Avec Lelia Goldoni, Ben Carruthers, Hugh Hurd
Film
américain
Genre : drame social
Durée : 1h27
Année de production :
1959
États-Unis,
années 60. Benny, Hugh et Lélia sont frères et sœur et partagent à New York le
même appartement. Alors que Benny passe ses journées dans les rues et les bars,
Hugh tente de faire carrière comme chanteur de jazz. Lélia quant à elle veut
être écrivain. Tous trois veulent aussi aimer et être aimés...
Cassavetes, dès ce premier essaie se démarque du cinéma
commercial et de ses conventions. Le jeune réalisateur de 28 ans n'a de cesse
de faire surgir la vérité de ses personnages au travers du jeu des acteurs même
si celle-ci est douloureuse et âpre. Shadows appartient ainsi pleinement au
génie de Cassavetes et occupe une place unique, précieuse et rare dans le
cinéma moderne.
La ballade des sans-espoir
Réalisé par John Cassavetes
Avec
Bobby Darin, Stella Stevens
Film américain
Genre : drame
Durée : 1h45
Année de production :
1961
Les errances nocturnes d’un jazzman sans attache ni
avenir, dans un monde artistique en panne de créativité.
John Cassavetes se penche sur la solitude et les
problèmes de communication dans ce film qui est le premier qu’il tourne dans les studios
californiens, ici la Paramount Pictures. Il sera suivi de A child is waiting,
deuxième et dernière tentative d'approcher le monde d'Hollywood. Après ces deux
échecs professionnels et commerciaux, Cassavetes retournera à son équipe et à
la philosophie économique et esthétique du cinéma indépendant américain qui
présidait à la réalisation de Shadows. Tout en étant moins libre de son
inspiration et de ses mouvements que dans ses films indépendants, Too Late
Blues renferme des séquences longues et qui semblent réalisées pour la beauté
du geste, une gratuité qui n'aura certainement pas plu aux financiers de la
Paramount : une partie de baseball dans le jardin, de longues scènes de
beuveries comme on en retrouvera dans divers films ensuite, une façon enfin de
filmer de très près Stella Stevens, manière qui vient de Shadows et que l'on
retrouvera systématiquement reprise dans Faces.
Réalisé
par John Cassavetes
Avec
Judy Garland, Burt Lancaster, Gena Rowlands, Steven Hill
Film américain
Genre :drame
Durée : 1h42
Année de production :
1963
Dans une institution spécialisée, une professeur de
musique, en désaccord avec les méthodes du médecin, s'attache à un enfant
attardé mental.
John Cassavetes poursuit avec ce film son approche
des grandes compagnies commencée avec Too Late Blues et la Paramount Pictures.
La confrontation entre le cinéaste et le producteur va tourner rapidement au
désastre. Stanley Kramer signera le final cut pour un film dans lequel John
Cassavetes ne reconnait rien de ses intentions: « La différence principale
entre mon montage et celui de Stanley Kramer est celle-ci : son montage
affirme que les enfants attardés doivent rester dans des maisons spécialisées,
et le film que j’ai tourné insiste sur le fait que ces enfants-là sont bien mieux
dans leur peau que nombre d’adultes sains de corps et d’esprit. ». Cette
version, reniée par son auteur, est évidemment la seule à subsister
aujourd'hui.
Avec John Marley, Lynn
Carlin, Seymour Cassel, Gena Rowlands
Film américain
Genre : drame
Durée : 2h09
Année de production :
1969
Après
une nuit un peu folle, Richard rentre chez lui et se dispute avec sa femme
Maria. Après lui avoir annoncé son intention de divorcer, il claque la porte et
part retrouver une autre femme. Maria décide alors de passer la nuit dans un
night club avec ses amies. Elle y rencontre Chet avec qui elle termine la nuit.
Au matin, Richard revient à la maison alors que Chet part sur la pointe des
pieds. C’est le moment d’un premier face à face vital pour ce couple en chute
libre...
