10 févr. 2021

Henri-Georges Clouzot

Cinéaste français, 1907 - 1977
















Réalisé par Henri-Georges Clouzot.
Avec Pierre Fresnay, Jean Tissier, Suzy Delair, Noël Roquevert, Raymond Bussières, Florencie, Pierre Larquey, Odette Talazac
Film français
Genre : policier
Durée : 1h24
Année de production : 1942

Un mystérieux assassin commet des meurtres en série et laisse sur ses cadavres sa carte de visite au nom de M. Durand. Le commissaire Wens trouve une piste qui le mène a Montmartre dans une pension de famille, les Mimosas. Il se déguise en pasteur et s'inscrit comme pensionnaire.
Premier film de Clouzot, une peinture au vitriol tout en noirceur, peuplée de personnages troubles et pervers. Un grand policier servi par des acteurs exceptionnels.

Réalisé par Henri-Georges Clouzot
Avec Pierre Fresnay, Pierre Larquey, Ginette Leclerc, Micheline Francey, Antoine Balpetre, Pierre Bertin, Roger Blin, Jeanne Fusier-Gir, Bernard Lancret, Héléna Manson, Noël Roquevert, Louis Seigner, Sylvie
Film français
Genre : drame
Durée : 1h33
Année de production : 1943

La quiétude d’une ville de province est troublée quand un mystérieux corbeau envoie des lettres qui dénoncent les maux de la communauté.
Œuvre capitale dans l’histoire du cinéma français, « Le corbeau » recrée la vie étouffante d’une petite ville avec férocité. D’une éblouissante perfection.

Réalisé par Henri-Georges Clouzot
Avec Suzy Delair, Louis Jouvet, Charles Dullin, Bernard Blier, Raymond Bussières, René Blancard, Jean Daurand, Claudine Dupuis, Jeanne Fusier-Gir, Pierre Larquey, Simone Renant
Film français
Genre : policier
Durée : 1h50
Année de production : 1947

Un pianiste de music-hall est soupçonné d’avoir assassiné un riche producteur libidineux qui convoitait son épouse.
Extraordinaire composition de Louis Jouvet dans ce chef-d’œuvre où tout est placé sous le signe de l’intelligence et de la virtuosité. Grand classique du cinéma policier français, Quai des orfèvres est aussi et surtout une représentation de la France d’après-guerre.

Réalisé par Henri-Georges Clouzot
Avec Cécile Aubry, Michel Auclair, Serge Reggiani
Film français
Genre : drame
Durée : 1h40
Année de production : 1949

Accusée d'avoir collaboré avec les nazis, Manon Lescaut est poursuivie par les habitants d'un village de Normandie. Alors qu'ils s'apprêtent à la lyncher, Robert Desgrieux, un ancien membre de la Résistance, intervient. Tous deux s'enfuient vers Paris et entament une liaison. Mais bientôt, ils se perdent dans de sordides histoires de prostitution et de meurtre. De plus, l'amour exclusif de Robert gêne Manon. Elle charge son frère, Léon, d'éloigner son amant pendant qu'elle part avec un riche Américain qu'elle espère dépouiller...
Manon est une adaptation du célèbre roman de l'Abbé Prévost, Manon Lescaut, dont les évènements sont transposés à la fin de la seconde guerre mondiale. Le réalisateur en profite pour régler ses comptes avec tous ceux qui lui avaient interdit de travailler à la libération en donnant une image très sombre de la France de l'après guerre. Ici, point de héros vaillants ni de grandeur d'âme, juste des individus prêt à toutes les combines pour sortir de la misère. La symbolique d’ouvrir et de clore Manon par deux scènes de fuite de Juifs vers la Palestine prend aussi tout son sens et sa puissance, notamment pour la scène finale qui emprunte au surréalisme pour frôler la nécrophilie. Comme Manon, film de transition dans la filmographie de Clouzot, cette période aura été aussi éminemment transitoire pour la population juive d’Europe.

