Réalisé par Jean Renoir
Avec Catherine Hessling,
Albert Dieudonné, Eugénie Naud, Jean Renoir
Film français muet
Genre :
Durée : 1h22
Année de production :
1924
Catherine
est servante dans une petite ville de province. Chassée de chez le député
Mallet qui l'emploie, elle trouve refuge dans une famille dont le fils de la
famille, dégénéré, meurt dans ses bras. On la chasse de nouveau. Après son
passage dans un hôtel borgne, elle est recueillie par le député, ce qui déclenche
des calomnies. La femme du politicien quitte le domicile conjugal avec que
Catherine accepte les avances de celui-ci. Scandale. Catherine se réfugie dans
un tramway que deux malfaiteurs lancent vers un précipice. Le député la sauve
et tous deux quittent pour toujours cette province malveillante.
Imaginé
par le cinéaste pour sa femme Catherine Hessling et achevé en 1924, ce film ne
fut projeté qu'en privé. Albert Dieudonné en assura un second montage qui
sortit en 1927 sous le titre Une vie sans joie.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Catherine Hessling, Harold Levingston, Pierre Lestringuez,
Pierre Champagne, Maurice Touzé, Pierre Renoir
Film français muet
Genre : comédie dramatique
Durée : 1h10
Année
de production : 1924
L’histoire
commence sur une péniche au fil de l’eau occupée par une jeune fille chargée
des besognes domestiques, son père et son oncle. Ayant fait une mauvaise chute
dans la rivière, le père se noie : sa fille se retrouve aux prises avec
l’oncle, une brute qui la martyrise. Elle s’enfuit mais fait de drôles de
rencontres dans la forêt avant de rencontrer Georges, qui l’héberge, la soigne
et la protège. Mais son oncle la retrouve.
La
Fille de l'eau, mélange mélodrame, néoréalisme, farce et surréalisme. Le film
oscille d'une extrémité à l'autre, du drame à la comédie lumineuse, du
naturalisme à une photographie très stylisée, du charme romantique à l'humanité
la plus crue. La fille de l’eau est qualifié par les
critiques de “fable bucolique à l’esthétique impressionniste”. Renoir utilise
les procédés types pour mettre en avant cela : sur-impression, flous,
fondus, déformations de l’image, jeu sur la lumière et le cadrage créant une
véritable “symphonie visuelle”.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Catherine Hessling, Jean
Angelo, Werner Krauss,
Raymond Guérin Catelain, Jacqueline Forzane
Film français muet
Genre
: drame
Durée : 2h35
Année de production :
1926
Paris,
XIX ème siècle, La vie de la pulpeuse et sensuelle Nana, femme à la mode
entretenue par un comte puis un chambellan. Elle sème, sans le vouloir
vraiment, la ruine et le deuil autour d'elle.
Pour
sa troisième réalisation, Jean Renoir trouve dans le roman d'Emile Zola Nana un
vecteur pour mettre en valeur Catherine Hessling. Le réalisateur a épousé en
1920 cet ancien modèle de son père Auguste Renoir ; il s'est mis au cinéma pour
en faire une grande vedette. Il finance lui-même Nana, ce qui lui donne une
très grande liberté. Il y engloutit une fortune, vendant des tableaux de son
père. Nana était, de tous ses films muets, celui que Jean Renoir préférait, et
même le premier de ses films qui, selon lui, valait la peine qu’on en parlât.
Influencé par le réalisme de Folie de femmes de Stroheim, Renoir réalise un
film qui annonce ses chefs-d’œuvre à venir. Tout Renoir est déjà là : le monde
du spectacle (Le Carrosse d’or, French cancan, etc.), la sensualité (Partie de
campagne), les domestiques et les maîtres (La Règle du jeu), l’opposition entre
le dionysiaque et l’apollinien, etc. Le film fut un échec et ruina Jean Renoir.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Marie-Louise Iribe, Jean
Angelo, Henri Debain, Pierre Lestringuez, Lucien Mancini
Film français muet
Genre : drame
Durée : 2h
Année de production :
1927
La
chanteuse des rues, Marquita, est devenue la maitresse du Prince Vlasco. Celui-ci
est tolérant sur le coté assez vulgaire de sa compagne, mais la chasse de chez
lui lorsqu'il decouvre un vol de bijoux. Quelques années plus tard, le Prince,
ruiné, est devenu chanteur, mais se meurt de faim. Marquita le retrouve.
