Cinéaste français, 1931
Réalisé
par Michel Deville et Charles Gérard
Avec
Mijanou Bardot, Pierre Vaneck, Roger Hanin, Paul Frankeur
Film
français
Genre :
policier
Durée :
1h20
Année
de production : 1958
Deux
compères, anciens de la guerre d’Indochine qui ont détourné un
beau magot, se retrouvent pourchassés par le trafiquant qu’ils ont
dépouillé.
Pigalle
la nuit, ambiance jazzy, le monde des malfrats, nous sommes bel et
bien dans une série noire typique des années 50 (sur un scénario
d'Albert Simonin). Première réalisation de Michel Deville qui fait
ses armes avec Charles Gérard, Une balle dans le canon est
un film de série, sans grande originalité, qui essaye de surfer sur
la vague - notamment en faisant appel à Bardot (pas Brigitte mais à
sa soeur, Mijanou - détail amusant et significatif de cette
production bis). Pas déplaisant mais dispensable.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Anna Karina, Claude Rich Georges Descrières, Jacqueline Danno, Guy
Bedos
Film
français
Genre :
drame
Durée :
1h44
Année
de production : 1961
Un
étudiant et une jeune femme s’exercent au jeu du marivaudage avant
de s’avouer leur amour.
Le
premier film de Deville réalisé en solo. Avec sa complice Nina
Companeez, il met en place un dispositif qu'il conservera une bonne
dizaine d'année sur le thème du jeu de l'amour et du hasard. Ce
soir ou jamais respecte l'unité de lieu, de temps et d'action. Le
côté théâtre filmé existe mais il est contourné par la
virtuosité de la mise en scène qui passe du groupe aux scènes à
deux en une mise en scène raffinée et précise. Les chassés
croisés amoureux et les dialogues percutants font oublier
l'insignifiance du scénario. Et comme toujours, chez Deville, les
comédiens sont épatants. Pas encore un grand film, mais toutes les
composantes de la petite musique de Michel Deville sont déjà en
place.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Marina Vlady, Macha Méril, Michel Vitold
Film
français
Genre :
comédie
Durée :
1h
Année
de production : 1962
Sophie
est l'incarnation même de la franchise. A l'opposé, sa soeur
Juliette est une menteuse invétérée qui se joue de tous les
hommes. Mais un jour, ce petit jeu l'ennuie. Elle décide alors de
s'intéresser à l'intriguant voisin Antoine, avocat ne croyant pas
en ses mensonges...
Marina
Vlady est parfaitement mutine, Macha Méril est parfaitement candide.
Deville les dirige avec un plaisir communicatif, et Nina Companeez,
en plus du scénario, signe un montage plein de vivacité. Pas de
caricature dans cette histoire d’arroseuse arrosée, mais de la
légèreté, un plaidoyer pour le mensonge, un peu d’oisiveté
enrobée de badinage. Entre la grâce et la gravité, entre la
mélancolie et une gaieté insouciante, à la fin, c’est forcément
l’amour qui l’emporte.
Avec
Jacques Charrier, Juliette Mayniel, Mylène Demongeot, Jill Haworth,
Marie Laforêt, Helmut Griem, Louis Velle, Odile Versois
Film
français
Genre :
comédie
Durée :
1h50
Année
de production : 1963
Victime
d’une maîtresse jalouse, un séducteur est accusé d’un meurtre.
Une
portière qui claque comme une gifle qu’on ne peut pas donner. Une
longue séquence sur une patinoire, sous la pluie. Jacques Charrier
qui valse d’une femme à l’autre, d’abord gaiement, puis
jusqu’à en souffrir… Le montage est dynamique, mais la caméra
sait aussi s’attarder sur des visages, des yeux, en de magnifiques
plans serrés. À
cause, à cause d’une femme est
un film d’un genre à part, entre Ophuls et des Drôles
de dames des
sixties, entre Verlaine et Prévert, un marivaudage policier, un
cocktail de bagatelles porté par le charme et la fraîcheur de
Mylène Demongeot et Marie Laforêt, et la beauté de Jill Haworth,
l’adolescente découverte trois ans plus tôt dans Exodus de
Preminger.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Sami Frey, Mylène Demongeot, Silva Koscina, Jean-François Calvé,
Renate Ewert
Film
français
Genre :
comédie
Durée :
1h55
Année
de production : 196
Tibère
est un jeune trafiquant distingué et charmeur. Afin de convoyer de
l'or à Bombay, il doit séduire une hôtesse de l'air, Eléna. Mais
l'Amour va s'emmêler...