Réalisé par Henri-Georges Clouzot, André Cayatte, Jean Dréville, Georges Lampin,
Avec Louis Jouvet, Bernard Blier, Serge Reggiani, Paul Frankeur
Film français
Genre : drame
Durée : 2h
Année de production : 1949

Le difficile retour à une vie sociale et affective pour des anciens prisonniers et déportés.
Retour à la vie est le premier film français à sketchs d’après-guerre. Les cinq courts métrages composant ce long métrage ont été réalisés par André Cayatte, Georges Lampin, Henri-Georges Clouzot et, pour les deux derniers segments, Jean Dréville.


Réalisé par Henri-Georges Clouzot
Avec Danièle Delorme, Louis Jouvet, Bourvil, Pauline Carton, Saturnin Fabre, Jeanne Fusier-Gir, Olivier Hussenot, Philippe Nicaud, Mireille Perrey, Louis Seigner, Madeleine Suffel, Jean Temerson
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h36
Année de production : 1949

Lasse de la province, une femme monte à Paris pour y devenir comédienne, délaissant provisoirement le grand benêt qui la convoitait.
Seule œuvre purement légère de la filmographie de Clouzot, Miquette Et Sa Mère n'est certes pas le long-métrage le plus marquant de ce grand réalisateur. Tout dans ce film rappelle le théâtre d'avant-guerre dont il est tiré: depuis sa mise en scène statique jusqu'au jeu grandiloquent de ses acteurs en passant par son intrigue vaudevillesque et ses dialogues désuets (avec apartés et tout le tintouin). Ce parti pris déstabilisant permet néanmoins au cinéaste d'amorcer une réflexion intéressante sur le théâtre. De plus, les acteurs livrent une prestation tellement convaincante (Danièle Delorme, Saturnin Fabre et Bourvil en tête) qu'il est difficile de ne pas apprécier ce film pour ce qu'il est: une parenthèse rafraichissante avant de replonger dans ce que l'âme humaine a de plus sombre lors de deux chefs-d'œuvre à venir.

Réalisé par Henri-Georges Clouzot
Avec Yves Montand, Charles Vanel, Peter Van Eyck, Véra Clouzot, Folco Lulli, Jo Dest, Dario Moreno, William Tubbs
Film français
Genre : suspense
Durée : 2h25
Année de production : 1953

Quatre hommes se portent volontaires pour transporter de la nitroglycérine afin de toucher une grosse somme d’argent.
"Le Salaire de la peur" fut à l'époque l'un des films les plus chers du cinéma français! Grand Prix international du festival de Cannes 1953 et prix d'interprétation masculine pour Charles Vanel. A la base, un roman qui a fait le tour du monde, celui de Georges Arnaud! Un livre de sang, de sueur et de mort... Chef d'œuvre de dureté et de moiteur, filmé avec un brio exceptionnel, un suspense toujours renouvelé, doublé d’une réflexion sur la condition humaine. Charles Vanel et Yves Montand sont prodigieux.

Réalisé par Henri-Georges Clouzot
Avec Simone Signoret, Paul Meurisse, Véra Clouzot, Charles Vanel, Johnny Halliday, Michel Serrault, Jean Brochard, Georges Chamarat, Thérèse Dorny, Pierre Larquey, Yves-Marie Maurin, Jacques Varennes
Film français
Genre : drame psychologique
Durée : 1h50
Année de production : 1954

