Réalisé
par Abdellatif Kechiche
Avec Sami Bouajila, Aure Atika, Elodie Bouchez, Bruno Lochet
Drame
2h13
2000
France
Jallel, un jeune tunisien, immigre clandestinement en France. Il se présente sous la fausse nationalité algérienne afin d'obtenir le plus rapidement un permis de séjour. Accueilli dans un centre d'aide sociale, Jallel s’adapte bien à Paris où il fait toutes sortes de petits boulots dans les rues et le métro parisien. Il rencontre deux jeunes femmes: Nassera, une jeune mère célibataire qui travaille dans un bar et Lucie qui souffre de troubles psychiatriques. Les joies de l'amour et les problèmes identitaires, financiers et légaux de Jallel vont parsemer son parcours en France. Il songe notamment à se marier avec Nassera pour être régularisé...
Il s’agit du premier long métrage d’Abdellatif Kechiche, qui jusque-là avait été remarqué comme acteur dans Le thé à la menthe d’Abdelkrim Bahloul ou Les innocents d’André Téchiné. Entre l’esprit consensuel et sarcastique de Todelano/Nakache dénonçant la précarité dans Une année difficile, l'’humanisme d’un Ken Loach et le ton en liberté des cinémas de Pialat ou Cassavetes, La faute à Voltaire est un long métrage à la fois audacieux et d’une redoutable efficacité. Rétrospectivement, le film annonce aussi l’univers postérieur de Kechiche. Le sort réservé à Jallel, qui connaîtra la vie en foyer, l’internement psychiatrique, puis la peur d’être contrôlé par la police, rejoint le parcours compliqué de la Vénus noire, même si le protagoniste a un sort plus enviable, partageant des moments d’amitié et d’idylle amoureuse. Les scènes intimistes, explicites bien que relativement sobres, sont les prémices des passages ouvertement sexuels de La vie d'Adèle, ou Mektoub my love : canton uno. Quant au lien communautaire, il sera également au centre de La Graine et le Mulet. Au-dela de ses qualités d’écriture et de filmage, La faute à Voltaire est aussi un formidable film d’acteurs, en particulier les seconds rôles. Dans le rôle principal, Sami Bouajila se montre grand comédien. Présenté à la Mostra de Venise en 2000, La faute à Voltaire y fut récompensé par le Lion d’or de la première œuvre et le prix de la jeunesse, et obtint d’autres distinctions aux festivals d’Angers et Namur.
Avec Sami Bouajila, Aure Atika, Elodie Bouchez, Bruno Lochet
Drame
2h13
2000
France
Jallel, un jeune tunisien, immigre clandestinement en France. Il se présente sous la fausse nationalité algérienne afin d'obtenir le plus rapidement un permis de séjour. Accueilli dans un centre d'aide sociale, Jallel s’adapte bien à Paris où il fait toutes sortes de petits boulots dans les rues et le métro parisien. Il rencontre deux jeunes femmes: Nassera, une jeune mère célibataire qui travaille dans un bar et Lucie qui souffre de troubles psychiatriques. Les joies de l'amour et les problèmes identitaires, financiers et légaux de Jallel vont parsemer son parcours en France. Il songe notamment à se marier avec Nassera pour être régularisé...
Il s’agit du premier long métrage d’Abdellatif Kechiche, qui jusque-là avait été remarqué comme acteur dans Le thé à la menthe d’Abdelkrim Bahloul ou Les innocents d’André Téchiné. Entre l’esprit consensuel et sarcastique de Todelano/Nakache dénonçant la précarité dans Une année difficile, l'’humanisme d’un Ken Loach et le ton en liberté des cinémas de Pialat ou Cassavetes, La faute à Voltaire est un long métrage à la fois audacieux et d’une redoutable efficacité. Rétrospectivement, le film annonce aussi l’univers postérieur de Kechiche. Le sort réservé à Jallel, qui connaîtra la vie en foyer, l’internement psychiatrique, puis la peur d’être contrôlé par la police, rejoint le parcours compliqué de la Vénus noire, même si le protagoniste a un sort plus enviable, partageant des moments d’amitié et d’idylle amoureuse. Les scènes intimistes, explicites bien que relativement sobres, sont les prémices des passages ouvertement sexuels de La vie d'Adèle, ou Mektoub my love : canton uno. Quant au lien communautaire, il sera également au centre de La Graine et le Mulet. Au-dela de ses qualités d’écriture et de filmage, La faute à Voltaire est aussi un formidable film d’acteurs, en particulier les seconds rôles. Dans le rôle principal, Sami Bouajila se montre grand comédien. Présenté à la Mostra de Venise en 2000, La faute à Voltaire y fut récompensé par le Lion d’or de la première œuvre et le prix de la jeunesse, et obtint d’autres distinctions aux festivals d’Angers et Namur.