Cinquième
film de Michel Deville, coscénarisé avec sa complice Nina
Companeez, L'appartement des filles est une adaptation d'un obscur
roman policier en comédie. D'abord un marivaudage en chambre puis
une course poursuite sur la côte d'Azur. Ces salades niçoises sont
assaisonnées avec l'insouciance des jeunes années d'un cinéaste
qui n'a pas encore la maîtrise future d'un Benjamin ou de L'ours et
la poupée. Le divertissement repose sur la joliesse de son trio
féminin : Mylène Demongeot, Sylva Koscina, Renate Ewert, et surtout
sur le charme canaille de Sami Frey, rival authentique de Delon et
Ronet, s'il avait voulu continuer dans ce registre. Pas désagréable
mais très, très léger. Plus grave sera le sort de l'une des
actrices, Renate Ewert, qui mourut trois ans plus tard, drame suivi
du double suicide de ses parents.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Eddie Constantine, Pierre Brasseur, Georges Wilson, Christiane
Minazzoli, Claude Brasseur, Françoise Arnoul
Film
français
Genre :
comédie
Durée :
1h35
Année
de production : 1964
Les
mésaventures d’un gangster malchanceux qui tente de réparer ses
bévues : libéré de prison, il met un malfrat retiré des
affaires dans de bien sales draps.
Une
intrigue policière traitée sur le ton de la comédie, alternant
bagarres et scènes drôles. Le plaisir de retrouver le jeu
décontracté d’Eddie Constantine.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
George Chakiris, Marina Vlady, Henri Virlojeux
Film
franco italien
Genre :
comédie
Durée :
1h35
Année
de production : 1966
Un
homme vole le tableau de la Joconde et enlève le sosie de son
modèle, Mona Lisa, une employée d’hôtel.
On
a volé la Joconde est déjà le 7ème film de Michel Deville,
vaguement inspiré de l'authentique maraudage de Mona Lisa, réalisé
en 1911. Cette fantaisie, qui tire vers la burlesque, n'est pas très
représentative du style du cinéaste mais se révèle très agréable
à suivre avec son tempo de plus en plus accéléré après une
entame plutôt laborieuse.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Robert Hirsch, Véronique Vendell, Marlène Jobert
Film
français
Genre :
comédie
Durée :
1h30
Année
de production : 1966
Les
mésaventures d’un comédien enrôlé dans l’armée,
successivement arrêté par les Américains et les Allemands, puis
finalement envoyé en mission.
Un
film qui ne fonctionne pas toujours très bien, et qui n’a pas
marqué l’œuvre de Michel Deville. C'est loin d'être la plus grande réussite du duo Deville/Companeez mais se laisse voir sans ennui grâce à son rythme
trépidant.
Tendres
requins
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Anna Karina, Mario
Adorf, Gerard Barray
Film
franco-allemand
Genre :
drame
Durée :
1h29
Année
de production : 1967
Pendant
que le fils d'un amiral est poursuivi par des agents secrets, sa sœur
joue son rôle sur un navire de guerre.
Le
film n'a pas été distribué en France.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Philippe
Avron, Ewa Swann, Bruno Cremer, Michel Duchaussoy
Film
français
Genre :
policier
Durée :
1h40
Année
de production : 1968
Jérôme
Thomas rencontre Paula à Biarritz, mais la perd rapidement de vue.
Et pour cause : Paula est morte dans un accident de voiture.
C'est en tous cas ce qu'on apprend à Jérôme. Ce dernier,
sceptique, décide de mener son enquête .
Libertinage,
rugby et trame policière : ça gaze, Deville ? Ce marivaudage
primesautier est bien dans l'esprit du cinéaste, pas très sérieux,
un peu lâche dans la mise en scène, avec de jolies filles à
regarder (l'inconnue Eva Swann). Si Deville a fait mieux et moins
bien dans sa longue carrière, cela reste un plaisir de voir les
excellents Avron, Cremer et Duchaussoy interpréter sa petite musique
futile et légère. …
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Pierre Clémenti, Michèle Morgan, Michel Piccoli, Catherine Deneuve
Film
français
Genre :
comédie et romance
Durée :
1h40
Année
de production : 1968
Benjamin
est un garçon de dix-sept ans élevé dans la solitude et
l'ignorance du monde sous la férule de son précepteur Camille. Mais
les subsides viennent à manquer et le jeune naïf est envoyé chez
sa tante, la comtesse de Valandry. Il y découvre non sans un certain
émerveillement toute une société de jolies femmes et de galants
hommes occupés par les jeux de l'amour...
