15 août 2020

Michel Deville

 Cinéaste français, 1931





Réalisé par Michel Deville et Charles Gérard
Avec Mijanou Bardot, Pierre Vaneck, Roger Hanin, Paul Frankeur
Film français
Genre : policier
Durée : 1h20
Année de production : 1958
Deux compères, anciens de la guerre d’Indochine qui ont détourné un beau magot, se retrouvent pourchassés par le trafiquant qu’ils ont dépouillé.
Pigalle la nuit, ambiance jazzy, le monde des malfrats, nous sommes bel et bien dans une série noire typique des années 50 (sur un scénario d'Albert Simonin). Première réalisation de Michel Deville qui fait ses armes avec Charles Gérard, Une balle dans le canon est un film de série, sans grande originalité, qui essaye de surfer sur la vague - notamment en faisant appel à Bardot (pas Brigitte mais à sa soeur, Mijanou - détail amusant et significatif de cette production bis). Pas déplaisant mais dispensable.


Réalisé par Michel Deville
Avec Anna Karina, Claude Rich Georges Descrières, Jacqueline Danno, Guy Bedos
Film français
Genre : drame
Durée : 1h44
Année de production : 1961
Un étudiant et une jeune femme s’exercent au jeu du marivaudage avant de s’avouer leur amour.
Le premier film de Deville réalisé en solo. Avec sa complice Nina Companeez, il met en place un dispositif qu'il conservera une bonne dizaine d'année sur le thème du jeu de l'amour et du hasard. Ce soir ou jamais respecte l'unité de lieu, de temps et d'action. Le côté théâtre filmé existe mais il est contourné par la virtuosité de la mise en scène qui passe du groupe aux scènes à deux en une mise en scène raffinée et précise. Les chassés croisés amoureux et les dialogues percutants font oublier l'insignifiance du scénario. Et comme toujours, chez Deville, les comédiens sont épatants. Pas encore un grand film, mais toutes les composantes de la petite musique de Michel Deville sont déjà en place.

Réalisé par Michel Deville
Avec Marina Vlady, Macha Méril, Michel Vitold
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h
Année de production : 1962
Sophie est l'incarnation même de la franchise. A l'opposé, sa soeur Juliette est une menteuse invétérée qui se joue de tous les hommes. Mais un jour, ce petit jeu l'ennuie. Elle décide alors de s'intéresser à l'intriguant voisin Antoine, avocat ne croyant pas en ses mensonges...
Marina Vlady est parfaitement mutine, Macha Méril est parfaitement candide. Deville les dirige avec un plaisir communicatif, et Nina Companeez, en plus du scénario, signe un montage plein de vivacité. Pas de caricature dans cette histoire d’arroseuse arrosée, mais de la légèreté, un plaidoyer pour le mensonge, un peu d’oisiveté enrobée de badinage. Entre la grâce et la gravité, entre la mélancolie et une gaieté insouciante, à la fin, c’est forcément l’amour qui l’emporte.


Avec Jacques Charrier, Juliette Mayniel, Mylène Demongeot, Jill Haworth, Marie Laforêt, Helmut Griem, Louis Velle, Odile Versois
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h50
Année de production : 1963
Victime d’une maîtresse jalouse, un séducteur est accusé d’un meurtre.
Une portière qui claque comme une gifle qu’on ne peut pas donner. Une longue séquence sur une patinoire, sous la pluie. Jacques Charrier qui valse d’une femme à l’autre, d’abord gaiement, puis jusqu’à en souffrir… Le montage est dynamique, mais la caméra sait aussi s’attarder sur des visages, des yeux, en de magnifiques plans serrés. À cause, à cause d’une femme est un film d’un genre à part, entre Ophuls et des Drôles de dames des sixties, entre Verlaine et Prévert, un marivaudage policier, un cocktail de bagatelles porté par le charme et la fraîcheur de Mylène Demongeot et Marie Laforêt, et la beauté de Jill Haworth, l’adolescente découverte trois ans plus tôt dans Exodus de Preminger.