Pratiquement
ruiné après l'échec commercial de la somptueuse adaptation de Nana (1926), Jean
Renoir accepte volontiers de diriger ce mélodrame classique pour la société de
production La Société des Artistes Réunis. Cela lui fournit non seulement une
certaine sécurité financière, mais lui permet de continuer à développer sa
technique de réalisateur. Sans être un chef d'œuvre, le film bénéficie du
regard humaniste de Renoir.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Amy Wells, Catherine
Hessling, Jean Storm, Manuel Raaby
Film français muet
Genre : fantastique
Durée : 33 min
Année de production :
1928
Court métrage
La nuit de Noël, une fillette sans abri tente de survivre en
vendant des allumettes! Mais la petite marchande d'allumettes qui grelotte de
froid s’endort dans la neige…
Une touche d'expressionnisme et l'influence de Chaplin :
Jean Renoir revisite le conte d'Andersen et transforme un classique mélodrame
en émouvant poème cinématographique.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Michel
Simon, Felix Oudart, Georges Pomies, Jean Storm, Manuel Raaby, Fridette Faton, Félix
Oudart, Jeanne Helbling, Paul Velsa
Film français muet
Genre : comédie
Durée : 1h25
Année de production :
1928
Un jeune homme, bourgeois et poète, est appelé pour
effectuer son service militaire en même temps que son valet. Le poète est en
but aux brimades de la chambrée pendant que le valet multiplie innocemment les
scandales.
Même si Tire au flanc s’apparente à un vaudeville
militaire potache à l’humour un peu daté, il est probable que Jean Vigo se soit
inspiré de ce film avant de tourner
Zéro de conduite 4 ans plus tard. Le film de Renoir est à la caserne ce que le
film de Vigo (plus poétique cependant)
est au collège.
Le tournoi dans la cité
Réalisé par Jean Renoir
Avec Suzanne Desprès, Jackie Monnier, Aldo Nadi,
Enrique Rivero
Film français muet
Genre : drame historique
Durée : 1h25
Année
de production : 1928
Dans
la cité de Villeville, au temps des guerres de religion, alors qu'un grand
tournoi se prépare, une jeune fille, Isabelle Ginori est convoitée par deux
hommes : François de Baynes, arrogant chef des protestants et coureur de
jupons, et Henri de Rogier, gentilhomme catholique et élu d'Isabelle....
Commande
réalisée dans le cadre du bi-millénaire de la cité de Carcassone, Le tournoi
dans la cité bénéficie « de décors somptueux, de costumes chatoyants, de la
participation de l’école de cavalerie de Saumur, de centaines de chevaux.»
(Jean Renoir). Les duels sont extrêmement efficaces avec des angles de caméra
qui nous font participer au combat et la mise en scène de la violence est d’une
crudité qui sauve le film de l’académisme et en fait un film sanglant et dénué
de mièvrerie. Mais pour ce qui est de l'intrigue du film, elle reste assez
limitée. Et entre les deux grandes scènes d'action, le scénario n’a pas l’efficacité
des grands films hollywoodiens de cape et épée même si on ne peut qu'admirer la
beauté des éclairages et des costumes dans les scènes d'intérieur. L’attention
retombe donc parfois mais Le tournoi dans la cité n’en reste pas moins un bon
film historique dont il est néanmoins difficile de reconnaître la patte de
Renoir.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Enrique Rivero, Manuel
Raabi, Jackie Monnier
Film français muet
Genre : drame
Durée : 1h40
Année de production :
1929
Pierre
Hoffer fait la connaissance d'une riche héritière, Claudie Duvernet, sur le
bateau d'Alger. Manuel, le cousin de l'héritière, tente de se débarrasser de la
jeune fille. Après une course-poursuite dans le désert, Pierre retrouve
Claudie. Entre-temps, l'oncle de Pierre lui aura inculqué le respect du
travail, ainsi que les vertus attachées à cette terre algérienne cultivée
depuis un siècle par les colons français.