Avec Benjamin
ou les Mémoires d’un puceau,
le duo Deville/Companeez nous plonge au cœur du 18e siècle,
celui de François Boucher, Watteau et Fragonard, de Boccherini,
Mozart et Rameau, de Laclos. Sauf qu’ici les liaisons sont à peine
dangereuses, plus insouciantes que fatales, et rythment joyeusement
cette chronique d’une initiation, physique, psychologique, et même
stratégique. Pierre Clémenti promène sa moue boudeuse et sa
candeur entre les soubrettes et les dames, entre Michèle Morgan et
Catherine Deneuve, entre les ingénues et les expertes. On le baigne,
on le couche, c’est un enfant. On le séduit, on l’instruit,
c’est un homme. Son air d’adolescent perpétuellement égaré
s’oppose à l’assurance de Michel Piccoli, Don Juan virtuose dans
cet univers libertin. Seule, à la fin, l’innocence aura changé de
camp, et Benjamin… préfigure
ainsi son jumeau négatif, Raphaël
ou le débauché,
que Deville tournera trois ans plus tard.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Jean-Pierre Cassel, Brigitte Bardot, Daniel Ceccaldi
Film
français
Genre :
comésdie
Durée :
1h20
Année
de production : 1969
Gaspard,
violoncelliste myope et bougon, rencontre Félicia, belle femme
capricieuse et snob, par la grâce d'un accrochage automobile.
Félicia, sûre de son pouvoir séducteur, entreprend le musicien. Il
s'avère que cet ours mal léché reste assez insensible à tout
cela.
Rester
de marbre face à BB, résister à ses ruses enjôleuses, voilà tout
l’enjeu pour l’ours Jean-Pierre Cassel. On sait d’emblée
comment tout ça va finir, peu importe, Deville nous invite à une
valse séduction, portrait de deux êtres et de deux mondes que tout
sépare, aux accents résolument féministes – témoin
cette scène où Bardot drague Cassel, déguisée en homme, inversant
les rôles et forçant le trait. Joliment frivole, la star prend un
plaisir évident à se pasticher et à jouer avec son image
d’écervelée. « L’Ours et la poupée est un peu le Et
Dieu créa la femme… des années 70. J’ai été recréée
par Deville » déclarera-t-elle. Avec la musique de Rossini en
appoint, cette comédie de séduction a le charme simple d’un
divertissement léger et sans prétention.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Françoise Fabian, Maurice Ronet, Jean Vilar, Brigityte Fossey
Film
français
Genre :
comédie
Durée :
1h50
Année
de production : 1971
Vers 1830,
une jeune veuve intelligente, spirituelle, vertueuse et sensuelle
s'éprend follement d'un dandy désespéré, cynique et jouisseur,
tous deux seront anéantis par une passion impossible.
Raphaël
ou le Débauché est un magnifique film dramatique réalisé par
Michel Deville et coécrit par Nina Companeez. Porté de magnifiques
acteurs, le couple Michel Deville/Nina Companeez signe (pour la
derniere fois... car cette dernier est devenue réalisatrice avec
Faustine et le bel été... une jolie petite comédie de mœurs
sortie cette même année) un superbe drame romantique doublé d'une
très belle étude sur les cheminements de la tentation et du
romantisme fougueux qui transfigure le mélodrame sans mélo par une
noblesse et une beauté ininterrompu et fatale.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Michel Piccoli, Léa Massari, Michel Aumont
Film
franco-italien
Genre :
drame
Durée :
1h55
Année
de production : 1973
Un
beau jour, Pierre voit fugitivement une femme tout de bleu vêtue.
Obsédé par elle, il part à sa recherche, aidée par sa compagne
Aurélie, qui préfère affronter une rivale plutôt qu'un fantasme.
Mais cette femme existe-telle vraiment ? Cette quête n'est-elle pas
vaine ?...