Réalisé par Michel Deville
Avec Sami Frey, Mylène Demongeot, Silva Koscina, Jean-François Calvé, Renate Ewert
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h55
Année de production : 196
Tibère est un jeune trafiquant distingué et charmeur. Afin de convoyer de l'or à Bombay, il doit séduire une hôtesse de l'air, Eléna. Mais l'Amour va s'emmêler...
Cinquième film de Michel Deville, coscénarisé avec sa complice Nina Companeez, L'appartement des filles est une adaptation d'un obscur roman policier en comédie. D'abord un marivaudage en chambre puis une course poursuite sur la côte d'Azur. Ces salades niçoises sont assaisonnées avec l'insouciance des jeunes années d'un cinéaste qui n'a pas encore la maîtrise future d'un Benjamin ou de L'ours et la poupée. Le divertissement repose sur la joliesse de son trio féminin : Mylène Demongeot, Sylva Koscina, Renate Ewert, et surtout sur le charme canaille de Sami Frey, rival authentique de Delon et Ronet, s'il avait voulu continuer dans ce registre. Pas désagréable mais très, très léger. Plus grave sera le sort de l'une des actrices, Renate Ewert, qui mourut trois ans plus tard, drame suivi du double suicide de ses parents.


Réalisé par Michel Deville
Avec Eddie Constantine, Pierre Brasseur, Georges Wilson, Christiane Minazzoli, Claude Brasseur, Françoise Arnoul
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h35
Année de production : 1964
Les mésaventures d’un gangster malchanceux qui tente de réparer ses bévues : libéré de prison, il met un malfrat retiré des affaires dans de bien sales draps.
Une intrigue policière traitée sur le ton de la comédie, alternant bagarres et scènes drôles. Le plaisir de retrouver le jeu décontracté d’Eddie Constantine.

Réalisé par Michel Deville
Avec George Chakiris, Marina Vlady, Henri Virlojeux
Film franco italien
Genre : comédie
Durée : 1h35
Année de production : 1966
Un homme vole le tableau de la Joconde et enlève le sosie de son modèle, Mona Lisa, une employée d’hôtel.
On a volé la Joconde est déjà le 7ème film de Michel Deville, vaguement inspiré de l'authentique maraudage de Mona Lisa, réalisé en 1911. Cette fantaisie, qui tire vers la burlesque, n'est pas très représentative du style du cinéaste mais se révèle très agréable à suivre avec son tempo de plus en plus accéléré après une entame plutôt laborieuse.

Réalisé par Michel Deville
Avec Robert Hirsch, Véronique Vendell, Marlène Jobert
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h30
Année de production : 1966
Les mésaventures d’un comédien enrôlé dans l’armée, successivement arrêté par les Américains et les Allemands, puis finalement envoyé en mission.
Un film qui ne fonctionne pas toujours très bien, et qui n’a pas marqué l’œuvre de Michel Deville. C'est loin d'être la plus grande réussite du duo Deville/Companeez mais se laisse voir sans ennui grâce à son rythme trépidant.


Tendres requins
Réalisé par Michel Deville
Avec Anna KarinaMario AdorfGerard Barray
Film franco-allemand
Genre : drame
Durée : 1h29
Année de production : 1967
Pendant que le fils d'un amiral est poursuivi par des agents secrets, sa sœur joue son rôle sur un navire de guerre.
Le film n'a pas été distribué en France. 

Réalisé par Michel Deville
Avec Philippe Avron, Ewa Swann, Bruno Cremer, Michel Duchaussoy
Film français
Genre : policier
Durée : 1h40
Année de production : 1968
Jérôme Thomas rencontre Paula à Biarritz, mais la perd rapidement de vue. Et pour cause : Paula est morte dans un accident de voiture. C'est en tous cas ce qu'on apprend à Jérôme. Ce dernier, sceptique, décide de mener son enquête .
Libertinage, rugby et trame policière : ça gaze, Deville ? Ce marivaudage primesautier est bien dans l'esprit du cinéaste, pas très sérieux, un peu lâche dans la mise en scène, avec de jolies filles à regarder (l'inconnue Eva Swann). Si Deville a fait mieux et moins bien dans sa longue carrière, cela reste un plaisir de voir les excellents Avron, Cremer et Duchaussoy interpréter sa petite musique futile et légère. …