Dans une institution destinée à l'éducation des jeunes garçons, Christina et Nicole, respectivement épouse et maîtresse du directeur Michel Delasalle, s'associent afin d'assassiner l'homme qu'elles ont fini par haïr. Mais quelques jours après leur méfait, le corps de Michel disparaît...
Toute la maîtrise de Clouzot éclate dans ce grand classique du film noir à l’atmosphère angoissante, au suspense étouffant et à l’interprétation de haut vol mais le véritable tour de force des Diaboliques réside dans sa formidable capacité à contredire un genre : celui du polar. Avec un talent et un sens de l'anticonformisme détonnant Henri-Georges Clouzot signe un film policier dans lequel ce sont les meurtriers qui mènent l'enquête. Passionnante du début à la fin, l'intrigue des Diaboliques est la parfaite définition de la manipulation cinématographique : refusant le classicisme scénographique très en vogue à l'époque ( nous sommes encore en 1955, quelque temps avant la Nouvelle Vague ), Clouzot dirige sa caméra de main de maître, faisant la part belle aux panoramiques et à l'image centrifuge... L'interprétation de Paul Meurisse et celle de Simone Signoret valent rien qu'à elles seules le visionnage : conjuguant avec un naturel fracassant, sobriété et cruauté, les deux acteurs atteignent des sommets de dramaturgie. On passera sous silence le dénouement du film, l'un des plus bluffants jamais conçus, puisqu'il y va de la volonté du réalisateur et de la nôtre. Noir comme le cyanure, Les Diaboliques est une véritable leçon de cinéma.

Réalisé par Henri-Georges Clouzot
Avec Pablo PicassoHenri-Georges ClouzotClaude Renoir
Film français
Genre : documentaire
Durée : 1h18
Année de production : 1955

Le réalisateur a filmé Picasso en train de peindre sur un papier spécialement choisi pour l'occasion dont les spécificités permettent de voir le dessin en train de se faire par la caméra, mais de ne pas voir Picasso derrière en train de peindre.
Le film a été présenté au festival de Cannes de 1956, où il a reçu le Prix Spécial du Jury à l'unanimité. La rencontre entre Clouzot et Picasso est de trente ans antérieure au film. Dès le milieu des années 1920, Clouzot, provincial âgé de dix-huit ans, s’installe à Paris et suit son oncle dans les cénacles artistiques. Il ébauche alors une amitié avec le peintre, déjà admiré et courtisé. Le projet d’une collaboration est évoqué pour la première fois en 1952, alors que les deux hommes sont désormais voisins, Picasso vivant à Vallauris et Clouzot, auréolé du succès du Salaire de la peur, à Saint-Paul. «  C’est une bonne idée, il faudra en reparler » sont les mots du peintre quand Clouzot expose l’idée de faire « un film ensemble ». Au printemps 1955, Picasso appelle Clouzot pour lui parler de stylos feutres fabriqués aux États-Unis et qu’il vient de recevoir. Ces stylos ont la particularité d’avoir une encre capable de transpercer tout un bloc de pages, et a fortiori une toile. Le déclic s’opère, le procédé est trouvé : filmer la toile à l’envers et ainsi « assister à l’œuvre de création ». Au départ, les deux hommes, qui louent à leur frais les studios de la Victorine à Nice, entendent réaliser un court métrage de 10 minutes. Évidemment, l’ampleur du projet demandera beaucoup plus de temps et de métrages… Le tournage se déroule pendant les mois de juillet, août et septembre 1955. Le silence est de rigueur sur le plateau. Picasso travaille... Surtout ne pas distraire sa concentration... ainsi il en oublie presque la caméra... Il est tout entier dans son œuvre... Clouzot l'observe... Paradoxalement, ce sera justement l’objection que des mauvais esprits tenteront de lui faire : « Au fond, qu’a fait d’autre Clouzot à part dire moteur et coupez ».
Mais Clouzot témoigne ici d’une parfaite culture picturale. On sait qu'il peint à ses heures et qu’il s’intéresse de près aux choses de la peinture. En définitive, Le Mystère Picasso est bien un film de Clouzot, il y a démontré tout le mécanisme créateur d’un artiste, il a conduit Picasso jusqu’à un degré extrême de tension et de fatigue.