Lorsque,
après Raphaël ou Le Débauché, Nina Companez décide de quitter
Michel Deville pour se tourner vers la réalisation, celui-ci se
retrouve seul et décide d’assumer son statut d’auteur. Auteur
hors des sentiers battus, auteur complet (scénario, dialogues et
mise en scène), il produit un de ses tout meilleurs films, un film
tout simplement éblouissant d’intelligence et de sensibilité
réunis. Bien avant Kundera et beaucoup mieux que lui, Deville avait
su éprouver cette « insoutenable légèreté de l’être » et la
restituer avec des moyens cinématographiques hors du commun.
Utilisant toutes les possibilités du septième art, il compose une
symphonie d’une intensité phénoménale autour d’un homme en
quête de l’impossible objet du fantasme, désireux de vivre sa vie
jusqu’au bout sans concession aucune à quoi que ce soit. Dans le
rôle principal, Michel Piccoli est lumineux d’aisance et de
justesse. À ses côtés, Lea Massari étale un registre complet,
passant de la comédie au drame avec autant de facilité que de
réussite. Quant à Michel Aumont, il est savoureux comme toujours
dans le rôle de l’ami fidèle qui ne peut suivre que de loin les
évolutions de ce musicologue aux fausses allures de Don Juan.
L’itinéraire de ce dernier est ponctué d’une façon lancinante
du thème schubertien de La Jeune Fille et la Mort que nous entendons
à longueur de film, toujours via le tourne-disque, dans une
utilisation qui n’est donc jamais gratuite. Le thème de ce film
majeur mais décliné en mineur, comme toujours chez Deville, est
tout simplement l’union du sexe et de la mort, soit les deux
fascinations et les deux angoisses majeures de l’être humain. La
mise en scène est à couper le souffle tant elle est virtuose,
toujours au service du propos et d’une inventivité permanente.
Chaque plan est à regarder dix fois tant il recèle toujours une
trouvaille. L’émotion monte peu à peu à travers les rapports de
ce couple hors norme et de son impossible quête, jusqu’à la fin
tragique, que dans un souci d’éviter tout « suspense » inutile
et malsain, Deville nous dévoile dès le début. Un chef-d’œuvre
à découvrir de toute urgence…
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Jean-Louis Trintignant, Jean-Pierre Cassel, Romy Schneider, Jane
Birkin
Film
franco-italien
Genre :
comédie
Durée :
1h45
Année
de production : 1973
La
fulgurante ascension d’un modeste employé de banque qui rêve de
réussite, secrètement guidé par un ami impotent et machiavélique.
A
travers l’ascension sociale d’un homme, une analyse du jeu
pervers de la manipulation et de la dissimulation. Michel Deville
innove avec une comédie en forme de satire sociale fidèle au roman,
magistralement réécrit par Christopher Franck. Michel Deville ne
signe peut-être pas son film le plus original mais son œuvre la
plus bouffonne et la plus acide, sans doute la plus pessimiste.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Robert Lamoureux, Christine Dejoux, Claude Piéplu, Jacques
Doniol-Valcroze, Jean-Pierre Kalfon
Film
français
Genre :
comédie
Durée :
1h38
Année
de production : 1977
Lorsqu'Antoine
Chapelot, modeste quincailler et doux rêveur d'une cinquantaine
d'années, fait la connaissance de Caroline Nattier, stagiaire chez
un notaire parisien, sa vie est transformée. Tous deux partent à
Briançon pour tenter une escroquerie à l'héritage auprès d'une
riche famille...
Avec
cette suite d’arnaques en dominos, Deville multiplie les inventions
narratives, ellipses, dialogues ciselés écrits à la virgule, et
s’appuie sur un montage sautillant. L’Apprenti
salaud est
une comédie enlevée, entre une délicieuse scène de repas menée
par Claude Piéplu, l’étrangeté de voir Georges Wilson
interpréter quatre rôles différents, et l’amour du verbe de
Deville parfaitement servi par Robert Lamoureux. C’est aussi une
carte postale du Paris de la Bastille, de Belle-Île, et de la
province des années 70, une histoire d’amour pleine de fraîcheur
entre un quadragénaire malicieux et une fausse Bécassine
attachante, qui clame, avec Bizet, que l’amour n’a jamais
vraiment connu de loi.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
François Marthouret, Roger Planchon, Anna Prucnal, Patrick Chesnais
Film
français
Genre :
suspense
Durée :
1h50
Année
de production : 1978
Un
haut fonctionnaire est manipulé par une organisation secrète.