Le
Bled se construit sur la base d’un scénario squelettique (Deux jeunes gens
esseulés se rencontrent par hasard à bord d’un paquebot les amenant en terres
algériennes, ont un coup de foudre, héritent d'un paquet d'argent, s'aiment et
se marient malgré quelques méchants dont ils se débarrassent au plus vite.) et
c’est principalement dans sa matière documentaire − la richesse de ses plans
dévoilant l’Algérie du 20ème siècle − que le film trouve un intérêt. Film de
commande destinée à commémorer le centenaire de la colonisation en Algérie
dont, paraît-il, Renoir avait honte, clôture son cinéma façon première période,
au temps du cinéma muet.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Michel Simon, Fernandel, Jacques Louvigny, Marguerite Pierry, Sacha
Tarride, Nicole Fernandez
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h02 min
Année de production :
1931
Madame Follavoine qui n'arrive pas à faire
prendre sa purge à son fils, réussit à la faire avaler à Monsieur Chouilloux,
digne fonctionnaire du ministère des Armées qui venait discuter du contrat du
siècle: la vente de pots de chambre incassables à l'armée Française. Non
seulement le marché n'est pas passé, mais les pots se révèlent friables comme
du verre et Chouilloux apprend qu'il est fait cocu par son cousin Horace
Truchet. En fin de compte, Toto n'est toujours pas purgé.
Renoir,
dont c’est le premier film parlant, réalise une adaptation cinématographique de
la pièce de Feydeau. C'est du théâtre filmé sans recherche de mise en scène
proprement cinématographique, la priorité étant donnée à la rapidité
d'exécution. A voir pour la qualité de l'interprétation.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Michel Simon,
Janie Marèze, Georges Flamant, Magdeleine Bérubet
Film français
Genre : drame
Durée : 1h35
Année de
production : 1931
Un employé solitaire ne devient lui-même que lorsqu'il s'adonne
à sa passion pour la peinture et qu'il s'arrache ainsi a la médiocrité de son
existence. Une prostituée surgit dans sa vie, qui le dupe, le vole et se moque
de lui.
Passant avec aisance
du ton de la comédie à celui du drame, Michel Simon réussit une extraordinaire
composition dans ce chef-d’œuvre qui est un des plus beaux films de Renoir.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Pierre Renoir, Winna Winfried, Georges Térof,
Georges Koudria
Film français
Genre : policier
Durée : 1h15
Année de
production : 1932
Un homme est retrouvé mort dans un endroit étrange où les
habitants semblent avoir quelques secrets cachés depuis trop longtemps.
Une des toutes
premières et l’une des plus belles adaptation de Simenon. Jean Renoir crée une
ambiance superbe. L’intrigue n’est pas très claire car une des bobines du film
a été perdue.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Michel Simon,
Charles Granval, Marcelle Hainia, Séverine Lerczinska
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h25
Année de
production : 1932
Un clochard hirsute, râleur, paresseux et sans gêne,
bouscule le quotidien d’une famille bourgeoise après avoir été sauvé d’une
noyade dans la Seine.
Après l’avoir joué au théâtre, Michel Simon reprend
admirablement le rôle au cinéma. Une œuvre puissante et marquante.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Fernand Charpin, Jeanne Lory, Jeanne Boitel,
Georges Pomiès, Max Dalban, Louis Seigner
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h23
Année de production :
1933
Chotard, un riche commerçant, ayant donné sa fille en
mariage à Julien, un écrivain qui rêve au lieu de travailler. On se querelle
beaucoup à ce sujet, jusqu'au jour où Julien reçoit le prix Goncourt. Le mépris
de Chotard envers Julien se transforme alors en admiration..
Un film au scénario assez mince, centré essentiellement
autour du personnage de Charpin et de sa gouaille légendaire.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Pierre Renoir,
Valentine Tessier, Max Dearly, Fernand Fabre.
Film français
Genre : drame
Durée : 1h40
Année de
production : 1933
Au XIX ème siècle, l’épouse d’un médecin de campagne, déçue
par son mode de vie, prend des amants et contracte des dettes.