Faces
est tourné en six mois dans la maison du couple Cassavetes-Rowlands, où ils
réaliseront d'ailleurs cinq films. Le garage est définitivement transformé en
salle de montage, la pellicule est récupérée des chutes des studios
d'Hollywood. Les acteurs sont bénévoles et occupent aussi tous les postes
techniques. L'argent est gagné au fur et à mesure par l'hypothèque à répétition
de la maison, par des participations des acteurs de l'équipe à d'autres films:
pour John Cassavetes, ce sont Rosemary's Baby et Les Douze Salopards, par
exemple. Comme
on ne peut travailler que le soir, le film va donc devenir forcément nocturne.
Au contraire de Shadows le texte est soigneusement écrit, et les scènes vont
être tournées si souvent, et avec des caméras multiples, que l'équipe se
retrouvera avec cent cinquante heures de pellicule. Une première version,
aujourd'hui disparue, durait quatre heures, avant d'être réduite à celle que
nous connaissons, de deux heures. Une des techniques de montage les plus
systématiques et les plus frappantes qu'utilise ici Cassavetes est de commencer
les séquences en plein milieu du mouvement et de l'action, pour en attraper au
vol que des bribes, pour en saisir les seuls instants paroxystiques. Par sa
mise en image et sa direction d'acteurs, Cassavetes atteint un niveau de vérité
extrême.
Réalisé par John
Cassavetes
Avec Ben Gazzara,
Peter Falk, John Cassavetes
Film américain
Genre : comédie
dramatique
Durée : 2h34
Année de
production : 1971
Après avoir assistés
aux obsèques d’un ami, trois quadragénaires mariés décident de partir faire la
fête à Londres.
Réaliste, cocasse
et dramatique, un film impitoyable. La méthode Cassavetes poussée à son point
limite. Quasi expérimentale, une œuvre passionnante.
Réalisé par John
Cassavetes
Avec Gena Rowlands,
Seymour Cassel, Val Avery, Timothy Carey
Film américain
Genre : comédie
dramatique
Durée : 1h54
Année de
production : 1971
Un modeste employé et une femme élégante et cultivée
décident, envers et contre tous, de convoler en justes noces.
Si Rowlands est constamment sublimée sous la caméra de
Cassavetes, c’est bien sûr dû à cet amour que lui porte le cinéaste, mais c’est
aussi le cœur de son cinéma. Un cinéma qui donne tout aux acteurs, aux
personnages, les poussant jusqu’au bout, jusqu’à la folie, à la rupture,
jusqu’à l’amour fou. Plus joyeux, plus proche du cinéma de Capra qu’il aime
tant, Minnie et Moskowitz détonne quelque peu dans la filmographie de
Cassavetes. Pour notre plus grand bonheur, le cinéaste excellant tout autant à
décrire la naissance d’un amour, même si elle est heurtée et conflictuelle, que
les drames intimes les plus profonds et troublants.
Réalisé par John Cassavetes
Avec Gena Rowlands, Peter
Falk, Matthew Cassel
Film américain
Genre : drame
Durée : 2h09
Année de production :
1974
Contremaître sur les
chantiers, Nick est submergé de travail et ne peut rentrer chez lui pour la
nuit. Après avoir laissé ses enfants à sa mère, sa femme Mabel est déprimée.
Écrasée par le poids de sa famille et les conventions de la société, elle
glisse doucement vers la folie...
A travers le destin
d’une femme, épouse et mère de famille déchirée par des tourments intimes, John
Cassavetes donne à percevoir les névroses contemporaines et leurs effets sur la
société. Le film a gardé toute sa force et sa pertinence, servi par des
comédiens en état de grâce et des partis-pris audacieux.
Réalisé par John Cassavetes
Avec Ben Gazzara, Timothy
Carey, Seymour Cassel, Robert Phillips
Film américain
Genre : drame, policier
Durée : 1h48
Année de production :
1977
Cosmo Vitelli,
patron d’une boîte de strip-tease et criblé de dettes, est contraint par la
Mafia de tuer un bookmaker chinois. C’est le début d’une chasse à l’homme qui
va l’entraîner loin. Très loin…
Un film magnifique
sur la difficulté de vivre dont la sublime photo rend compte de l’atmosphère
crépusculaire. Ben Gazzara est merveilleux de subtilité dans la peau de ce
patron de boîte minable qui croit encore aux vertus de l’apparence. Les
cadrages très serrés ajoutent au caractère étouffé du film et la boîte de strip
devient pour le spectateur un abri où à l’instar de Cosmo Vitelli, on vient
chercher un peu de chaleur. La gestion de l’espace du film est en ceci impressionnante.
