Avec Ronald Mlodzic, Jack Messinger, Iain Ewing,
Clara Mayer
Film canadien
Genre : anticipation
Durée : 1h05
Année de production : 1969
Isolés
et enfermés, sept jeunes adultes, hommes et femmes, servent de cobayes à
d'étranges expériences scientifiques. Ils ne peuvent plus parler, suite à une
opération, mais ont développé d'étonnantes capacités télépathiques. Un réseau
de caméras permet à des scientifiques d'étudier leurs comportements et leurs
relations...
Film
expérimental, STEREO est filmé en pellicule 35mm, en noir et blanc, dans un
bâtiment universitaire déserté, durant l'été, avec l'aide de sept jeunes
acteurs qui n'étaient alors pas des comédiens professionnels.
Ce
qui frappe en découvrant STEREO aujourd'hui, c'est que, déjà, beaucoup
du cinéma de Cronenberg, de sa manière d'approcher la science-fiction, s'avère
présente. La perfection de la forme, la rigueur de la mise en scène nous
renvoient déjà à l’œil de Cronenberg, à son regard à la fois détaché,
entomologique. Les thèmes des films plus connus de Cronenberg sont eux aussi
présents : mutations, drogues et sexualités expérimentales s'y mêlent
déjà. Bien qu'inégal et assez déconcertant, STEREO n'en reste pas moins
une curiosité intéressante, un véritable film de Cronenberg, déjà porteur de la
marque visuelle et de son univers si singulier.
Avec Ronald Mlozik, John Lidolt, Paul Mulholland,
Jack Messinger
Film canadien
Genre : anticipation
Durée : 1h10
Année de production :
1970
Adrian
Tripod est le directeur de La Maison de la Peau, institut pour riches patients
atteints de pathologies dermatologiques suite à l’usage de produits de beauté.
Il succède à Antoine Rouge, médecin décédé d’une maladie qu’il a lui-même
découvert et à laquelle il a donné son nom. Des patients de l’Institut, il ne
reste plus qu’un individu, les autres ayant visiblement succombé à l’épidémie
Rouge.
N’ayant
toujours pas à souffrir d’une quelconque contrainte de rentabilité, David
Cronenberg poursuit dans le domaine du cinéma expérimental. Crimes of the future
dispose des mêmes particularités que Stereo, à savoir l’absence de
dialogues au profit d’une voix off, pas de musique et une dramaturgie réduite à
sa plus simple expression. Néanmoins, quelques changements sont perceptibles
d’un film à l’autre -le plus évident étant ici l’usage de la couleur-,
démontrant une volonté du jeune cinéaste de s’inscrire davantage dans la
fiction. Ce qui est étonnant dans ce deuxième film, c’est qu’il porte en germe,
comme c’était le cas avec Stereo les thèmes que Cronenberg
développera plus tard : nouvelle chair, corporations et conspirations,
esthétique des organes internes, épidémies, mutations, excroissances… Stereo et Crimes of the Future sont les
passionnants témoins d’une œuvre en devenir.
Réalisé par David Cronenberg.
Avec Paul Hampton, Joe
Silver, Lynn Lowry, Barbara Steele
Film canadien
Genre :
épouvante-horreur, science-fiction
Durée : 1h27
Année de production :
1975
Titre original : SHIVERS
Un
mystérieux parasite destiné à libérer la sexualité des humains, sème la folie
et la mort Dans un ensemble résidentiel de Montréal.
Premier
« grand film » de Cronenberg, « Frissons » malgré un côté
kitch révélé par les décors des années 70 se veut résolument moderne par son
sujet et ses propos sont on ne peut plus d’actualité. Cronenberg a d’ailleurs
toujours su admirablement adapter des thèmes intemporels à ses films.
