Etats-Unis, 1970
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec M. Night Shyamalan, Mike Muthu, Richa Ahuja
Drame
1h47
1992
Etats-Unis
Avec M. Night Shyamalan, Mike Muthu, Richa Ahuja
Drame
1h47
1992
Etats-Unis
Expatrié aux Etats-Unis, une jeune homme revient en Inde et découvre ses racines.
Sorti en 1992, Praying with Anger est le tout premier film de M. Night Shyamalan, alors tout juste sorti de ses études de cinéma. Un laborieux premier film qui contient néanmoins les prémices d'une œuvre passionnante. Une curiosité pour les fans.
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
Joseph Cross, Rosie O'Donnell, Camryn Manheim
Comédie
dramatique
1h28
1998
Etats-Unis
L'histoire
est vue à travers les yeux d'un petit enfant de dix ans : Josh,
écolier dans une école catholique privée réservée aux garçons.
Après la mort de son grand-père et malgré les dires de ses
proches, Josh se convainc qu'il doit trouver Dieu.
Ce
gentil long métrage ne fait pas recette mais permettra à Shyamalan de se
faire remarquer, puisqu'il est nommé aux Young Artist Awards. La
même année, il participe aussi à l'écriture du scénario du film
d'animation, "Stuart Little".
Sixième
Sens
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
Bruce Willis, Haley Joel Osment, Toni Collette
Drame,
Thriller, Fantastique
1h47
1999
Etats-Unis
Cole
Sear, garconnet de huit ans est hanté par un terrible secret. Son
imaginaire est visité par des esprits menaçants. Trop jeune pour
comprendre le pourquoi de ces apparitions et traumatisé par ces
pouvoirs paranormaux, Cole s'enferme dans une peur maladive et ne
veut reveler à personne la cause de son enfermement, à l'exception
d'un psychologue pour enfants. La recherche d'une explication
rationnelle guidera l'enfant et le thérapeute vers une vérité
foudroyante et inexplicable.
Très
vite, Shyamalan se construisit une "destinée magique" dont
raffolent les médias en avouant avoir eu une prédiction devant le
banc de montage de son deuxième film (Wide Awake) lui inspirant
l'histoire qui le rendrait célèbre et la star à contacter qui
consentirait à se lancer dans une petite production sans grande
ampleur. Sitôt Wide Awake sorti (et revenu avec même pas
de quoi rembourser la colle des affiches), Shyamalan envoie son
scénario à l'acteur perçu lors de sa révélation mystique : Bruce
Willis. Ce dernier raconte depuis que Sixième Sens fait
partie des trois seuls films dans lesquels il accepta de tourner à
tarif très réduit pour cause de scripte en or massif (les deux
autres étant Pulp Fiction et L'Armée Des 12 Singes).
Le
final du 6ème Sens est probablement le rebondissement final le plus
célèbre de ces vingt dernières années au cinéma. Personne ne
l'avait vu venir. Pourtant les signes s'accumulaient, comme d'énormes
clignotants mais, dans son art consommé de l'illusion, M. Night
Shyamalan nous berna comme des bleus. Et cette incroyable fin,
de même qu'un fracassant come-back de Bruce
Willis dans
son premier rôle vraiment intéressant depuis Die Hard,
contribua largement à la popularité immense de Sixième Sens.
L'incroyable succès du film est tel qu'il conditionnera non
seulement toute l'œuvre à venir du cinéaste mais aussi et surtout
la perception de son public sur celle-ci, public qui ne pourra
désormais voir ses films sans attendre ce fameux twist bouleversant
ou malin, sans le chercher, le deviner, le traquer, des fois même
avant la sortie en salles.
L'incroyable succès du film est tel qu'il conditionnera non
seulement toute l'œuvre à venir du cinéaste mais aussi et surtout
la perception de son public sur celle-ci, public qui ne pourra
désormais voir ses films sans attendre ce fameux twist bouleversant
ou malin, sans le chercher, le deviner, le traquer, des fois même
avant la sortie en salles.