Réalisé par Michel Deville
Avec Pierre Clémenti, Michèle Morgan, Michel Piccoli, Catherine Deneuve
Film français
Genre : comédie et romance
Durée : 1h40
Année de production : 1968
Benjamin est un garçon de dix-sept ans élevé dans la solitude et l'ignorance du monde sous la férule de son précepteur Camille. Mais les subsides viennent à manquer et le jeune naïf est envoyé chez sa tante, la comtesse de Valandry. Il y découvre non sans un certain émerveillement toute une société de jolies femmes et de galants hommes occupés par les jeux de l'amour... 
Avec Benjamin ou les Mémoires d’un puceau, le duo Deville/Companeez nous plonge au cœur du 18e siècle, celui de François Boucher, Watteau et Fragonard, de Boccherini, Mozart et Rameau, de Laclos. Sauf qu’ici les liaisons sont à peine dangereuses, plus insouciantes que fatales, et rythment joyeusement cette chronique d’une initiation, physique, psychologique, et même stratégique. Pierre Clémenti promène sa moue boudeuse et sa candeur entre les soubrettes et les dames, entre Michèle Morgan et Catherine Deneuve, entre les ingénues et les expertes. On le baigne, on le couche, c’est un enfant. On le séduit, on l’instruit, c’est un homme. Son air d’adolescent perpétuellement égaré s’oppose à l’assurance de Michel Piccoli, Don Juan virtuose dans cet univers libertin. Seule, à la fin, l’innocence aura changé de camp, et Benjamin… préfigure ainsi son jumeau négatif, Raphaël ou le débauché, que Deville tournera trois ans plus tard.


Réalisé par Michel Deville
Avec Jean-Pierre Cassel, Brigitte Bardot, Daniel Ceccaldi
Film français
Genre : comésdie
Durée : 1h20
Année de production : 1969
Gaspard, violoncelliste myope et bougon, rencontre Félicia, belle femme capricieuse et snob, par la grâce d'un accrochage automobile. Félicia, sûre de son pouvoir séducteur, entreprend le musicien. Il s'avère que cet ours mal léché reste assez insensible à tout cela.
Rester de marbre face à BB, résister à ses ruses enjôleuses, voilà tout l’enjeu pour l’ours Jean-Pierre Cassel. On sait d’emblée comment tout ça va finir, peu importe, Deville nous invite à une valse séduction, portrait de deux êtres et de deux mondes que tout sépare, aux accents résolument féministes – témoin cette scène où Bardot drague Cassel, déguisée en homme, inversant les rôles et forçant le trait. Joliment frivole, la star prend un plaisir évident à se pasticher et à jouer avec son image d’écervelée. « L’Ours et la poupée est un peu le Et Dieu créa la femme… des années 70. J’ai été recréée par Deville » déclarera-t-elle. Avec la musique de Rossini en appoint, cette comédie de séduction a le charme simple d’un divertissement léger et sans prétention.

Réalisé par Michel Deville
Avec Françoise Fabian, Maurice Ronet, Jean Vilar, Brigityte Fossey
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h50
Année de production : 1971
Vers 1830, une jeune veuve intelligente, spirituelle, vertueuse et sensuelle s'éprend follement d'un dandy désespéré, cynique et jouisseur, tous deux seront anéantis par une passion impossible.
Raphaël ou le Débauché est un magnifique film dramatique réalisé par Michel Deville et coécrit par Nina Companeez. Porté de magnifiques acteurs, le couple Michel Deville/Nina Companeez signe (pour la derniere fois... car cette dernier est devenue réalisatrice avec Faustine et le bel été... une jolie petite comédie de mœurs sortie cette même année) un superbe drame romantique doublé d'une très belle étude sur les cheminements de la tentation et du romantisme fougueux qui transfigure le mélodrame sans mélo par une noblesse et une beauté ininterrompu et fatale.