Réalisé
par Abdellatif Kechiche
Avec Osman Elkharraz, Sara Forestier, Sabrina Ouazani
Comédie dramatique
1h57
2004
France
Abdelkrim, dit Krimo, quinze ans, vit dans une cité HLM de la banlieue parisienne. Il partage avec sa mère, employée dans un supermarché, et son père, en prison, un grand rêve fragile : partir sur un voilier au bout du monde. En attendant, il traîne son ennui dans un quotidien banal de cité, en compagnie de son meilleur ami, Eric, et de leur bande de copains. C'est le printemps et Krimo tombe sous le charme de sa copine de classe Lydia, une pipelette vive et malicieuse...
Second long-métrage d’Abdellatif Kechiche, L’Esquive a joué les trouble-fêtes lors de la cérémonie des César 2005 en remportant trois des plus prestigieuses récompenses. Contrairement à La Haine, dont le désenchantement notable a fait grand bruit, les adolescents de L’Esquive gardent une certaine part d’innocence, encore peu conscients des difficultés que le monde adulte leurs réserve. Ici, nulle revendication explicite : la cité n’est pas encore un enjeu en soi, elle est une toile de fond, inhérente au quotidien de chacun de ces personnages qui l’acceptent comme telle. Le réalisateur soutient intelligemment et avec un didactisme incroyable l’idée selon laquelle la banlieue peut être autre chose qu’un cliché constamment rabattu par les médias. Le cadre de vie n’y est soudainement plus synonyme de fatalité. Progressivement, le scénario, subtil et fin, évapore les clichés, s’affranchit des comparaisons peu flatteuses et propose une histoire drôle, simple, juste, lumineuse. La gageur de L’esquive est de proposer un marivaudage made in banlieue qui repose sur une multitude d’idées audacieuses. La première consiste à montrer une autre image de la banlieue sans les problèmes sociaux inhérents.
Evidemment, voir ainsi se multiplier autant d’images de ces fessiers réduit Kechiche, et à travers lui ses personnages masculins auxquels on s’était pourtant précédemment attaché, au rang de monomaniaques, et surtout rend ce spectacle aussi malsain que pénible.
Avec Osman Elkharraz, Sara Forestier, Sabrina Ouazani
Comédie dramatique
1h57
2004
France
Abdelkrim, dit Krimo, quinze ans, vit dans une cité HLM de la banlieue parisienne. Il partage avec sa mère, employée dans un supermarché, et son père, en prison, un grand rêve fragile : partir sur un voilier au bout du monde. En attendant, il traîne son ennui dans un quotidien banal de cité, en compagnie de son meilleur ami, Eric, et de leur bande de copains. C'est le printemps et Krimo tombe sous le charme de sa copine de classe Lydia, une pipelette vive et malicieuse...