Paranormal,
merveilleux, foi, croyance et pouvoir du regard sont les mots clés
d’une œuvre influencée ouvertement par Alfred Hitchcock, Brian de
Palma, David Lean et Steven Spielberg.
Incassable
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
Bruce Willis, Samuel L. Jackson, Robin Wright
Fantastique,
Thriller
1h46
2000
Etats-Unis
David
Dunn, agent de sécurité à Philadelphie, a échappé à une
catastrophe ferroviaire sans la moindre égratignure. Selon Elijah
Price, un mystérieux marchand d'art atteint d'une maladie des os,
David est un homme «incassable», un super-héros qui s'ignore.
Cette révélation laisse David et sa femme Audrey perplexes. Mais
tout semble prouver qu'Elijah a raison. Depuis sa naissance, David
est doué d'une force surhumaine.
Un
an à peine après son film au succès mondial Sixième Sens, M.
Night Shyamalan se lance dans un sujet qui l'a toujours passionné,
faisant partie intégrante de la culture populaire américaine : la
mythologie super-héroïque. En 2000, le film de super-héros est
mort et enterré depuis les méfaits de Joel Schumacher sur la saga
Batman et seul Bryan Singer et la Fox y croit encore et commence à
tourner leur X-Men. De son côté, Shyamalan tente de redonner ses
lettres de noblesse au comics au cinéma, se rapprochant du réalisme
d'un Frank Miller.
La grande force de Shyamalan dans ce film, au
contraire des sagas Marvel ou DC – jusqu'au Dark Knight de Nolan –
a été de destiner un film de super-héros non pas à des enfants
mais à des adultes et si l'intérêt ne se porte pas sur le côté
puéril et régressif des comics, c'est que Shyamalan s'attarde plus
sur les tourments des deux personnages principaux (le divorce,
l'handicap, l'obsession), méthode déjà à l'oeuvre dans son
précédent film.
Côté
réalisation Shyamalan performe avec de nombreux plans séquences
magnifiques et une utilisation des couleurs qui ont toutes une
signification.
En
2009, le réalisateur Quentin Tarantino disait d'Incassable :
Déjà,
il y a la plus grande performance que Bruce Willis ait jamais donnée
dans un film, je trouve qu'il est absolument magnifique. Ensuite,
c'est une brillante interprétation du mythe de Superman. Bref, je
pense que "Incassable" est un des chefs-d'oeuvre de notre
temps.On ne voit pas comment le contredire, tant Incassable est
un film de super-héros aussi parfait qu'unique en son genre,
avec une puissance émotionnelle intacte plus de vingt ans
après sa sortie dans les salles.
Incassable ouvrira
une trilogie surprenante complétée très tardivement par Split
(2017) et Glass (2019).
Signes
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
Mel Gibson, Joaquin Phoenix, Rory Culkin
Fantastique
1h46
2002
Etats-Unis
En
Pennsylvanie, une petite famille de fermiers découvre l'apparition
dans ses champs de gigantesques signes et cercles étranges. Graham
le patriarche et Merrill, son jeune frère, vont s'efforcer de percer
le mystère qui entoure ces dessins.
Enchaînés
pendant presque deux heures au destin surnaturel de cette famille
américaine, entraînés par une mise en scène classieuse et
diablement efficace, il serait de mauvais ton de bouder le spectacle
car cette oeuvre d'effroi rentré, par son atmosphère nocturne,
luminescente, et la force de son sujet (une reconstruction
familiale), apporte la certitude que Shyamalan, plus que le brillant
magnétiseur annoncé, est aussi un auteur dont les obsessions n'ont
sûrement pas fini de nous hanter.