Ce faux thriller farouchement indépendant marche sur les pas du Samouraï de
Jean-Pierre Melville et ouvre le champ à la nouvelle vague asiatique, Johnnie
To en tête.
Avec Gena Rowlands, John
Cassavetes, Ben Gazzara, Joan Blondell, Paul Stewart, Zohra Lampert, Laura
Johnson
Film américain
Genre : drame
Durée : 2h24
Année de production :
1978
Myrtle Gordon est une actrice de théâtre adulée. Avant
chaque entrée en scène, elle avale une rasade de whisky. Son rôle de femme
déchue, angoissée par son âge, la révulse. Le soir de la première, une jeune
hystérique lui crie son admiration. La star lui sourit et s'engouffre dans sa
voiture. Elle se retourne : la jeune fille meurt, écrasée sur la route. La vie
de Myrtle est bouleversée par l'accident.
Hymne à la
créativité des acteurs et des gens du spectacle pour échapper à la tristesse et
au désespoir devant la fuite du temps et des sentiments, ce film était le
préféré de Cassavetes.
Avec Gena Rowlands,
Juan Adames, Buck Henry, Julie Carmen
Film américain
Genre : policier
Durée : 1h50
Année de
production : 1980
La cavale d’une femme d’âge mûr et d’un enfant, fils d’un
affairiste mafieux assassiné, qui tentent d’échapper à des membres de la pègre.
Cassavetes a apporté sa griffe à ce film de gangsters
interprété par la sublime Gena Rowlands, grandiose héroïne de film noir. Quelques
scènes sont d’une beauté et d’une puissance stupéfiantes.
Réalisé par John
Cassavetes
Avec Gena Rowlands,
John Cassavetes, Diahnne Abbott, Seymour Cassel
Film américain
Genre : drame
Durée : 2h20
Année de
production : 1984
Les relations
tumultueuses et tendres entre une femme en apparence insouciante et son frère,
un écrivain séducteur.
Après Gloria, John Cassavetes revient à un cinéma bien
plus autobiographique. Adapté d'une pièce de théâtre signée Ted Allan, le film
est, de manière détournée, le bilan du couple Cassavetes-Rowlands et se déroule
en grande partie dans leur propre maison, où l'on retrouve les décors de Faces
et les quelques tableaux peints par le réalisateur. Love streams est, aux dires
même du réalisateur, son film le plus autobiographique et le plus douloureux
(sa mère décède en effet six semaines avant le premier tour de manivelle). Présenté
avec succès au festival de Berlin en 1984, ce film bouleversant, dernier chef d’œuvre d’un artiste attachant et
passionnant obtient l'Ours d'or.
Réalisé par John Cassavetes
Avec Peter Falk, Alan Arkin, Robert Stack, Beverly D’Angelo, Charles Durning,
Paul Dooley
Film américain
Genre : comédie
Durée : 1h33
Année de production :
1986
Leonard Hoffman,
courtier en assurances, n'a pas les moyens financiers d'envoyer ses enfants à
l'Université de Yale. Convoqué dans une luxueuse propriété de Beverly Hills par
Blanche Rickey, il décide d'établir une assurance frauduleuse et lui vend une assurance
sur la vie très spéciale...
Pastiche lointain d'Assurance sur la mort (Billy Wilder,
1944), un film clairement alimentaire de Cassavetes dont on ne retrouve la
hargne que dans le traitement sans concession de Winslow, le propriétaire de la
compagnie d'assurance interprété par Robert Stack. Les gags burlesques
s'accumulent sans beaucoup d'intérêts. Le film le plus contesté de son auteur.