Réalisé par Michel Deville
Avec Michel Piccoli, Léa Massari, Michel Aumont
Film franco-italien
Genre : drame
Durée : 1h55
Année de production : 1973
Un beau jour, Pierre voit fugitivement une femme tout de bleu vêtue. Obsédé par elle, il part à sa recherche, aidée par sa compagne Aurélie, qui préfère affronter une rivale plutôt qu'un fantasme. Mais cette femme existe-telle vraiment ? Cette quête n'est-elle pas vaine ?...
Lorsque, après Raphaël ou Le Débauché, Nina Companez décide de quitter Michel Deville pour se tourner vers la réalisation, celui-ci se retrouve seul et décide d’assumer son statut d’auteur. Auteur hors des sentiers battus, auteur complet (scénario, dialogues et mise en scène), il produit un de ses tout meilleurs films, un film tout simplement éblouissant d’intelligence et de sensibilité réunis. Bien avant Kundera et beaucoup mieux que lui, Deville avait su éprouver cette « insoutenable légèreté de l’être » et la restituer avec des moyens cinématographiques hors du commun. Utilisant toutes les possibilités du septième art, il compose une symphonie d’une intensité phénoménale autour d’un homme en quête de l’impossible objet du fantasme, désireux de vivre sa vie jusqu’au bout sans concession aucune à quoi que ce soit. Dans le rôle principal, Michel Piccoli est lumineux d’aisance et de justesse. À ses côtés, Lea Massari étale un registre complet, passant de la comédie au drame avec autant de facilité que de réussite. Quant à Michel Aumont, il est savoureux comme toujours dans le rôle de l’ami fidèle qui ne peut suivre que de loin les évolutions de ce musicologue aux fausses allures de Don Juan. L’itinéraire de ce dernier est ponctué d’une façon lancinante du thème schubertien de La Jeune Fille et la Mort que nous entendons à longueur de film, toujours via le tourne-disque, dans une utilisation qui n’est donc jamais gratuite. Le thème de ce film majeur mais décliné en mineur, comme toujours chez Deville, est tout simplement l’union du sexe et de la mort, soit les deux fascinations et les deux angoisses majeures de l’être humain. La mise en scène est à couper le souffle tant elle est virtuose, toujours au service du propos et d’une inventivité permanente. Chaque plan est à regarder dix fois tant il recèle toujours une trouvaille. L’émotion monte peu à peu à travers les rapports de ce couple hors norme et de son impossible quête, jusqu’à la fin tragique, que dans un souci d’éviter tout « suspense » inutile et malsain, Deville nous dévoile dès le début. Un chef-d’œuvre à découvrir de toute urgence…

Réalisé par Michel Deville
Avec Jean-Louis Trintignant, Jean-Pierre Cassel, Romy Schneider, Jane Birkin
Film franco-italien
Genre : comédie
Durée : 1h45
Année de production : 1973
La fulgurante ascension d’un modeste employé de banque qui rêve de réussite, secrètement guidé par un ami impotent et machiavélique.
A travers l’ascension sociale d’un homme, une analyse du jeu pervers de la manipulation et de la dissimulation. Michel Deville innove avec une comédie en forme de satire sociale fidèle au roman, magistralement réécrit par Christopher Franck. Michel Deville ne signe peut-être pas son film le plus original mais son œuvre la plus bouffonne et la plus acide, sans doute la plus pessimiste.

Réalisé par Michel Deville
Avec Robert Lamoureux, Christine Dejoux, Claude Piéplu, Jacques Doniol-Valcroze, Jean-Pierre Kalfon
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h38
Année de production : 1977
Lorsqu'Antoine Chapelot, modeste quincailler et doux rêveur d'une cinquantaine d'années, fait la connaissance de Caroline Nattier, stagiaire chez un notaire parisien, sa vie est transformée. Tous deux partent à Briançon pour tenter une escroquerie à l'héritage auprès d'une riche famille...
Avec cette suite d’arnaques en dominos, Deville multiplie les inventions narratives, ellipses, dialogues ciselés écrits à la virgule, et s’appuie sur un montage sautillant. L’Apprenti salaud est une comédie enlevée, entre une délicieuse scène de repas menée par Claude Piéplu, l’étrangeté de voir Georges Wilson interpréter quatre rôles différents, et l’amour du verbe de Deville parfaitement servi par Robert Lamoureux. C’est aussi une carte postale du Paris de la Bastille, de Belle-Île, et de la province des années 70, une histoire d’amour pleine de fraîcheur entre un quadragénaire malicieux et une fausse Bécassine attachante, qui clame, avec Bizet, que l’amour n’a jamais vraiment connu de loi.

Réalisé par Michel Deville
Avec François Marthouret, Roger Planchon, Anna Prucnal, Patrick Chesnais
Film français
Genre : suspense
Durée : 1h50
Année de production : 1978
Un haut fonctionnaire est manipulé par une organisation secrète.
Par une caméra subjective et des plans-séquences, Michel Deville décrit froidement le processus de violation de la vie privée. très inquiétant.  Une enquête quasi documentaire, dont la forme, acide et diaboliquement réaliste, vaudra à Deville un César du meilleur scénario.