Le
village
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
Bryce Dallas Howard, Joaquin Phoenix, Adrien Brody, Sigourney Weaver,
William Hurt
Fantastique,
Thriller
1h48
2004
Etats-Unis
Une
petite communauté isolée vit dans la terrifiante certitude qu'une
race de créatures mythiques peuple les bois entourant le village. Le
jeune Lucius Hunt, un garçon entêté, est cependant bien décidé à
aller voir ce qui s'y cache...
En
l’espace de seulement trois films (il en avait réalisé deux
avant Sixième sens, passés inaperçus), M. Night
Shyamalan s’est hissé au rang de nouveau wonderboy
d’Hollywood. Efficacité de la narration, élégance de la mise en
scène, récurrence d’une thématique propre, et accessoirement
gros succès au box-office bien sûr, le
producteur-scénariste-réalisateur d’origine indienne avait
jusqu’ici la magic touch.
Ce
n’est pas avec Le Village que son déclin va s’amorcer,
au contraire. Prolongeant à la fois ses 3 films précédents, tout
en marquant une rupture nette, signe évident d’une maturité
nouvelle, ainsi que d’une volonté salutaire de ne pas marquer le
pas, il pourrait marquer une sorte de climax du style Shyamalan.
Notamment
dans la forme, qui impressionne et séduit avant toute autre chose.
Tirant au maximum parti des décors hautement picturaux de son
histoire (les Etats-Unis à la fin du XIXème siècle), son sens du
cadre et de l’image « éternisante », comme figée dans
une perfection hypnotisante, le rythme lent, presque hiératique de
sa narration, atteignent une forme d’apothéose d’autant plus
sublime qu’elle prend sa source dans une apparente simplicité.
Avec lui, une main tendue dans la nuit, une chaise en bois sur la
devanture d’une maison, le repas champêtre partagé par une
communauté deviennent des tableaux vivants à la beauté
saisissante. Son style relève d’une sorte de classicisme
audacieux, puisqu’inusité aujourd’hui. Il se révèle d’autant
plus pertinent, fuyant par là-même les accusations de maniérisme
qui ne manquent pas de fuser, qu’il sert à merveille le propos de
son film, à savoir le dérèglement de la perfection, la précarité
des apparences. Comme il le dit lui-même, c’est lorsque tout est
parfait que l’on sait que quelque chose de dramatique va survenir…
Car
on sent bien, outre la menace omniprésente, et sur laquelle la vie
des habitants semble réglée, des créatures de la forêt voisine
(forêt qui, soit dit en passant, n’avait jamais été aussi bien
filmée depuis Lynch), que quelque chose ne va pas dans cette
communauté trop bien réglée.
Thématiquement, Le
Village prolonge ce qui était abordé, de manière sans doute
partiellement fortuite, dans Signes : ce dernier, qui
montrait une famille (un pays) cloîtrée chez elle (chez lui) afin
de suivre les agressions extérieures sur son poste de télévision
ne pouvait pas avoir totalement assimilé les évènements du 11
septembre puisque le tournage leur était simultané. Ici en
revanche, Shyamalan est on ne peut plus clair : son
pays vit du mensonge, de la peur (difficile à ce stade etc etc). Le
Village passe alors rapidement d’un film qui fait peur à un
film sur la peur. Et devient son oeuvre la plus ouvertement
politique et théorique, au détriment diront certains, de la portée
émotionnelle qui faisait tout le prix de son prédécesseur :
la magnifique histoire d’amour unissant Bryce Dallas
Howard et Joaquin Phoenix, tous deux remarquables, passe
ainsi un peu au second plan. Et si Shyamalan prouve qu’il
croit sans doute plus que jamais en la puissance de la foi, d’où
qu’elle provienne, de la force morale individuelle, de l’amour
surtout, c’est à une « victoire » au goût bien amer à
laquelle il nous convie.
Pour
le spectateur en revanche, que du bon : une intrigue scotchante,
une forme éblouissante et une réflexion stimulante !