Prophétie
annonciatrice de la maladie du SIDA (le film date de 1974), l’épidémie de
violence sexuelle peut se transmettre
par un simple baiser, un parasite s’infiltrant alors par tous les orifices
naturels de l’homme. David Cronenberg dans ce
premier film ne fait qu’effleurer le thème récurent à toute son œuvre :
l’horreur viscérale et cérébrale, l’interaction de la chair et de l’esprit. Et
pourtant on sent bien que tout cela n’est pas très loin et ne demande qu’à
percer. Il est amusant de constater à quel point Cronenberg utilise cet alibi
du virus afin de "justifier" à l’écran ce qui pouvait choquer il y a
trente ans : couple homosexuel, arsenal sado-masochiste, liaison vieux/jeune.
Le réalisateur (ab)use de ce procédé afin d’échapper à toute critique morale
liée à la révolution des sexes en vigueur à l’époque. Distribué de manière très
confidentielle dans les réseaux de films de genre aussi méprisés que le porno
ou le gore, Frissons
se présente d’emblée comme un énième film de genre aux yeux de la critique
de bon goût. Cronenberg, déjà adulé à juste titre par de nombreux fans, ne peut
être à cette époque qu’affilié à la mouvance underground et contestataire dont
ce premier film est inextricable dans l’esprit. Film de genre en même temps que
pamphlet anti-conservateur, le premier film du canadien contient,
soulignons-le, de nombreuses scènes très efficaces et aux effets spéciaux de
qualité (la scène de la lycéenne, les ventres "en action", le viol
dans la baignoire). Alors certes, Frissons
peut paraître à plusieurs reprises maladroit dans sa mise en scène, Cronenberg
hésitant dans ses cadrages et sa façon de gérer l’espace (il apprenait
véritablement sur le tas) mais cette première oeuvre se doit d’être abordée
déjà comme l’affirmation d’une personnalité hors du commun.
Réalisé par David Cronenberg
Avec
Marilyn Chambers, Frank Moore, Joe Silver, Howard Ryshpan
Film canadien
Genre : épouvante-
horreur
Durée : 1h31
Année de production :
1977
Victime
d’un grave accident de moto avec son ami, Rose est victime d’une expérience
médicale hasardeuse et déclenche une atroce épidémie.
Rage
manque cruellement de moyens et cela se ressent à l’écran. Dès lors, Cronenberg
s’est employé, avec succès, à faire oublier ce manque par une mise en scène
astucieuse et une tension sans faille. De plus, il n’a pas choisi son
actrice principale par hasard. La présence de la star du X, et l’ambiance
général du film, induit une tension sexuelle quasi palpable. C’est d’ailleurs
une constante dans l’œuvre du réalisateur. Et comme souvent, sexe et violence
font bon ménage. Un film fort par son ambiance dérangeante.
Avec William Smith, John Saxon, Nicholas Campbell
Film
canadien
Genre : drame
Durée : 1h31
Année de production :
1979
Un pilote vieillissant est victime des magouilles
d'un propriétaire véreux et sans scrupule.
Tourné
entre le très glauque Rage et le magnifique Chromosome
3, Fast
Company est pour David Cronenberg une pure oeuvre de commande qui concerne
néanmoins un sujet qui le passionne, l'univers des courses automobiles et plus
précisément des courses de dragsters. Cet édifiant hommage à un sport peu
connu est une parenthèse dans une filmographie presque sans faute du canadien,
une pure curiosité en raison, paradoxalement, de l’anonymat du produit.
Réalisé
par David Cronenberg.
Avec Oliver Reed, Samantha Eggar, Art Hindle,
Cindy Hinds
Film
canadien.
Genre :
fantastique.
Durée :
1h30.
Année
de production : 1979.
Dans un institut psychiatrique, le docteur Hal Raglan expérimente sa
nouvelle thérapie sur les troubles mentaux qu’il matérialise par des
excroissances dermiques, baptisés "psychoprotoplasmes". L'une de ses
patientes se nomme Nola Carveth, jeune femme en instance de divorce. La fille
de celle-ci, Candice, sa grand-mère et l'institutrice de Candice, sont victimes
de sévices inexpliqués. Après avoir fait des recherches, Frank, le mari de
Nola, découvre que sa future ex-femme a matérialisé ses troubles mentaux en
mettant au monde, seule, des enfants meurtriers.