Réalisé par Michel Deville
Avec Dominique Sanda, Géraldine Chaplin, Jacques Zabor
Genre : comédie dramatique
Durée : 1h40
Année de production : 1980
Après s'être disputée avec son mari, Lucie va se réfugier chez son amie Hélène. Les deux jeunes femmes partent quelques jours en Provence. Au fil des rencontres, des souvenirs et des mensonges, elles vont peu à peu découvrir leur véritable personnalité. L'une et l'autre retourneront chez elles, transformées.
Après Le Dossier 51, Deville dit avoir éprouvé le besoin de changer complètement de registre : du froid au chaud, du drame à la comédie, d’un univers d’homme à un monde de femmes… Deux femmes pour être plus précis, interprétées par Dominique Sanda, hiératique et dominante, et Géraldine Chaplin, fragile et douce, deux femmes si différentes mais pourtant si complices, qui vont se raconter et s’aimer pendant quelques jours hors de la vie. « Moi, j’ai horreur de l’eau tiède » confie Lucie à Hélène. Leurs deux personnalités dessinent progressivement une seule et même image, celle de la Femme. Au passage, Deville effleure le sujet de l’homosexualité féminine, laissant les hommes, réels ou rêvés, à l’arrière-plan, et les fantasmes s’installer, puisque « c’est toujours plus beau quand on invente »… Le film procède par flash-backs successifs, chacun techniquement formé de manière différente, composant une palette riche en couleurs et en émotions. Une fois de plus, Deville se montre un auteur, avec toute l’exigence que ce mot recouvre. Le propos est celui du souvenir à travers une balade entamée un peu par hasard et vécue finalement comme une parenthèse dans la vie des deux protagonistes, une parenthèse qui vient pourtant apporter des réponses fondamentales à des questions essentielles autour de l’amour, du sexe, de la vie, de la mort… La petite musique de Deville continue à opérer de façon magique.

Réalisé par Michel Deville
Avec Isabelle Huppert, Jean-Louis Trintignant, Christian Benedetti, Robin Renucci
Film français
Genre : policier
Durée : 1h45
Année de production : 1981
À Jersey, Mélanie et Vic forment un couple étrange, malgré tout intégré à la bonne société de l'île. Mélanie a pour habitude de séduire d'autres hommes sous les yeux de son mari qui semble impassible, jusqu'au jour où sa jalousie déborde.
D’après Patricia Highsmith, une histoire diabolique et perverse remarquablement mise en images par Michel Deville. Isabelle Huppert en femme-enfant et Jean-Louis Trintignant en mari inquiétant sont étonnants.

Réalisé par Michel Deville
Avec Roland Amstutz, Nathalie Bécue
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h30
Année de production : 1982
Sept petits Anglais qui s'ennuient à mourir partent à l'aventure en France. Ils se nourrissent sans un centime en poche, visitent les combles d'un château, échappent aux gendarmes et parviennent même à dérégler à temps une machine à vieillir.
Michel Deville délaisse son registre habituel entre cynisme et badinage pour l’humour, la malice et une bonne dose de tendresse. Avec cette histoire sans dialogues, il se met à hauteur d’enfant pour filmer ses sept petits comédiens, impeccables, qui rencontrent des personnages étranges ou inquiétants, qui rendent les adultes fous, parfois littéralement. Il y a du Chaplin, du Tati, du burlesque et de la poésie, Hansel, Gretel et le Petit Poucet, dans ce film en forme de rêve. Une épopée loufoque qui montre que Deville sait aussi filmer l’enfance, insouciante et débrouillarde, joueuse et aventurière, facétieuse et fragile.