La
jeune fille de l'eau
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
Bryce Dallas Howard, Paul Giamatti, Jeffrey Wright
Drame,
Fantastique, Thriller
1h50
2006
Etats-Unis
Cleveland
Heep a tenté discrètement de se perdre à jamais dans les abysses
de son vieil immeuble. Mais, cette nuit-là, il découvre dans le
sous-sol de la piscine une jeune nymphe sortie d'un conte
fantastique. La mystérieuse "narf" Story est poursuivie
par des créatures maléfiques qui veulent l'empêcher de rejoindre
son monde. Ses dons de voyance lui ont révélé l'avenir de chacun
des occupants de l'immeuble, dont le sort et le salut sont
étroitement liés aux siens. Pour regagner son univers, Story va
devoir décrypter une série de codes avec l'aide de Cleveland...
pour peu que celui-ci arrive à semer les démons qui le hantent. Le
temps presse : d'ici la fin de la nuit, leur destin à tous sera
scellé...
Son
premier échec post-Sixième sens, Shyamalan le connaît en 2006,
avec son film le plus intime, La jeune fille de l’eau. Avec The
Visit, cela sera l’un de ses deux films à rater en France le
million d’entrées en 20 ans (442 068), mais The Visit sera
in fine un petit succès au vu de son budget microscopique.
Ce
film apparaît désormais comme le moment charnière dans la carrière
d’un auteur et le réalisateur célébré de Sixième Sens et
d’Incassable aura pris tout le monde à contre-pied avec
celui-ci. Revoir ce film mal-aimé permet surtout de cibler à quel
point Shyamalan aurait gagné à ne pas être considéré aussi vite
comme le nouveau wonder boy du box-office US,
Film-bascule
par excellence, La Jeune Fille de l’eau est une porte
ouverte sur l’âme de son créateur, sur ce qui le travaille,
A
la base de La Jeune Fille de l’eau, il y a donc un conte
fantastique imaginé par Shyamalan lui-même, et que ce dernier
passait des nuits entières à raconter en boucle à ses filles,
ajoutant en permanence de nouveaux éléments au gré des méandres
de son imagination. Alors que le studio Disney avait jusqu’ici
produit tous ses films via diverses filiales (dont Touchstone
Pictures), une histoire aussi ouvertement construite sous l’angle
de la rupture théorique et créative (c’est-à-dire sans twist,
sans suspense et sans high-concept de premier choix) fut
accueillie par un refus froid et direct. On imagine la Warner trop
heureuse de récupérer la poule aux œufs d’or.
Point
de coup de folie chez Shyamalan, tant La Jeune Fille de
l’eau s’impose très clairement comme l’un de ses films
les plus réfléchis parce qu’il renoue en priorité avec une idée
matricielle qui traversait déjà ses films antérieurs – la
nécessité pour chacun de croire en son destin. Parce que son
scénario se pense moins comme un récit linéaire et cousu de fil
blanc que comme un gigantesque jeu de rôle fédérateur, où chaque
personnage cherche lui-même le rôle qu’il doit jouer dans
l’intrigue, donc la place particulière qui doit être la sienne
dans le monde. Jamais le cinéaste ne s’était mis autant en danger
qu’en démontant un à un ses propres artifices, en tuant toute
énigme au profit de la clarté immédiate, en disséquant son
travail d’écriture, et surtout en interpellant son public sans
jamais le caresser dans le sens du poil.
Le
cinéaste, après avoir autant malmené les composantes habituelles
de son style pour les questionner et les redéfinir, aura mis un
point final à cette démarche-là avec ce film – on suppose que
son échec cuisant au box-office mondial en est la cause. Mais aussi
parce qu’en traçant ensuite sa route avec une poignée de pitchs
moisis (After
Earth et Le
Dernier Maître de l’air se partagent le bonnet d’âne) ou
par la mutation opportuniste de sa filmo en univers étendu
(Split et Glass l’ont bien démontré), il aura fini
par user de ce cynisme qu’il aura lui-même cherché à contrer.