Réalisé par Henri-Georges Clouzot
Avec Curd Jürgens, Gérard Séty, Véra Clouzot, Peter Ustinov, Georgette Anys, Jean Brochard, Paul Carpenter, Hubert Deschamps, Gabrielle Dorziat, Daniel Emilfork, Clément Harari, O. E. Hasse, Martita Hunt, Sam Jaffe, Bernard Lajarrige, Pierre Larquey, Sacha Pitoeff, Louis Seigner
Film français
Genre : suspense
Durée : 2h05
Année de production : 1957

Après avoir accepté de cacher un inconnu dans sa clinique, un psychiatre se trouve entouré d’espions.
Henri-Georges Clouzot installe un climat étrange et absurde peuplé de personnages plus bizarres les uns que les autres. Il joue avec le spectateur en le projetant dans un univers kafkaïen que des dialogues piquants, un beau noir et blanc et une mise en scène élégante achèvent de transformer en plaisir cérébral. Pour l'anecdote, on signalera au passage le jeune Patrick Maurin alors âgée de 10 ans dans un second rôle et qui fera par la suite une carrière exceptionnelle sous le nom beaucoup plus connu de Patrick Dewaere. Très grandement jugé à tort comme mineur dans la carrière du grand cinéaste, "Les Espions" est au contraire une très grande réussite étrange et fascinante dont l'aspect unique marque fortement bien après la vision.

Réalisé par Henri-Georges Clouzot
Avec Brigitte Bardot, Sami Frey, Charles Vanel, Marie-José Nat, Paul Meurisse, Louis Arbessier, René Blancard, Fernand Ledoux, André Oumansky, Jacques Perrin, Jacqueline Porel, Louis Seigner
Film français
Genre : drame
Durée : 2h05
Année de production : 1960

Le procès d’une jeune femme, accusée d’avoir tué son amant avec préméditation, se déroule aux assises.
Superbement dirigée, Brigitte Bardot affirme ses talents de tragédienne dans ce film puissant et moderne récompensé par l’oscar du meilleur film étranger.

L'enfer (Inachevé)
Réalisé par Henri-Georges Clouzot
Avec Romy Schneider, Serge Reggiani
Film français
Genre : drame
Durée : 2h05
Année de production : 1964

Un couple, Marcel et Odette, prend la gérance d'un hôtel situé au pied du viaduc de Garabit. Plus tard, Marcel dévoré par la jalousie, attache Odette à un lit. Il se remémore les années passées, tout en soumettant sa femme à la torture, ses fantasmes se mêlant à la réalité.
Le film ne put être achevé en raison de problèmes de santé du réalisateur et de Serge Reggiani. En novembre 1964, Henri-Georges Clouzot explique : « Mon film L’Enfer est dans le pourquoi ? Parce que je suis tombé malade. Pourquoi ? Parce que la journée de tournage de L’Enfer coûtait si cher que j’étais obligé, pour couvrir les frais, de travailler à deux équipes au minimum seize heures par jour. Je ne vois pas bien qui aurait résisté. » Le scénario a été repris et adapté par Claude Chabrol dans son film L'Enfer, sorti trente ans après, en 1994En 2009 est sorti L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea, documentaire réalisé à partir des archives de Clouzot. A la source de ce documentaire captivant, un trésor : treize heures d'images inédites qui racontent l'histoire d'un long-métrage jamais achevé. C'est le grand film maudit du cinéma français où on découvre une Romy Schneider qui irradie littéralement la pellicule.

La prisonnière
Réalisé par Henri-Georges Clouzot
Avec Laurent Terzieff, Elisabeth Wiener, Bernard Fresson, Dany Carrel, Dario Moreno, Daniel Rivière
Film franco italien
Genre : drame
Durée : 1h45
Année de production : 1968

Une jeune femme à priori heureuse et équilibrée, tombe progressivement sous l’emprise d’un photographe pervers, qui prend plaisir à l’humilier.
Le dernier film de Henri-Geoges Clouzot est la preuve même qu'il est un réalisateur hors du commun, unique en France. "La Prisonnière" ne ressemble à rien de ce que l'on connait avant cette période, du moins en France... Plastiquement, Clouzot use à merveille de l'art contemporain pour donner un aspect visuel original au film. Tout en symétrie, haut en couleurs, aux cadres parfaits, c'est visuellement époustouflant et ça peut faire penser à du Antonioni. Superbement porté par un Laurent Terzieff possédé, le long-métrage s'intéresse à la question de la soumission et de la domination sexuelle. En résulte une atmosphère troublante et prenante.