Réalisé par Michel Deville
Avec Nicole Garcia, Christophe Malavoy, Michel Piccoli, Richard Bohringer, Anémone, Anaïs Jeanneret
Film français
Genre : policier
Durée : 1h40
Année de production : 1984
Un homme donne des leçons de musique à une jeune fille. Il goûte bientôt aux charmes de l’adultère avec la mère de son élève et se retrouve mêlé à un meurtre.
Sensuelle et inquiétante, Nicole Garcia tire les ficelles de cette histoire placée sous le signe de la perversion. Un opus de choix dans la filmo de Michel Deville, qui propose un polar étonnant, mâtiné d'érotisme et d'humour absurde, aux dialogues particulièrement soignés. On assiste à une sorte de ballet autour du héros joué par Christophe Malavoy, dans lequel chacun des protagonistes semble manipulé comme un pantin par Deville, au sein d'une intrigue étrange, alambiquée mais bizarrement cohérente. Les personnages sont des archétypes, leurs motivations semblent floues et leur psychologie inexistante, mais les comédiens parviennent à leur donner de la chair. Il faut dire que Deville bénéficie d'un casting de haut niveau. Dans la veine cynique d'"Eaux profondes", "Péril en la demeure" s'apparente donc à un exercice de style ludique, un peu vain mais à la mise en scène brillante (avec notamment un montage remarquable fait de superbes enchaînements de séquences en ellipses ).

Réalisé par Michel Deville
Avec Michel Piccoli, Jeanne Moreau, Jean Yanne, Claude Piéplu, Philippe Léotard, Daniel Auteuil, Fanny Ardant
Film français
Genre : policier
Durée : 1h30
Année de production : 1986
Dans un café, un commissaire enquête sur un meurtre au milieu des habitués, tous plus insolites les uns que les autres.
Jeanne Moreau. Fanny Ardant. Piccoli. Piéplu. Bohringer. Auteuil. Philippe Léotard. Jean Yanne. Le cinéma français des années 80, et bien plus. Une fois encore, Deville prouve qu’il aime les acteurs, il les filme avec délicatesse et intuition. Dans ce bar insolite, chacun a sa scène, son espace, sa personnalité, fouillée jusqu’à la forme des verres et à la couleur des consommations – Deville soigne le détail. Son Paltoquet est un huis clos étrange, dérangeant, un Cluedo loufoque et kafkaïen, où s’enchaînent les jeux de mots, où l’absurde est roi, où la musique et les sons se font ponctuation. Crime, enquête, résolution, rideau. Et à la fin reste ce plaisir d’avoir assisté à une représentation jouée par de grands comédiens.

Réalisé par Michel Deville
Avec Miou-Miou, Régis Royer, Mari Casarès, Patrick Chesnais, Pierre Dux
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h35
Année de production : 1988
Une jeune femme, passionnée de littérature, devient lectrice à domicile et s’approprie peu à peu le personnage de l’un des romans qu’elle lit.
Pour le charme ingénu de Miou-Miou, pour le plaisir de revoir la grande Casarès en Générale russe marxiste ou Pierre Dux en magistrat égrillard, et pour l’exercice de style… Voir La Lectrice, c’est entrer de plain pied dans un univers à la fois poétique et absurde, doucement érotique, où réalité, fiction, roman et film s’entremêlent constamment. Miou-Miou vend sa voix comme elle vendrait son corps, ou son âme. Elle passe d’un client à l’autre, d’un décor à l’autre, comme elle changerait de chapitre. De Prévert à Duras, de Maupassant à Sade, de Marx à Baudelaire, Deville met en scène une déclaration d’amour, aux mots, aux livres objets ou traces d’histoire, et à la littérature tout entière.

Réalisé par Michel Deville
Avec Jean-Hugues Anglade, Marie Trintignant
Film français
Genre : comédie dramatique
Durée : 1h25
Année de production : 1990
Par une chaude nuit d’été, un homme et une femme se rencontrent, s’aiment et se découvrent. Petite aventure ou grand amour ?
Huis clos sensuel entre un homme et une femme qui apprennent à se connaître tout au long d’un exercice de style un peu hermétique. Mais les deux comédiens sont réellement étonnants.

Réalisé par  33 réalisateurs
Film français
Genre : drame
Durée : 1h30
Année de production : 1991
Une œuvre collective compilant plusieurs courts métrages ayant pour thème commun les prisonniers politiques.
Ce film, réalisé à la demande d'Amnesty International à l'occasion de son trentième anniversaire, regroupe trente courts-métrages de trois minutes réalisés par trente réalisateurs à partir de trente cas d'appel d'Amnesty.