Par
une caméra subjective et des plans-séquences, Michel Deville décrit
froidement le processus de violation de la vie privée. très
inquiétant. Une enquête quasi documentaire, dont la forme,
acide et diaboliquement réaliste, vaudra à Deville un César du
meilleur scénario.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Dominique Sanda, Géraldine Chaplin, Jacques Zabor
Genre :
comédie dramatique
Durée :
1h40
Année
de production : 1980
Après
s'être disputée avec son mari, Lucie va se réfugier chez son amie
Hélène. Les deux jeunes femmes partent quelques jours en Provence.
Au fil des rencontres, des souvenirs et des mensonges, elles vont peu
à peu découvrir leur véritable personnalité. L'une et l'autre
retourneront chez elles, transformées.
Après
Le Dossier 51, Deville dit avoir éprouvé le besoin de changer
complètement de registre : du froid au chaud, du drame à la
comédie, d’un univers d’homme à un monde de femmes… Deux
femmes pour être plus précis, interprétées par Dominique Sanda,
hiératique et dominante, et Géraldine Chaplin, fragile et douce,
deux femmes si différentes mais pourtant si complices, qui vont se
raconter et s’aimer pendant quelques jours hors de la vie. « Moi,
j’ai horreur de l’eau tiède » confie Lucie à Hélène.
Leurs deux personnalités dessinent progressivement une seule et même
image, celle de la Femme. Au passage, Deville effleure le sujet de
l’homosexualité féminine, laissant les hommes, réels ou rêvés,
à l’arrière-plan, et les fantasmes s’installer, puisque « c’est
toujours plus beau quand on invente »… Le film procède par
flash-backs successifs, chacun techniquement formé de manière
différente, composant une palette riche en couleurs et en émotions.
Une fois de plus, Deville se montre un auteur, avec toute l’exigence
que ce mot recouvre. Le propos est celui du souvenir à travers une
balade entamée un peu par hasard et vécue finalement comme une
parenthèse dans la vie des deux protagonistes, une parenthèse qui
vient pourtant apporter des réponses fondamentales à des questions
essentielles autour de l’amour, du sexe, de la vie, de la mort…
La petite musique de Deville continue à opérer de façon magique.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Isabelle Huppert, Jean-Louis Trintignant, Christian Benedetti, Robin
Renucci
Film
français
Genre :
policier
Durée :
1h45
Année
de production : 1981
À
Jersey, Mélanie et Vic forment un couple étrange, malgré tout
intégré à la bonne société de l'île. Mélanie a pour habitude
de séduire d'autres hommes sous les yeux de son mari qui semble
impassible, jusqu'au jour où sa jalousie déborde.
D’après
Patricia Highsmith, une histoire diabolique et perverse
remarquablement mise en images par Michel Deville. Isabelle Huppert
en femme-enfant et Jean-Louis Trintignant en mari inquiétant sont
étonnants.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Roland Amstutz, Nathalie Bécue
Film
français
Genre :
comédie
Durée :
1h30
Année
de production : 1982
Sept
petits Anglais qui s'ennuient à mourir partent à l'aventure en
France. Ils se nourrissent sans un centime en poche, visitent les
combles d'un château, échappent aux gendarmes et parviennent même
à dérégler à temps une machine à vieillir.
Michel
Deville délaisse son registre habituel entre cynisme et badinage
pour l’humour, la malice et une bonne dose de tendresse. Avec cette
histoire sans dialogues, il se met à hauteur d’enfant pour filmer
ses sept petits comédiens, impeccables, qui rencontrent des
personnages étranges ou inquiétants, qui rendent les adultes fous,
parfois littéralement. Il y a du Chaplin, du Tati, du burlesque et
de la poésie, Hansel, Gretel et le Petit Poucet, dans ce film en
forme de rêve. Une épopée loufoque qui montre que Deville sait
aussi filmer l’enfance, insouciante et débrouillarde, joueuse et
aventurière, facétieuse et fragile.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Nicole Garcia, Christophe Malavoy, Michel Piccoli, Richard Bohringer,
Anémone, Anaïs Jeanneret
Film
français
Genre :
policier
Durée :
1h40
Année
de production : 1984
Un
homme donne des leçons de musique à une jeune fille. Il goûte
bientôt aux charmes de l’adultère avec la mère de son élève et
se retrouve mêlé à un meurtre.