Une très belle
adaptation du roman de Flaubert. Pierre Renoir est un parfait Charles Bovary et
Valentine Tessier est une très belle Emma.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Charles
Blavette, Celia Montalván, Andrex, Paul Bozzi
Film français
Genre : drame
psychologique
Durée : 1h40
Année de
production : 1934
Un homme, ouvrier dans un petit village de Provence et
aveuglé par sa passion, endosse le crime commis par la femme qu’il aime pour la
protéger.
En rupture avec les films de studio tournés à l'époque,
Toni fait figure de film précurseur du néo-réalisme. Financé par Marcel Pagnol,
filmé en grande partie sur place, sans musique de fond, et employant comme personnages
secondaires des gens du pays, le scénario s'appuie aussi sur une histoire
réelle, ce qui renforce son aspect documentaire.
Le film a eu une influence marquée sur Luchino Visconti,
qui a travaillé à ce film en tant qu'assistant de Renoir et qui développera le
néoréalisme à partir d'Ossessione en 1942.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Sylvia Bataille,
Georges Darnoux, André Gabriello
Film français
Genre : comédie
dramatique
Durée : 40 min
Année de
production : 1936
Des Parisiens partent en pique-nique.
Ce film court est
une des œuvres majeures de Jean Renoir. D’une grande pureté, ce film lumineux
procure un bonheur toujours aussi intense.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Jules Berry, René
Lefèvre, Florelle, Marcel Lévesque,
Henri Guisol, Jean Dasté
Film français
Genre :
drame social
Durée : 1h20
Année de production :
1936
Des
ouvriers créent une coopérative après le fuite de leur patron, un escroc, mais
celui-ci revient pour récupérer son affaire, bénéfices compris.
Première
rencontre de Renoir et de Jacques Prévert. Rencontre aussi avec toute l’équipe
des comédiens du groupe Octobre. Le scénario reflète bien les préoccupations de
l’époque – l’idéalisme de la classe ouvrière, à la veille du Front populaire,
la croyance en la solidarité ouvrière contre les mauvais patrons… C’est tout
d’abord un film de copains. La légende raconte que nombre de scènes furent
improvisées. Que le dialogue fût parfois écrit sur le plateau et que les
soirées, copieusement arrosées, ne furent pas tristes, au grand dam des commanditaires.
Enfermés pour les quatre cinquièmes du film dans le décor clos de la cour (le
film s’intitulait primitivement Sur la cour), Renoir joue avec acteurs et lieux
avec une fausse désinvolture. Il perfectionne son travail sur la profondeur de
champ et crée les plus époustouflants mouvements de caméra de l’époque. Le
fameux (depuis Bazin) panoramique circulaire à 360°, qui accompagne Lange
lorsqu’il quitte le bureau pour tuer Batala.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Jean Dasté, Nadia
Sibirskaïa, Madeleine Sologne
Film français
Genre : drame
Durée : 1h05
Année de production :
1936
A travers le discours de plusieurs personnages, un
récit de la richesse théorique de la France et des tristes réalités du
prolétariat en trois exemples.
Un
film ouvertement engagé, voire militant. Renoir, qui délégua beaucoup ses
assistants pour la réalisation, signe une œuvre forte. Le film a été tourné à
l'initiative du Parti communiste français pour la campagne électorale du Front
Populaire avec des fonds recueillis à la suite de collectes effectuées au cours
de meetings, et avec la participation bénévole des techniciens et artistes.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Louis Jouvet, Jean Gabin, Suzy Prim, Robert
Le Vigan, Vladimir Sokoloff, Junie Astor
Film français
Genre : drame
Durée : 1h35
Année de production :
1936
Un baron surprend un jour chez lui le cambrioleur Pepel. Ils
sympathisent et Pepel entraine le baron, qui finit de dilapider sa fortune,
dans son repaire, bouge infâme, ou règne le sordide receleur Kostileff...