Réalisé par Michel Deville.
Avec Jacques Dutronc, Mathilda May, Patrick Bruel, Vernon Dobtcheff
Film français
Genre : policier
Durée : 1h45
Année de production : 1991
Un jeu du chat et de la souris entre un homme d’affaires lié à la Mafia et un policier qui est séduit par son épouse.
Le scénario n’est pas d’une clarté exemplaire, mais on peut se laisser envoûter par les personnages et la virtuosité de la mise en scène.

Réalisé par Michel Deville
Avec Anémone, Xavier Beauvois, André Dussollier, Nicole Garcia, Michèle Laroque, François Marthouret, Hanna Schygulla, Patrick Chesnais
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h40
Année de production : 1994
Une quadragénaire malheureuse, à la recherche du grand amour de sa vie, dérange l’équilibre précaire de trois couples qui vivent dans une maison à la campagne.
Un huis-clos intimiste à huit personnages dressé par Michel Deville avec des acteurs dirigés comme toujours de main de maître. La réalisation apporte la rigueur et la poésie habituelles de Deville avec une musique utilisée comme toujours de façon réaliste et des images baignées de lumière. Les rapports des uns et des autres évoluent au gré du temps, modulés par un passé énigmatique qui obsède et finit par s’éclairer au dénouement. C’est un beau film qui n’a pas eu le succès qu’il aurait mérité et qui se regarde comme la plupart des œuvres de Deville avec une petite déchirure à l’âme…

Réalisé par Michel Deville
Avec Antoine de Caunes, Emmanuelle Seigner, Elodie Bouchez, Denis Podalydès
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h35
Année de production : 1996
Une statuette volée s’égare dans un lot de copies destinées à un comité sportif.
Le récit est gentiment farfelu et joue sur l’enchaînement de hasards, mais on reste déçu par le manque de rythme et la pauvreté des gags.

Réalisé par Michel Deville
Avec Albert Dupontel, Dominique Reymond, Valérie Dréville, Marianne Groves, André Thorent, Cécile Arnaud
Film français
Genre : comédie dramatique
Durée : 1h50
Année de production : 1999
Un médecin généraliste quadragénaire ne vit que pour son métier jusqu’au jour où il fait la connaissance d’une nouvelle patiente.
Adapté d’un roman de Martin Winckler, ce portrait au quotidien d’un médecin est remarquable de justesse. Dans le rôle principal, Albert Dupontel est excellent.

Réalisé par Michel Deville
Avec Simon Abkarian, Zabou Breitman, Stanislas Merhar, Lubna Azabal, Clotilde Courau, Vincent Elbaz, Julie Gayet, Denis Podalydès, Malik Zidi
Film français
Genre : comédie dramatique
Durée : 1h35
Année de production : 2002
En août 1946, à Paris, dans le quartier des tailleurs juifs, un atelier de confection pour dames décide de reprendre ses activités sans prévoir les éventuels problèmes que cela peut poser. Fragilisés à l'extrême mais déterminés à être là, résistants, quatre femmes, cinq hommes et quelques enfants font le pari de la vie avec de la fantaisie, de la légèreté.
Michel Deville signe un film pudique et en demi-teintes auquel ne manque qu'une petite étincelle de vie et de passion pour nous convaincre pleinement. A l'image d'une mise en scène si discrète qu'elle pourra passer pour insignifiante aux yeux de certains. On peut, certes, préférer le Deville passionné de Raphaël ou le Débauché, surréaliste du Paltoquet ou libertin de La Lectrice. Mais on ne saurait lui reprocher son goût nouveau pour l'espoir. La victoire - évidemment provisoire - d'un monde presque paisible.

Réalisé par Michel Deville
Avec Emmanuelle Béart, Charles Berling, Dominique Blanc, Jacques Bonnaffé, Julie Depardieu
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h15
Année de production : 2004
Un jeune homme désargenté veut épouser une riche héritière. Auparavant, il doit se défaire de sa maîtresse, une chanteuse de music-hall très jalouse.
Mise en scène élégante, rythme soutenu, dialogues électriques, comédiens énergiques : le film fait preuve d'une cohérence esthétique implacable. Mais à part ça, Deville se contente d'un exercice de style désuet. Seuls les amateurs transis du vaudeville seront séduits par cette respectueuse plaisanterie adaptée de Feydeau.