Sensuelle
et inquiétante, Nicole Garcia tire les ficelles de cette histoire
placée sous le signe de la perversion. Un opus de choix dans la
filmo de Michel Deville, qui propose un polar étonnant, mâtiné
d'érotisme et d'humour absurde, aux dialogues particulièrement
soignés. On assiste à une sorte de ballet autour du héros joué
par Christophe Malavoy, dans lequel chacun des protagonistes semble
manipulé comme un pantin par Deville, au sein d'une intrigue
étrange, alambiquée mais bizarrement cohérente. Les personnages
sont des archétypes, leurs motivations semblent floues et leur
psychologie inexistante, mais les comédiens parviennent à leur
donner de la chair. Il faut dire que Deville bénéficie d'un
casting de haut niveau. Dans
la veine cynique d'"Eaux profondes", "Péril en la
demeure" s'apparente donc à un exercice de style ludique, un
peu vain mais à la mise en scène brillante (avec notamment un
montage remarquable fait de superbes enchaînements de séquences en
ellipses ).
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Michel Piccoli, Jeanne Moreau, Jean Yanne, Claude Piéplu, Philippe
Léotard, Daniel Auteuil, Fanny Ardant
Film
français
Genre :
policier
Durée :
1h30
Année
de production : 1986
Dans
un café, un commissaire enquête sur un meurtre au milieu des
habitués, tous plus insolites les uns que les autres.
Jeanne
Moreau. Fanny Ardant. Piccoli. Piéplu. Bohringer. Auteuil. Philippe
Léotard. Jean Yanne. Le cinéma français des années 80, et bien
plus. Une fois encore, Deville prouve qu’il aime les acteurs, il
les filme avec délicatesse et intuition. Dans ce bar insolite,
chacun a sa scène, son espace, sa personnalité, fouillée jusqu’à
la forme des verres et à la couleur des consommations – Deville
soigne le détail. Son Paltoquet est
un huis clos étrange, dérangeant, un Cluedo loufoque et kafkaïen,
où s’enchaînent les jeux de mots, où l’absurde est roi, où la
musique et les sons se font ponctuation. Crime, enquête, résolution,
rideau. Et à la fin reste ce plaisir d’avoir assisté à une
représentation jouée par de grands comédiens.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Miou-Miou, Régis Royer, Mari Casarès, Patrick Chesnais, Pierre Dux
Film
français
Genre :
comédie
Durée :
1h35
Année
de production : 1988
Une
jeune femme, passionnée de littérature, devient lectrice à
domicile et s’approprie peu à peu le personnage de l’un des
romans qu’elle lit.
Pour
le charme ingénu de Miou-Miou, pour le plaisir de revoir la grande
Casarès en Générale russe marxiste ou Pierre Dux en magistrat
égrillard, et pour l’exercice de style… Voir La
Lectrice,
c’est entrer de plain pied dans un univers à la fois poétique et
absurde, doucement érotique, où réalité, fiction, roman et film
s’entremêlent constamment. Miou-Miou vend sa voix comme elle
vendrait son corps, ou son âme. Elle passe d’un client à l’autre,
d’un décor à l’autre, comme elle changerait de chapitre. De
Prévert à Duras, de Maupassant à Sade, de Marx à Baudelaire,
Deville met en scène une déclaration d’amour, aux mots, aux
livres objets ou traces d’histoire, et à la littérature tout
entière.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Jean-Hugues Anglade, Marie Trintignant
Film
français
Genre :
comédie dramatique
Durée :
1h25
Année
de production : 1990
Par
une chaude nuit d’été, un homme et une femme se rencontrent,
s’aiment et se découvrent. Petite aventure ou grand amour ?
Huis
clos sensuel entre un homme et une femme qui apprennent à se
connaître tout au long d’un exercice de style un peu hermétique.
Mais les deux comédiens sont réellement étonnants.
Réalisé
par 33 réalisateurs
Film
français
Genre :
drame
Durée :
1h30
Année
de production : 1991
Une
œuvre collective compilant plusieurs courts métrages ayant pour
thème commun les prisonniers politiques.
Ce
film, réalisé à la demande d'Amnesty International à l'occasion
de son trentième anniversaire, regroupe trente courts-métrages de
trois minutes réalisés par trente réalisateurs à partir de trente
cas d'appel d'Amnesty.
Réalisé
par Michel Deville.