Jean Renoir adapte Gorki et, inspiré par le duo
Gabin-Louis Jouvet, signe un chef-d’œuvre du cinéma français d'avant-guerre. Le
réalisateur fait preuve d'une imagination sans bornes pour magnifier chaque
plan, jouant avec merveille sur le noir et blanc sublime, puisant dans chaque
scène prétexte à sonder les profondeurs de l'âme humaine.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Jean Gabin, Pierre Fresnay, Erich Von
Stroheim, Marcel Dalio, Dita Parlo
Film français
Genre : guerre
Durée : 1h50
Année de
production : 1937
Pendant la première guerre mondiale, un groupe de
prisonniers français aux origines sociales très diverses se lie d’amitié et
prépare son évasion.
Un film pacifiste au message universel et au souffle humanitaire. Une des œuvres majeures de Jean Renoir.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Edouard
Delmlont, Edmond Ardisson, Andrex, Pierre Renoir.
Film français
Genre :
aventures
Durée : 2h10
Année de
production : 1938
Depuis la prise de
la Bastille au soulèvement du peuple de Paris, les débuts de la Révolution
française vue par les yeux d’un jeune paysan du sud de la France.
Exaltation de la
révolution, un film un peu manichéen mais animé d’une flamme humaniste.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Jean Gabin,
Simone Simon, Fernand Ledoux, Julien Carette
Film français
Genre : drame
Durée : 1h40
Année de
production : 1938
Une femme fatale entraîne ses amants dans la mort et son
mari dans la déchéance.
Jamais Jean Renoir n’a été aussi psychologiquement proche de
ses personnages dans cette adaptation poétique d’un roman de Zola, devenue l’un
des classiques du cinéma français.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Marcel Dalio,
Nora Gregor, Mila Parely, Roland Toutain
Film français
Genre : comédie
Durée : 1h45
Année de
production : 1939
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, une partie de
chasse se transforme en un chassé-croisé amoureux.
Renoir observe les règles du jeu social avec lucidité et
causticité en offrant une éblouissante leçon de cinéma. Une œuvre culte
interprétée par de grands acteurs.
L’étang tragique
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Walter Breenan,
Dana Andrews, Walter Huston, Anne Baxter
Film américain
Genre : drame
Durée : 1h25
Année de
production : 1941
Un chasseur retrouve
par hasard, dans les marais de Géorgie, un fugitif qui s’y cache depuis
plusieurs années. Il va l’aider à prouver son innocence.
« L'Étang tragique est le premier film américain de
Jean Renoir qui exige d'aller tourner en Géorgie et refuse les facilités d'une
réalisation en studio. Il s’attache à la nature et notamment à l'élément
aquatique si souvent présent dans son oeuvre, de La Fille de l'eau au Fleuve.
Sans avoir la qualité de ses plus beaux films, L'Étang tragique montre en tout
cas à quel point - et contrairement à ce qui a pu être dit - l'auteur de Renoir a pu s'adapter au style de production
hollywoodien et au ton même du cinéma américain, sans jamais renoncer à ses
propres thèmes.
Vivre libre
Réalisé par Jean Renoir
Avec Charles Laughton, Maureen
O'Hara, Georges Sanders, Kent Smith, Walter Slezak
Film américain
Genre : drame
Durée : 1h43
Année de production :
1943
Pendant
la Seconde Guerre mondiale, dans la France occupée, un maître d'école préfère
ne pas voir la situation tragique de son pays. Secrètement amoureux de sa jeune
voisine et collègue, il va se trouver malgré lui mêlé dans des actes
anti-allemands…
Vivre
libre est le deuxième film de Jean Renoir à avoir été réalisé aux Etats-Unis.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata en 1939, le metteur en scène s'exila
outre-Atlantique. En 1943, il se fit naturaliser américain.
Vivre
Libre fait partie des œuvres les moins connues, et les
moins appréciées du maître français. Précédée d’une fâcheuse réputation de film
de propagande, assassinée par la presse résistante qui ne s’y reconnaissait
pas, cette œuvre de commande reste aujourd’hui un objet mal-aimé dans la
filmographie de Renoir. Vivre libre se distingue des films de propagande par une
belle interprétation, de Charles Laughton notamment. Son discours de fin au
tribunal est un brillant et inspiré réquisitoire pour la Liberté, au lyrisme
exaltant. Vivre libre n'est pas à classer parmi les grands films de
Jean Renoir mais il ne mérite pas la désaffection dont il est l'objet.