Second long-métrage d’Abdellatif Kechiche, L’Esquive a joué les trouble-fêtes lors de la cérémonie des César 2005 en remportant trois des plus prestigieuses récompenses. Contrairement à La Haine, dont le désenchantement notable a fait grand bruit, les adolescents de L’Esquive gardent une certaine part d’innocence, encore peu conscients des difficultés que le monde adulte leurs réserve. Ici, nulle revendication explicite : la cité n’est pas encore un enjeu en soi, elle est une toile de fond, inhérente au quotidien de chacun de ces personnages qui l’acceptent comme telle. Le réalisateur soutient intelligemment et avec un didactisme incroyable l’idée selon laquelle la banlieue peut être autre chose qu’un cliché constamment rabattu par les médias. Le cadre de vie n’y est soudainement plus synonyme de fatalité. Progressivement, le scénario, subtil et fin, évapore les clichés, s’affranchit des comparaisons peu flatteuses et propose une histoire drôle, simple, juste, lumineuse. La gageur de L’esquive est de proposer un marivaudage made in banlieue qui repose sur une multitude d’idées audacieuses. La première consiste à montrer une autre image de la banlieue sans les problèmes sociaux inhérents.
Evidemment, voir ainsi se multiplier autant d’images de ces fessiers réduit Kechiche, et à travers lui ses personnages masculins auxquels on s’était pourtant précédemment attaché, au rang de monomaniaques, et surtout rend ce spectacle aussi malsain que pénible.
Réalisé
par Abdellatif Kechiche
Avec Habib Boufares, Hafsia Herzi, Farida Benkhetache
Drame
2h31
2007
France
Sète, le port. Monsieur Beiji, la soixantaine fatiguée, se traîne sur le chantier naval du port dans un emploi devenu pénible au fil des années. Père de famille divorcé, s'attachant à rester proche des siens, malgré une histoire familiale de ruptures et de tensions que l'on sent prêtes à se raviver, et que les difficultés financières ne font qu'exacerber, il traverse une période délicate de sa vie où tout semble contribuer à lui faire éprouver un sentiment d'inutilité. Une impression d'échec qui lui pèse depuis quelque temps, et dont il ne songe qu'à sortir en créant sa propre affaire : un restaurant. Seulement, rien n'est moins sûr, car son salaire insuffisant et irrégulier, est loin de lui offrir les moyens de son ambition. Ce qui ne l'empêche pas d'en rêver, d'en parler, en famille notamment. Une famille qui va peu à peu se souder autour d'un projet, devenu pour tous le symbole d'une quête de vie meilleure. Grâce à leur sens de la débrouille, et aux efforts déployés, leur rêve va bientôt voir le jour... Ou, presque...
La graine et le mulet, ce sont bien sûr les composantes basiques du couscous au poisson, mais aussi peut-être les symboles du lien entre les anciens et les jeunes pousses, ou encore celui de la mixité inévitable et potentiellement féconde entre les deux rives de la Méditerranée, entre couscous et bouillabaisse. On vient de présenter le “pitch” du film, mais l’essentiel n’est pas là. Comme dans le cinéma de Pialat ou de Rozier, ce qui compte et subjugue, c’est la chair qui habille le squelette scénaristique. Des séquences de repas rabelaisiennes, où s’engouffrent par bouffées vitales le temps, la texture de la vie, les conversations anodines ou importantes, la parole circulant, des visages et des corps populaires en majesté. Des joutes oratoires épiques et tendues comme des scènes d’action hollywoodiennes, où l’on retrouve intacte toute l’intensité de L’Esquive vibrant dans d’autres contextes. Une discussion de bistrot entre une brochette d’anciens ressemble à un chœur grec sorti du meilleur Pagnol.