Comme si après avoir fouillé les profondeurs insoupçonnées de
l’imaginaire, il lui fallait désormais se contenter de ramer à sa
surface, soit l’exact opposé du trajet intime de tous ceux, alors
en symbiose constante avec les forces telluriques et aquatiques, qui
habitaient La Jeune Fille de l’eau. Au fond, oui, cette petite
dédicace à la toute fin du générique éclairait tout : pour le
meilleur comme pour le pire, après avoir stimulé son imagination et
celle de la génération d’après, l’heure était venue de
tourner la page. Il n’y avait plus d’histoire à raconter, juste
un futur à rêver.
Phénomènes
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
Marc Wahlberg, Zooey Deschanel, John Leguizamo, Ashlyn Sanchez
Fantastique,
Drame
1h31
2008
Etats-Unis
Au
cours d’une journée banale à Central Park, des badauds se
suicident soudainement. Ces morts inexplicables s’étendent ensuite
dans tout New York, puis sur le long de la côte Est des États-Unis.
Tandis que la panique se répand dans tout le pays et que les médias
évoquent une possible attaque terroriste, les habitants des zones
touchées prennent la fuite en masse devant la vitesse de propagation
des phénomènes, qui s’apparentent à un violent avertissement de
la nature.
S’il
est loin d’atteindre les succès de Sixième
Sens et Signes, Phénomènes récolte
des recettes mondiales lui permettant de rembourser laregement son
budget. Le long-métrage se heurte cependant à un accueil critique
glacial, Le controversé M. Night Shyamalan propose sa version
intimiste de Body Snatchers sur le mode antispectaculaire
de Signes. Dans une ambiance apocalyptique, traitée à travers
le prisme intimiste d’une famille, Shyamalan sonde la revanche de
la nature sur l’homme selon le schéma des Oiseaux de
Hitchcock sur un ton malickien (le bruit du vent est à l’origine
de l’effroi). Comme toujours chez lui, l’intérêt réside dans
la forme stylisée : l’atmosphère anxiogène, la manière
dont il organise les cadres, joue sur les regards inquiets et place
ses personnages dans un environnement délétère. Par intermittence,
Shyamalan réussit à créer une vraie tension horrifique (surtout
dans la première partie) et à décrire une mort collective où
chaque événement est un symptôme et chaque séquence, un nouvel
accomplissement. Dommage que le final essaye de jouer la carte du
twist sans en être un. Une formule dont l’auteur semble prisonnier
depuis Sixième Sens et qu’il avait pourtant joliment
esquivée dans La jeune fille de l’eau. Le résultat, bien
moins maîtrisé que d’habitude, avec une direction d’acteurs
approximative, ressemble plus à un aveu de faiblesse qu’à un coup
de maître.
Le
dernier maître de l'air
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
Noah Ringer, Dev Patel, Nicola Peltz, Jackson Rathbone
Action,
Fantasy, Aventures
1h43
2010
Etats-Unis
Air,
Eau, Terre, Feu : quatre nations destinées à disparaître,
englouties par une guerre sauvage engagée, depuis un siècle déjà,
par la Nation du Feu contre les trois autres nations. Mettant au défi
son courage et son aptitude au combat, Aang découvre qu’il est le
dernier d’une lignée d’Avatars capables de manipuler les quatre
éléments. Il s’allie à Katara, un Maître de l’Eau, et à son
frère Sokka, afin de rétablir l’équilibre d’un monde ravagé
par la guerre.
Adapté
d'une série animée bien-aimée des kids, Le Dernier maître de
l'air n’est rien d’autre qu’un blockbuster estival
paresseux, ni meilleur ni pire que certains films d’action bêtas
et autres aventures formatées pour public familial. Et si l’oeuvre
n’avait été signée par M. Night Shyamalan, personne n’en
aurait parlé.
C’est
de là que vient la déception éprouvée à la vision du film car on
s’attendait à mieux de la part de Shyamalan.