L’homme du sud
Réalisé par Jean Renoir
Avec Zachary Scott, Betty Field, John Carroll Naish, Beulah Bondi, Charles
Kemper, Percy Kilbride, Norman Lloyd
Film américain
Genre : drame
Durée : 1h32
Année de production :
1945
Sam
et Nona Tucker ne veulent plus être journaliers agricoles et, après la récolte
d'automne, décident de cultiver leur propre champ de coton. Avec Daisy et
Jottie, leurs enfants, et la grand-mère, une sacrée râleuse, ils s'installent
sur une terre concédée par le patron où toutes les désillusions les
attendent...
En
voyant le film de Renoir, il est difficile de ne pas penser à certains métrages
de John Ford, et en premier lieu à Qu'elle était verte ma vallée. On y retrouve
certains thèmes en commun comme une description de personnages dignes malgré
leur misère ou leur attachement à la terre. Compte tenu de ses convictions
politiques, il n'y a rien d'étonnant à ce que le metteur en scène de la Bête
humaine se soit intéressé au sort de cette population et à la description de la
rude vie de cette famille de modestes paysans dont on suit le pénible travail
pendant une année rythmée par le cycle des saisons. Renoir s'intéresse non
seulement aux habitants du Sud mais également à la région elle-même. Il en
décrit l'atmosphère, l'état d'esprit, les mœurs, l'importance de la terre dans
la vie des habitants et les paysages. A ce titre, son utilisation de la
profondeur de champ est éloquente, le paysage ayant toujours son rôle à
l'écran. Renoir insista d'ailleurs pour tourner sur les lieux mêmes où
l'histoire se déroule. Si le film n'atteint pas les sommets du cinéaste dans les
années 30 et 50, il n'en demeure pas moins une oeuvre intéressante.
Le journal d’une femme de
chambre
Réalisé par Jean Renoir
Avec
Paulette Goddard, Burgess Meredith, Hurt Hatfield, Francis Lederer
Film américain
Genre : drame
Durée : 1h30
Année de production :
1946
En Normandie, les aventures d’une jeune soubrette
humiliée par ses maîtres et convoitée par trois hommes, dont le fils de sa
patronne, une bourgeoise.
Dix-huit ans avant Luis Bunuel, Jean Renoir adapte
aux Etats-Unis le livre de Mirbeau. Malgré ses qualités, cette version très infidèle au roman fut mal accueillie à sa sortie.
La femme sur la plage
Réalisé par Jean Renoir
Avec Joan Bennett, Robert
Ryan, Charles Bickford
Film américain
Genre : drame
Durée : 1h10
Année de production :
1947
Hanté
et fortement perturbé par une tragédie maritime survenue pendant la guerre, un
garde-côte peine à retrouver une vie paisible. Il rencontre une femme seule sur
la plage battue par les vents. Elle vit non loin de là avec son mari, un
peintre qui a perdu la vue et avec lequel elle entretient des rapports mêlés
d'amour et de haine…
Quand
il entame le tournage de La Femme sur la Plage (The
Woman on the Beach, 1947), Renoir ne fait déjà plus mystère de sa
progressive aversion pour le système hollywoodien. Cinquième et dernier film de
sa période américaine controversée, il ne lui inspire d’ailleurs que sarcasmes,
alors même qu’il n’en a pas fini le tournage : "La
seule chose que j’ai faite ici qui en valait la peine, c’est L’Homme du Sud. Pour La Femme sur la Plage, il y
avait un roman avec une pauvre intrigue dont la RKO me confia la réalisation. J’ai accepté, je ne sais pas pourquoi,
sans doute pour payer mes taxes. » Tourné sans grande conviction, remodelé pour
un bon tiers suite à une semaine de désastreuses previews, La Femme sur
la Plage ferme le ban d’une parenthèse hollywoodienne sans grand
éclat. Pourtant, La femme sur la
plage peut exercer une certaine fascination avec ses trois personnages très
différents qui ont chacun leurs fantômes, leurs errements et leurs espoirs. Les
liens qui se tissent entre eux sont assez étonnants avec une forte tension
sexuelle sous-jacente qui semble toujours sur le point d'exploser. Cependant,
la fin, imposée par les studios, est inconsistante.