Dans la dernière partie, un simple plat de couscous devient le vecteur d’un suspense haletant. On remarque mille détails merveilleux, la sensualité lourde des femmes comme venue du cinéma populaire italien, ou ce bout de conversation où l’on apprend que l’une de ces dames jouit en arabe, rappelant discrètement que l’histoire de la civilisation arabo-musulmane fut aussi érotique, sensualiste, contrairement à ce que voudrait faire croire le déni intégriste. Tout le film est porté par des actrices et acteurs à tomber, une troupe d’inconnus magnifiques au milieu de laquelle on reconnaît ici un Deschiens (Bruno Lochet), là une vieille connaissance de chez Claire Denis (Alice Houri), ou d’autres de L’Esquive (coucou Sabrina Ouazani et Carole Franck). Tous sont époustouflants de présence et de justesse, mais se détachent malgré tout la noblesse de vieux sachem de Habib Boufares, cow-boy laconique et fatigué de la “première génération”, et la pétulance de Hafsia Herzi qui électrise l’écran chaque fois qu’elle apparaît. Ce qui est précieux dans le cinéma d’Abdellatif Kechiche, au-delà de son fabuleux sens des acteurs et de sa patience de regard, c’est sa capacité à redonner littéralement la parole au peuple, des deux côtés de l’écran. C’est aussi une puissance politique qui ne s’exhibe jamais, un refus aussi bien de l’angélisme que de la revendication revancharde. Par exemple, pour pointer le racisme latent de certaines franges de la société française ou les barrières de classes, Kechiche met en scène les conversations des commerçants qui craignent la concurrence du restaurant de Slimane, l’habitus hautain des notables locaux, un paternalisme maladroit (“Inch Allah !, comme on dit chez vous”) plutôt qu’une scène d’agression. Pas de discours schématiquement dénonciateur chez Kechiche, pas de personnage qui véhicule du vouloir-dire, pas de facilité démagogique, mais la simple monstration de la France métissée, avec sa vitalité et ses apories, ses conflits et ses espoirs.
Avec Habib Boufares, Hafsia Herzi, Farida Benkhetache
Drame
2h31
2007
France
Sète, le port. Monsieur Beiji, la soixantaine fatiguée, se traîne sur le chantier naval du port dans un emploi devenu pénible au fil des années. Père de famille divorcé, s'attachant à rester proche des siens, malgré une histoire familiale de ruptures et de tensions que l'on sent prêtes à se raviver, et que les difficultés financières ne font qu'exacerber, il traverse une période délicate de sa vie où tout semble contribuer à lui faire éprouver un sentiment d'inutilité. Une impression d'échec qui lui pèse depuis quelque temps, et dont il ne songe qu'à sortir en créant sa propre affaire : un restaurant. Seulement, rien n'est moins sûr, car son salaire insuffisant et irrégulier, est loin de lui offrir les moyens de son ambition. Ce qui ne l'empêche pas d'en rêver, d'en parler, en famille notamment. Une famille qui va peu à peu se souder autour d'un projet, devenu pour tous le symbole d'une quête de vie meilleure. Grâce à leur sens de la débrouille, et aux efforts déployés, leur rêve va bientôt voir le jour... Ou, presque...
La graine et le mulet, ce sont bien sûr les composantes basiques du couscous au poisson, mais aussi peut-être les symboles du lien entre les anciens et les jeunes pousses, ou encore celui de la mixité inévitable et potentiellement féconde entre les deux rives de la Méditerranée, entre couscous et bouillabaisse. On vient de présenter le “pitch” du film, mais l’essentiel n’est pas là. Comme dans le cinéma de Pialat ou de Rozier, ce qui compte et subjugue, c’est la chair qui habille le squelette scénaristique. Des séquences de repas rabelaisiennes, où s’engouffrent par bouffées vitales le temps, la texture de la vie, les conversations anodines ou importantes, la parole circulant, des visages et des corps populaires en majesté. Des joutes oratoires épiques et tendues comme des scènes d’action hollywoodiennes, où l’on retrouve intacte toute l’intensité de L’Esquive vibrant dans d’autres contextes. Une discussion de bistrot entre une brochette d’anciens ressemble à un chœur grec sorti du meilleur Pagnol.
