectoire de Bettie de « Elle sen va », le cheminement de Malony est capté comme un engrenage. La Tête haute façonne un système où aucune construction n’est possible. Fractionnés, les plans témoignent de l’impossibilité pour Malony de structurer son existence. Seule échappatoire possible pour lui : la haine avec un grand H. De telle façon que chaque mise à l’épreuve se traduit chez lui par une crise de nerfs auto-destructrice. A ce titre, les séquences de violence - parfois saisissantes - sont habilement mises en scène. Sombre mais émouvant, charnel mais social, le film d'Emmanuelle Bercot est une réussite en tous points, un drame vibrant, suscitant parfois le silence gêné ou le rire libérateur, mais qui ne fait appel à rien d'autre que la pure émotion, celle qui bouleverse et qui dérange.
Réalisé par Emmanuelle Bercot
Avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel
Thriller médical
2h08
2016
France
Dans
son hôpital de Brest, une pneumologue découvre un lien direct entre
des morts suspectes et la prise d'un médicament commercialisé
depuis 30 ans, le Mediator. De l’isolement des débuts à
l’explosion médiatique de l’affaire, l’histoire inspirée de
la vie d’Irène Frachon est une bataille de David contre Goliath
pour voir enfin triompher la vérité.
La réalisatrice, qui a longuement rencontré Irène Frachon avant de se lancer dans cette aventure cinématographique courageuse, nous propose un film dossier largement étayé, au rythme serré, sans temps mort. Très vite, on se laisse embarquer dans cette histoire prenante, qui ne nous épargne ni les sigles barbares, ni les chiffres en pagaille, ni les études scientifiques ardues qu’un découpage alerte nous rend cependant accessibles. Devant affronter le mépris et le cynisme de ses adversaires qui la considèrent comme un vulgaire « petit médecin de province », cette femme à l’idéalisme inébranlable franchira un à un les obstacles qu’elle rencontrera sur sa route. Une mise en scène efficace nous plongera au cœur de l’action et ses doutes, ses peurs, ses succès deviendront les nôtres. Au-delà de dénoncer le lobby des laboratoires pharmaceutiques et la responsabilité de l ’État qui a failli à sa mission, Bercot nous sensibilise à la souffrance des corps, conséquence de ces failles, avec des images d’opération à cœur ouvert difficilement supportables pour les âmes sensibles, suivies, quelques minutes plus tard, par une scène d’autopsie encore plus réaliste. Si douloureuses soient elles, ces scènes imprègnent le film de la dureté indispensable à l’avancée de la lutte engagée. Le choix de Sidse Babett Knudsen (idée qui a été soufflée par Catherine Deneuve à Emmanuelle Bercot), pour incarner cette Erin Brockovich brestoise au langage fleuri, à l’énergie inaltérable, à la joie de vivre communicative et surtout à l’amour infini pour les autres, magnifie un film aux atouts déjà nombreux. Un film humaniste et intelligent qui, contrairement à la loi, rend justice aux lanceurs d’alerte et illustre parfaitement cette phrase d’Albert Einstein qu’Emmanuelle Bercot fait sienne : « le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ».
La réalisatrice, qui a longuement rencontré Irène Frachon avant de se lancer dans cette aventure cinématographique courageuse, nous propose un film dossier largement étayé, au rythme serré, sans temps mort. Très vite, on se laisse embarquer dans cette histoire prenante, qui ne nous épargne ni les sigles barbares, ni les chiffres en pagaille, ni les études scientifiques ardues qu’un découpage alerte nous rend cependant accessibles. Devant affronter le mépris et le cynisme de ses adversaires qui la considèrent comme un vulgaire « petit médecin de province », cette femme à l’idéalisme inébranlable franchira un à un les obstacles qu’elle rencontrera sur sa route. Une mise en scène efficace nous plongera au cœur de l’action et ses doutes, ses peurs, ses succès deviendront les nôtres. Au-delà de dénoncer le lobby des laboratoires pharmaceutiques et la responsabilité de l ’État qui a failli à sa mission, Bercot nous sensibilise à la souffrance des corps, conséquence de ces failles, avec des images d’opération à cœur ouvert difficilement supportables pour les âmes sensibles, suivies, quelques minutes plus tard, par une scène d’autopsie encore plus réaliste. Si douloureuses soient elles, ces scènes imprègnent le film de la dureté indispensable à l’avancée de la lutte engagée. Le choix de Sidse Babett Knudsen (idée qui a été soufflée par Catherine Deneuve à Emmanuelle Bercot), pour incarner cette Erin Brockovich brestoise au langage fleuri, à l’énergie inaltérable, à la joie de vivre communicative et surtout à l’amour infini pour les autres, magnifie un film aux atouts déjà nombreux. Un film humaniste et intelligent qui, contrairement à la loi, rend justice aux lanceurs d’alerte et illustre parfaitement cette phrase d’Albert Einstein qu’Emmanuelle Bercot fait sienne : « le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ».
Réalisé par Emmanuelle Bercot
Avec Catherine Deneuve, Benoît Magimel, Cécile de France, Gabriel Sara
Drame
1h58
2021
France
Benjamin
(Benoit Magimel) condamné trop jeune par la maladie. La souffrance
d’une mère (Catherine Deneuve) face à l’inacceptable. Le
dévouement d’un médecin (le docteur SARA dans son propre rôle)
et d’une infirmière (Cécile de France) pour les accompagner sur
l’impossible chemin. Une année, quatre saisons, pour « danser »
avec la maladie, l’apprivoiser, et comprendre ce que ça signifie :
mourir de son vivant.
La réalisatrice Emmanuelle Bercot revient en 2021 hors compétition au Festival de Cannes avec son film De son vivant. Marqué par un tournage difficile, notamment à cause de l’AVC de Catherine Deneuve, le drame qui suit les derniers mois d’un homme condamné par le cancer du pancréas est bouleversant. Sensible et intense, De son vivant réussit à émouvoir en étant tout du long proche de personnages écrits avec brio et incarnés par des acteurs au sommet.
La réalisatrice Emmanuelle Bercot revient en 2021 hors compétition au Festival de Cannes avec son film De son vivant. Marqué par un tournage difficile, notamment à cause de l’AVC de Catherine Deneuve, le drame qui suit les derniers mois d’un homme condamné par le cancer du pancréas est bouleversant. Sensible et intense, De son vivant réussit à émouvoir en étant tout du long proche de personnages écrits avec brio et incarnés par des acteurs au sommet.