Le fleuve
Réalisé par Jean Renoir
Avec
Nora Swinburne, Esmond Knight, Arthur Shields, Radha, Patricia Walters, Thomas
E. Breen
Film
franco-américano-indien
Genre : drame
Durée : 1h40.
Année de production :
1951
En Inde, trois adolescentes sont fascinées par
l’arrivée d’un soldat, estropié, vétéran de la Seconde Guerre mondiale. Sa
présence crée bon nombre de troubles.
Jean
Renoir a tourné Le Fleuve en anglais avec une production indienne, aucun studio
américain n’ayant voulu financer le projet. Il s’agit de son premier film en
couleurs.
Aujourd’hui,
Le Fleuve est devenu un classique incontournable mais il
faut rappeler qu’à l’époque il était considéré par beaucoup comme un film
d’avant-garde. Jean Renoir et son équipe ont en effet réalisé un long métrage
ambitieux mêlant expérimentations techniques, originalité de la mise en scène
et exploration d’une culture méconnue. Mais cette audace n’empêcha pas Renoir
de signer une oeuvre profondément fidèle à ses valeurs et ses
thématiques...
Outre
les scènes dialoguées parfaitement cadrées et colorées, c’est surtout lors des
digressions documentaires que Renoir s’approche le plus de l’art de son père.
Ainsi, les images filmées lors de la fête de Diwali, celles de la manufacture
de jute ou encore ces fameux plans langoureux sur les escaliers qui bordent le
fleuve dégagent une force picturale inouïe.
Au-delà de l’histoire sentimentale, le fond du propos est justement sur l’harmonie, chaque personne chaque objet faisant partie d’un tout pour parvenir à une certaine plénitude. Le récit est majestueux. Le Fleuve peut être vu comme un des beaux hymnes à la vie.
Au-delà de l’histoire sentimentale, le fond du propos est justement sur l’harmonie, chaque personne chaque objet faisant partie d’un tout pour parvenir à une certaine plénitude. Le récit est majestueux. Le Fleuve peut être vu comme un des beaux hymnes à la vie.
Réalisé par Jean Renoir
Avec
Anna Magnani, Duncan Lamont, Odoardo Spadaro, Riccardo Rioli
Film franco-italien
Genre : comédie
dramatique
Durée : 1h40
Année de production :
1952
Au
XVIII ème siècle, une trop belle comédienne italienne sème la zizanie dans une
cour d’Amérique du Sud.
Initialement prévu pour
Visconti, ce film tourné en Italie par Renoir est une merveille visuelle. Il
s’agit d’un des derniers grands chefs-d’œuvre du metteur en scène.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Jean Gabin,
Françoise Arnoul, Maria Félix, Gianni Esposito, Michel Piccoli, Gaston
ModotPhilippe Clay
Film français
Genre : musical
Durée : 1h40
Année de
production : 1954
La naissance du plus célèbre cabaret parisien, le
Moulin-Rouge.
Une œuvre mythique qui
émerveille par sa perfection technique, par la magie de son interprétation et
par la beauté de ses images, références impressionnistes.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Ingrid Bergman,
Jean Marais, Mel Ferrer, Jean Richard
Film franco-italien
Genre : comédie,
drame historique
Durée : 1h36
Année de
production : 1956
Elena Sorokovska, veuve en exil d'un prince polonais, est
une jolie femme un peu extravagante, qui vit à Paris vers la fin des années
1880. Elle est persuadée qu'elle est faite pour aider les hommes célèbres à
accomplir leur destinée : son talisman est une marguerite. Pour l'heure, elle
s'intéresse à François Rollan, un général très populaire, dont le gouvernement
cherche à étouffer l'influence....
Une gentille et légère comédie de mœurs, moins pertinente
que certaines autres oeuvres de Renoir sur les batifolages de la haute société.