Dans la dernière partie, un simple plat de couscous devient le vecteur d’un suspense haletant. On remarque mille détails merveilleux, la sensualité lourde des femmes comme venue du cinéma populaire italien, ou ce bout de conversation où l’on apprend que l’une de ces dames jouit en arabe, rappelant discrètement que l’histoire de la civilisation arabo-musulmane fut aussi érotique, sensualiste, contrairement à ce que voudrait faire croire le déni intégriste. Tout le film est porté par des actrices et acteurs à tomber, une troupe d’inconnus magnifiques au milieu de laquelle on reconnaît ici un Deschiens (Bruno Lochet), là une vieille connaissance de chez Claire Denis (Alice Houri), ou d’autres de L’Esquive (coucou Sabrina Ouazani et Carole Franck). Tous sont époustouflants de présence et de justesse, mais se détachent malgré tout la noblesse de vieux sachem de Habib Boufares, cow-boy laconique et fatigué de la “première génération”, et la pétulance de Hafsia Herzi qui électrise l’écran chaque fois qu’elle apparaît. Ce qui est précieux dans le cinéma d’Abdellatif Kechiche, au-delà de son fabuleux sens des acteurs et de sa patience de regard, c’est sa capacité à redonner littéralement la parole au peuple, des deux côtés de l’écran. C’est aussi une puissance politique qui ne s’exhibe jamais, un refus aussi bien de l’angélisme que de la revendication revancharde. Par exemple, pour pointer le racisme latent de certaines franges de la société française ou les barrières de classes, Kechiche met en scène les conversations des commerçants qui craignent la concurrence du restaurant de Slimane, l’habitus hautain des notables locaux, un paternalisme maladroit (“Inch Allah !, comme on dit chez vous”) plutôt qu’une scène d’agression. Pas de discours schématiquement dénonciateur chez Kechiche, pas de personnage qui véhicule du vouloir-dire, pas de facilité démagogique, mais la simple monstration de la France métissée, avec sa vitalité et ses apories, ses conflits et ses espoirs.
Réalisé
par Abdellatif Kechiche
Avec Yahima Torres, André Jacobs.
Drame Historique
2h44
2010
France
Paris, 1817, enceinte de l'Académie Royale de Médecine. « Je n'ai jamais vu de tête humaine plus semblable à celle des singes ». Face au moulage du corps de Saartjie Baartman, l'anatomiste Georges Cuvier est catégorique. Un parterre de distingués collègues applaudit la démonstration. Sept ans plus tôt, Saartjie, quittait l'Afrique du Sud avec son maître, Caezar, et livrait son corps en pâture au public londonien des foires aux monstres. Femme libre et entravée, elle était l'icône des bas-fonds, la « Vénus Hottentote » promise au mirage d'une ascension dorée...
Avec ce quatrième film, Abdellatif Kechiche abandonne le milieu populaire contemporain pour nous offrir une fresque historique sur la vie de Saraatjie Baartman, aussi connue sous le nom de Vénus Hottentote. Véritable symbole pour l’Afrique du Sud de Mandela qui a réclamé ses restes auprès du musée de l’homme de Paris pendant près de huit ans, cette femme fut exhibée comme un monstre de foire, d'abord à Londres, puis dans les salons libertins de Paris. Kechiche offre ici, sans nul doute, son travail le plus abouti, voire même le plus profond. La vertu de "Vénus noire" est de ne pas dénoncer, de n'encourager jamais le réflexe de haine, sans pour autant absoudre. L'histoire est terrible, les thèmes approchés sont de ceux qui provoquent l'effroi, la tentation était grande, et excusable sans doute, de vouloir le film aimable malgré tout, et plaisant mais il s'avère cru, poisseux et dérangeant et pourtnat il se révèle d'une force rare. Il n'est pas, peut-être, de mérite plus grand que de ne pas prétendre séduire et d'y parvenir pourtant.
Avec Yahima Torres, André Jacobs.
Drame Historique
2h44
2010
France
Paris, 1817, enceinte de l'Académie Royale de Médecine. « Je n'ai jamais vu de tête humaine plus semblable à celle des singes ». Face au moulage du corps de Saartjie Baartman, l'anatomiste Georges Cuvier est catégorique. Un parterre de distingués collègues applaudit la démonstration. Sept ans plus tôt, Saartjie, quittait l'Afrique du Sud avec son maître, Caezar, et livrait son corps en pâture au public londonien des foires aux monstres. Femme libre et entravée, elle était l'icône des bas-fonds, la « Vénus Hottentote » promise au mirage d'une ascension dorée...