Avec
Jacques Dutronc, Mathilda May, Patrick Bruel, Vernon Dobtcheff
Film
français
Genre :
policier
Durée :
1h45
Année
de production : 1991
Un
jeu du chat et de la souris entre un homme d’affaires lié à la
Mafia et un policier qui est séduit par son épouse.
Le
scénario n’est pas d’une clarté exemplaire, mais on peut se
laisser envoûter par les personnages et la virtuosité de la mise en
scène.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Anémone, Xavier Beauvois, André Dussollier, Nicole Garcia, Michèle
Laroque, François Marthouret, Hanna Schygulla, Patrick Chesnais
Film
français
Genre :
comédie
Durée :
1h40
Année
de production : 1994
Une
quadragénaire malheureuse, à la recherche du grand amour de sa vie,
dérange l’équilibre précaire de trois couples qui vivent dans
une maison à la campagne.
Un
huis-clos intimiste à huit personnages dressé par Michel Deville
avec des acteurs dirigés comme toujours de main de maître. La
réalisation apporte la rigueur et la poésie habituelles de Deville
avec une musique utilisée comme toujours de façon réaliste et des
images baignées de lumière. Les rapports des uns et des autres
évoluent au gré du temps, modulés par un passé énigmatique qui
obsède et finit par s’éclairer au dénouement. C’est un beau
film qui n’a pas eu le succès qu’il aurait mérité et qui se
regarde comme la plupart des œuvres de Deville avec une petite
déchirure à l’âme…
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Antoine de Caunes, Emmanuelle Seigner, Elodie Bouchez, Denis
Podalydès
Film
français
Genre :
comédie
Durée :
1h35
Année
de production : 1996
Une
statuette volée s’égare dans un lot de copies destinées à un
comité sportif.
Le
récit est gentiment farfelu et joue sur l’enchaînement de
hasards, mais on reste déçu par le manque de rythme et la pauvreté
des gags.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Albert Dupontel, Dominique Reymond, Valérie Dréville, Marianne
Groves, André Thorent, Cécile Arnaud
Film
français
Genre :
comédie dramatique
Durée :
1h50
Année
de production : 1999
Un
médecin généraliste quadragénaire ne vit que pour son métier
jusqu’au jour où il fait la connaissance d’une nouvelle
patiente.
Adapté
d’un roman de Martin Winckler, ce portrait au quotidien d’un
médecin est remarquable de justesse. Dans le rôle principal, Albert
Dupontel est excellent.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Simon Abkarian, Zabou Breitman, Stanislas Merhar, Lubna Azabal,
Clotilde Courau, Vincent Elbaz, Julie Gayet, Denis Podalydès, Malik
Zidi
Film
français
Genre :
comédie dramatique
Durée :
1h35
Année
de production : 2002
En
août 1946, à Paris, dans le quartier des tailleurs juifs, un
atelier de confection pour dames décide de reprendre ses activités
sans prévoir les éventuels problèmes que cela peut poser.
Fragilisés à l'extrême mais déterminés à être là, résistants,
quatre femmes, cinq hommes et quelques enfants font le pari de la vie
avec de la fantaisie, de la légèreté.
Michel
Deville signe un film pudique et en demi-teintes auquel ne manque
qu'une petite étincelle de vie et de passion pour nous convaincre
pleinement. A l'image d'une mise en scène si discrète qu'elle
pourra passer pour insignifiante aux yeux de certains. On peut,
certes, préférer le Deville passionné de Raphaël ou le Débauché,
surréaliste du Paltoquet ou libertin de La Lectrice. Mais on ne
saurait lui reprocher son goût nouveau pour l'espoir. La victoire -
évidemment provisoire - d'un monde presque paisible.
Réalisé
par Michel Deville
Avec
Emmanuelle Béart, Charles Berling, Dominique Blanc, Jacques
Bonnaffé, Julie Depardieu
Film
français
Genre :
comédie
Durée :
1h15
Année
de production : 2004
Un
jeune homme désargenté veut épouser une riche héritière.
Auparavant, il doit se défaire de sa maîtresse, une chanteuse de
music-hall très jalouse.
Mise
en scène élégante, rythme soutenu, dialogues électriques,
comédiens énergiques : le film fait preuve d'une cohérence
esthétique implacable. Mais à part ça, Deville se contente d'un
exercice de style désuet. Seuls les amateurs transis du vaudeville
seront séduits par cette respectueuse plaisanterie adaptée de
Feydeau.