Le film vaut surtout pour ses comédiens, Ingrid Bergman est délicieuse et Mel
Ferrer tout simplement formidable. Pour le reste, on oubliera un scénario aussi
rocambolesque qu'improbable.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Paul Meurisse, Catherine Rouvel, Fernand Sardou, Jacqueline Morane,
Jean-Pierre Granval, Micheline Gary
Film français
Genre : drame humain
Durée : 1h32
Année de production :
1959
Un
éminent biologiste développe une théorie pour faire adopter l'insémination
artificielle afin de faire progresser la race humaine. Nénette, déçue de l'amour
après une expérience malheureuse, désire se porter volontaire. La jeune fille
descend de son mas isolé de Provence alors que le guindé scientifique organise
un déjeuner sur l'herbe pour officialiser ses fiançailles avec sa cousine…
Fable
assez poétique qui fustige le développement scientifique aveugle et prône le
rapprochement à la nature. Avec le recul, le film peut paraître étonnamment
visionnaire sur certains points. Le titre est bien entendu une référence au
tableau homonyme de Manet qui mêle, tout comme le film, nature, sexualité et
intellectualisme. L'influence ou hommage à l'impressionnisme est d'ailleurs
présente dans le film sous plusieurs formes, ne serait-ce que par cette
glorification de la nature que son père, Auguste Renoir, a si souvent peinte.
Catherine Rouvel peut aussi évoquer certains modèles du peintre. Le déjeuner
sur l'herbe
est un film plein de fraîcheur et de simplicité, avec une certaine naïveté
attachante. Les personnages sont admirablement typés, volontairement avec excès
pour certains. Paul Meurisse excelle dans ce style de personnage guindé,
pompeux et maniéré ; le film regorge de seconds rôles hauts en couleur.
Réalisé par Jean Renoir
Avec Jean-Louis
Barrault, Teddy Bilis, Michel Vitold, Jean Topart
Film français
Genre :
fantastique
Durée : 1h35
Année de
production : 1959
Un psychiatre de renom est lié par des liens mystérieux à un
individu des plus inquiétants, suspect de meurtre.
Un curieux Renoir tourné pour la télévision. Ce dernier
adapte « Docteur Jekyll et Mister Hyde » à sa manière.
Malheureusement, le film surprend par sa sécheresse. A noter la performance de
Jean-Louis Barrault et son formidable travail de dédoublement.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Jean-Pierre
Cassel, Claude Brasseur, Claude Rich, Jacques Jouanneau
Film français
Genre : comédie
dramatique
Durée : 1h50
Année de
production : 1962
Pendant la Seconde Guerre mondiale, en France puis en
Allemagne, deux prisonniers de guerre ne pensent qu’à s’évader d’un camp
disciplinaire.
Jean Renoir fait œuvre
de moraliste dans ce film plaisant, adaptation d’un bon roman de Jacques
Perret.
Réalisé par Jean
Renoir
Avec Nino Formicola,
Milly, Roger Trapp, Roger Lombard, Jeanne Moreau, Jean Carmet
Film
franco-germano-italien
Genre : comédie
Durée : 1h35
Année de
production : 1970
Jean Renoir présente
4 histoires : « Le dernier réveillon », « La cireuse
électrique », « La chanteuse » et « Le roi d’Yvetot ».
Diffusé en 1970 à la télévision, le film sera exploité en
salles à partir de 1975. Ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais l'adieu le plus
émouvant qu'un grand cinéaste puisse adresser à son public. Quatre pièces
fugitives, fragments détachés d'un ensemble qu'il n'a pu mener à bien et qui
devait s'intituler C'est la révolution ! On a donc, ici, un conte de Noël à la
Andersen (Le Dernier réveillon), une tragi-comédie musicale miniature (La
Cireuse électrique), un refrain nostalgique (Quand l'amour meurt) et un fabliau
provencal libertin (Le Roi d'Yvetot) : un pur joyau.
Au dernier plan, comme au théâtre, les acteurs se mettent en rang et saluent. les Américains ont accueilli le film par de simples mots "C'est merveilleux", alors qu'en France il est pratiquement passé inaperçu.
Au dernier plan, comme au théâtre, les acteurs se mettent en rang et saluent. les Américains ont accueilli le film par de simples mots "C'est merveilleux", alors qu'en France il est pratiquement passé inaperçu.