Avec ce quatrième film, Abdellatif Kechiche abandonne le milieu populaire contemporain pour nous offrir une fresque historique sur la vie de Saraatjie Baartman, aussi connue sous le nom de Vénus Hottentote. Véritable symbole pour l’Afrique du Sud de Mandela qui a réclamé ses restes auprès du musée de l’homme de Paris pendant près de huit ans, cette femme fut exhibée comme un monstre de foire, d'abord à Londres, puis dans les salons libertins de Paris. Kechiche offre ici, sans nul doute, son travail le plus abouti, voire même le plus profond. La vertu de "Vénus noire" est de ne pas dénoncer, de n'encourager jamais le réflexe de haine, sans pour autant absoudre. L'histoire est terrible, les thèmes approchés sont de ceux qui provoquent l'effroi, la tentation était grande, et excusable sans doute, de vouloir le film aimable malgré tout, et plaisant mais il s'avère cru, poisseux et dérangeant et pourtnat il se révèle d'une force rare. Il n'est pas, peut-être, de mérite plus grand que de ne pas prétendre séduire et d'y parvenir pourtant.
Réalisé
par Abdellatif Kechiche
Avec Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Salim Kechiouche
Drame - Romance
2h57
2013
France
À 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...
Les presque trois heures de "La Vie d'Adèle" passent sans qu'on y prenne garde, qui décrivent et retracent l'amour de deux jeunes femmes, l'une artiste, l'autre institutrice. Une invitation de cinéma totale entre plaisir charnel intense et déclaration d’amour frontale au medium. On en ressort aussi déchiré, lessivé et meurtri à vie que l’héroïne du film interprétée par la jeune et déjà au Panthéon des actrices, Adèle Exarchopoulos. Le cinéaste est parvenu au sommet de l’épanouissement, il a été justement distingué par la Palme D'or.
Avec Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Salim Kechiouche
Drame - Romance
2h57
2013
France
À 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...
Les presque trois heures de "La Vie d'Adèle" passent sans qu'on y prenne garde, qui décrivent et retracent l'amour de deux jeunes femmes, l'une artiste, l'autre institutrice. Une invitation de cinéma totale entre plaisir charnel intense et déclaration d’amour frontale au medium. On en ressort aussi déchiré, lessivé et meurtri à vie que l’héroïne du film interprétée par la jeune et déjà au Panthéon des actrices, Adèle Exarchopoulos. Le cinéaste est parvenu au sommet de l’épanouissement, il a été justement distingué par la Palme D'or.
Réalisé
par Abdellatif Kechiche
Avec Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche
Drame - Romance
2h55
2016
France
Sète, 1994. Amin, apprenti scénariste installé à Paris, retourne un été dans sa ville natale, pour retrouver famille et amis d’enfance. Accompagné de son cousin Tony et de sa meilleure amie Ophélie, Amin passe son temps entre le restaurant de spécialités tunisiennes tenu par ses parents, les bars de quartier, et la plage fréquentée par les filles en vacances. Fasciné par les nombreuses figures féminines qui l’entourent, Amin reste en retrait et contemple ces sirènes de l’été, contrairement à son cousin qui se jette dans l’ivresse des corps. Mais quand vient le temps d’aimer, seul le destin - le mektoub - peut décider.
Un hymne solaire à la vie, à l'amour, aux corps, à l'avenir, un grand film sur la jeunesse, sur le rapport aux autres, sur la volonté de vivre paisiblement dans lequel le réalisateur filme avec une intense sensualité un groupe de jeunes le temps d'un été lumineux à Sète. Pour son sixième long-métrage, Abdellatif Kechiche ouvre en grand les fenêtres de son cinéma et plonge dans un tourbillon de scènes dont le caractère extensif n’a d’égal que la sensation de plénitude, créant un appel d’air si intense qu’on parvient à peine à y reprendre son souffle.
Avec Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche
Drame - Romance
2h55
2016
France
Sète, 1994. Amin, apprenti scénariste installé à Paris, retourne un été dans sa ville natale, pour retrouver famille et amis d’enfance. Accompagné de son cousin Tony et de sa meilleure amie Ophélie, Amin passe son temps entre le restaurant de spécialités tunisiennes tenu par ses parents, les bars de quartier, et la plage fréquentée par les filles en vacances. Fasciné par les nombreuses figures féminines qui l’entourent, Amin reste en retrait et contemple ces sirènes de l’été, contrairement à son cousin qui se jette dans l’ivresse des corps. Mais quand vient le temps d’aimer, seul le destin - le mektoub - peut décider.