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
Jaden Smith, Will Smith, Sophie Okonedo
Action,
Science-Fiction
1h40
2013
Etats-Unis
Après
un atterrissage forcé, Kitai Raige et son père, Cypher, se
retrouvent sur Terre, mille ans après que l’humanité a été
obligée d’évacuer la planète, chassée par des événements
cataclysmiques.
Décors
honteux et laids qui évoquent l’imagerie de cultes illuminés,
montage totalement à côté de la plaque qui élude l’essentiel
d’une tragédie terrestre par un résumé introductif qui sent bon
le re-editing de dernière minute), mise en scène totalement
massacrée qui aime se vautrer dans le ridicule (le final plein de
bons sentiments au ralenti), et surtout une histoire inepte qui
s’apparente à une course-poursuite de jeu vidéo, façon Temple
Run, où le jeune coureur a pour adjuvent un aigle géant, et se
prend pour Forrest « jump », l’air perpétuellement
apeuré. After Earth se veut le récit d’initiation d’un
adolescent à l’âge adulte, et pour cela, il épouse le discours
scientologue sur le contrôle de la peur et le salut spirituel de
l’humain. L’analogie a été maintes fois décrite dans la presse
américaine et apparaît comme une évidence à l’écran, qu’elle
soit consciente ou non.
Cette
superproduction de science-fiction poursuit donc la litanie d‘échecs
de l’ancien scénariste malin de Hollywood, condamné aux
outrages cinématographiques successifs.
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
Olivia DeJonge, Ed Oxenbould, Deanna Dunagan
Epouvante,
Horreur, Thriller
1h34
2015
Etats-Unis
Deux enfants sont envoyés passer une semaine en Pennsylvanie, dans la ferme de leurs grands-parents. Mais lorsque l'un d'eux découvre qu'ils sont impliqués dans quelque chose de profondément dérangeant, leurs chances de retour s'amenuisent de jour en jour. Night Shyamalan signe un petit film d’horreur efficace et sans prétention, malin et retors, qui renoue avec l’esprit manipulateur de ses débuts. N’ayant coûté que 5 millions de dollars, pour Universal, ses 65 000 000$ de recettes relèvent du bénéfice à l’état pur !
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
James McAvoy, Anya Taylor Joy
Thriller,
Epouvante, Horreur
1h57
2017
Etats-Unis
Kevin
a déjà révélé 23 personnalités, avec des attributs physiques
différents pour chacune, à sa psychiatre dévouée, la docteure
Fletcher, mais l’une d’elles reste enfouie au plus profond de
lui. Elle va bientôt se manifester et prendre le pas sur toutes les
autres. Poussé à kidnapper trois adolescentes, dont la jeune Casey,
aussi déterminée que perspicace, Kevin devient dans son âme et sa
chair, le foyer d’une guerre que se livrent ses multiples
personnalités, alors que les divisions qui régnaient jusqu’alors
dans son subconscient volent en éclats.
On
retrouve dans cette histoire de jeune fille captive d’un ravisseur
aux multiples facettes, le talent du réalisateur pour traiter des
récits fantastiques à la manière de thrillers psychologiques.
La
grande satisfaction procurée par Split, c’est
l'indéniable retour en forme de Shyamalan.
Split est
truffé de scènes découpées à la perfection (l’enlèvement
des héroïnes, véritable traité de placement de la caméra), et
parvient souvent à redynamiser des pans entiers de son récit,
menacés par la paresse parfois navrante du scénario, par la simple
grâce de son montage ou de la dynamique interne de ses images (vous
vous souviendrez longtemps de la choré d’Hedwig).