Un hymne solaire à la vie, à l'amour, aux corps, à l'avenir, un grand film sur la jeunesse, sur le rapport aux autres, sur la volonté de vivre paisiblement dans lequel le réalisateur filme avec une intense sensualité un groupe de jeunes le temps d'un été lumineux à Sète. Pour son sixième long-métrage, Abdellatif Kechiche ouvre en grand les fenêtres de son cinéma et plonge dans un tourbillon de scènes dont le caractère extensif n’a d’égal que la sensation de plénitude, créant un appel d’air si intense qu’on parvient à peine à y reprendre son souffle.
Réalisé
par Abdellatif Kechiche
Avec Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche, Lou Luttiau, Hafsia Herzi, Alexia Chardard, Marie Bernard
Comédie dramatique
3h32
2018
France
La fin de l’été approche, Amin et ses amis rencontrent Marie, une jeune étudiante parisienne.
Une épreuve de force. C’est ainsi que les spectateurs vivent le spectacle qu’est ce second opus de la trilogie Mektoub : My Love. La magnificence lyrique du premier ne nous y avait pas préparés. Et d’ailleurs, l’idée que le prochain s’appelle Canto Due (faisant directement suite au précédent qui se nommait Canto Uno), place cet Intermezzo dans une position bien particulière. On peut même affirmer que jamais un réalisateur n’avait eu cette idée folle de concevoir une trilogie dont la pièce centrale –qui est traditionnellement la meilleure des trois, les exemples sont nombreux– soit ainsi un élément à part, tant dans la narration que dans le ton. Mais alors qu’est-ce que c’est que ce film ? Ni plus ni moins que l’antithèse de tout ce qu'on avait pu aimer dans le premier chapitre. L’idée à la base du projet n’est certainement pas de mettre le public dans une situation inconfortable, mais plutôt de situer le personnage d’Amin dans cette incommodité. Il faudra ensuite voir comment la mise en scène parvient à la rendre communicative. Ainsi, les promenades au soleil au cours desquelles Amin découvrait le charme sensuel de ses amies, laisse place à une ambiance oppressante et à une saturation des gros plans sur le déhanché de ces filles, qui leur font tout perdre de cette sensualité, désormais si lointaine.
Avec Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche, Lou Luttiau, Hafsia Herzi, Alexia Chardard, Marie Bernard
Comédie dramatique
3h32
2018
France
La fin de l’été approche, Amin et ses amis rencontrent Marie, une jeune étudiante parisienne.
Une épreuve de force. C’est ainsi que les spectateurs vivent le spectacle qu’est ce second opus de la trilogie Mektoub : My Love. La magnificence lyrique du premier ne nous y avait pas préparés. Et d’ailleurs, l’idée que le prochain s’appelle Canto Due (faisant directement suite au précédent qui se nommait Canto Uno), place cet Intermezzo dans une position bien particulière. On peut même affirmer que jamais un réalisateur n’avait eu cette idée folle de concevoir une trilogie dont la pièce centrale –qui est traditionnellement la meilleure des trois, les exemples sont nombreux– soit ainsi un élément à part, tant dans la narration que dans le ton. Mais alors qu’est-ce que c’est que ce film ? Ni plus ni moins que l’antithèse de tout ce qu'on avait pu aimer dans le premier chapitre. L’idée à la base du projet n’est certainement pas de mettre le public dans une situation inconfortable, mais plutôt de situer le personnage d’Amin dans cette incommodité. Il faudra ensuite voir comment la mise en scène parvient à la rendre communicative. Ainsi, les promenades au soleil au cours desquelles Amin découvrait le charme sensuel de ses amies, laisse place à une ambiance oppressante et à une saturation des gros plans sur le déhanché de ces filles, qui leur font tout perdre de cette sensualité, désormais si lointaine.