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
Bruce Willis, Samuel L. Jackson, James McAvoy, Anya Taylor Joy
Thriller
2h09
2019
Etats-Unis
Peu
de temps après les événements relatés dans Split,
David Dunn - l’homme incassable - poursuit sa traque de La Bête,
surnom donné à Kevin Crumb depuis qu’on le sait capable
d’endosser 23 personnalités différentes. De son côté, le
mystérieux homme souffrant du syndrome des os de verre Elijah Price
suscite à nouveau l’intérêt des forces de l’ordre en affirmant
détenir des informations capitales sur les deux hommes…
Marqué
par l’exubérance glauque et l’image numérique de Split, Glass
n’a pas la beauté lugubre d’Incassable, l’éclat ocre du
Village, l’humour torve de La Jeune Fille de l’eau ni la ferveur
chaotique de Signes. Mais, enjambant et racontant à sa manière
l’effondrement d’Hollywood, dont le disque s’est rayé
précisément entre Incassable et Glass, Shyamalan prouve qu’il est
bien vivant.
Réalisé
par M. Night Shyamalan
Avec
Gael García Bernal, Vicky Krieps, Rufus Sewell
Horreur,
Thriller
1h48
2021
Etats-Unis
En
vacances dans les tropiques, une famille s’arrête pour quelques
heures sur un atoll isolé où ils découvrent avec effroi que leur
vieillissement y est drastiquement accéléré et que leur vie
entière va se retrouver réduite à cette ultime journée.
S’il
n’atteint jamais les sommets de ses ambitions, Old n’a rien d’un
film d’horreur artisanal, low-fi et indé, mais il n’est pas non
plus un blockbuster dénué d’intérêt. Il s’agit plutôt d’un
film qui prend le temps – littéralement – d’installer une
ambiance, ses monstres et ses pions, via une belle histoire, une mise
en scène assez gracieuse par moments et une photographie splendide.
Avec
Jonathan Groff (II), Ben
Aldridge, Dave
Bautista
Horreur
1h40
2023
Tandis
qu’ils passent leurs vacances dans un chalet en pleine nature, une
jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers
armés qui leur imposent de faire un choix impossible. S’ils
refusent, l’apocalypse est inéluctable.
Le
cinéma de Shyamalan raconte presque toujours la même chose : des
personnages qui luttent pour ne pas croire, que ce soit en un récit
qui les dépasse (une menace, une invasion, une fin du monde) ou un
rôle qu'ils refusent d'assumer (être un sauveur, être un leader,
être mort). Le réalisateur et scénariste n'a donc qu'un objectif
: que le public y croit aussi, et le suive jusqu'au bout du
monde et des twists, quitte à user jusqu'à la dernière corde le
concept de suspension d'incrédulité. C'est pour ça que Shyamalan a
été si vite piégé dans son cinéma : c'est facile d'avoir
envie d'y croire, et encore plus d'avoir envie d'en rire. Toujours
debout malgré une carrière qui a connu autant de hauts que de bas ,
Shyamalan revient à la source du mal avec son 15e film. Knock
at the Cabin ressemble à un nouveau testament de son cinéma,
et une note d'intention ultime. C'est le film qui résume tous
ses films, et l'histoire qui raconte toutes les autres.
Le
principe est simple : quatre personnes entrent de force dans la
maison d'une famille, et les implorent de croire en leur
histoire. Pourquoi ? Parce que l'avenir du monde en dépend. Dans le
rôle de Shyamalan (avec quelques dizaines de kilos de muscles en
plus), Dave Bautista est le maître narrateur, celui qui a eu une
vision et veut la partager. Dans le rôle du public, la famille
(assise et attachée à des chaises, soit une version un peu brutale
du cinéma) est sommée d'ouvrir les yeux et les oreilles, et se
laisser embarquer par le récit. Le dispositif est si simple qu'il
pourrait être comique, mais Shyamalan y croit tellement que Knock
at the Cabin se transforme vite en vertigineux et palpitant
thriller. Un cauchemar malicieux et une réflexion sur son propre
cinéma. C'est son meilleur film depuis bien longtemps, et un
passionnant miroir à un de ses chefs-d'oeuvre : Signes.