« Chromosome
3 » (dont le titre ne veut rien dire puisqu’en anglais « The
Brood » signifie « La Couvée » ou « La Portée ») est
l’œuvre la plus autobiographique de Cronenberg. A la fin des années 70, sa
femme de Cronenberg rejoint une sorte de secte anti-psychiatrique et son mari
prend le risque de kidnapper leur propre fille. On comprend mieux alors les
références auxquelles le réalisateur fait allusion (la séparation, la
psychiatrie, la recherche de l’enfant). Tourné en 1979, le film une nouvelle fois
en avance sur son temps traite non seulement du divorce mais également des
manifestations psychosomatiques c’est à dire des troubles organiques favorisés
par des facteurs psychiques. Avec Cronenberg, le mental s’allie à la
chair pour mieux choquer les âmes sensibles et explore les faces les plus
sombres de la terreur biologique. Le style Cronenberg se définit totalement grâce
à ce film et conduira le réalisateur dans une voie dont il ne s'éloignera que
peu rarement. Pas de serial killer, pas d’artifices maintes fois utilisés, mais
une frayeur viscérale destinée à bouleverser les plus aguerris. Un film
dérangeant, sombre et passionnant.
Avec
Stephen Lack, Patrick McGoohan, Michael Ironside
Film canadien
Genre : fantastique
Durée : 1h40
Année de production :
1980
Un « scanner », homme capable de tuer à distance,
est enlevé par une organisation pour neutraliser d’autres
« scanners ».
Cronenberg est toujours très fort dans l’art de créer des
ambiances déboussolantes. Si le déroulement narratif de Scanners a
quelque peu mal vieilli, force est de reconnaître que son impact demeure
toujours aussi fort tant le sujet est abordé avec une incroyable précision
témoignant d’une réelle passion du réalisateur pour tout ce qui touche de près
ou de loin à la rencontre désastreuse entre le domaine médical et l’horrible.
Un film éprouvant et efficace.
Réalisé par David Cronenberg
Avec
James Woods, Sonja Smits, Deborah Harry, Peter Dvorsky
Film canadien
Genre : fantastique
Durée : 1h35
Année de production :
1982
Un
programme de télévision suscite pulsions et hallucinations morbides.
Videodrome, sous ses airs de film
d'horreur et de science-fiction, s'avère bien plus : une sorte de pamphlet
intelligent sur nos rapports avec la télévision. Appliquant son
style à un sujet attrayant, Cronenberg signe un film hypnotisant, où James
Woods fait forte impression.
Avec
Christopher Walken, Tom Skerritt, Brooke Adams, Martin Sheen
Film américain
Genre : fantastique
Durée : 1h35
Année de production :
1983
Après
un coma de plusieurs années, un professeur de littérature découvre qu’ il
peut connaître le passé et l’avenir d’une personne par simple contact.
Dans
cette adaptation du roman de Stephen
King, les thèmes chers à Cronenberg sont quelque peu délaissés au profit d'une
histoire relativement simple menée dans un rythme assez classique. Le style,
lui, demeure présent : en effet, si il n'y a pas dans Dead Zone de
mutations corporelles, d'excroissances organiques, de débordements gores, il y
a en revanche une atmosphère tenant à la fois des premiers films du réalisateur
(la froideur esthétique : la neige, la sobriété de la photographie) et de ceux
qui suivront (le pessimisme, la tristesse...). Un film inquiétant dans la
lignée des œuvres de David Cronenberg, remarquablement servi par Christopher
Walken.
Réalisé par David Cronenberg
Avec
Jeff Goldblum, Geena Davis, John Getz, Joy Boushel
Film américain
Genre : fantastique
Durée : 1h40
Année de production :
1986
A la
suite d’une expérience ratée, un scientifique se métamorphose en mouche géante.
Il sème bientôt le désordre dans son entourage.
En
réalisant ce remake d’un classique du cinéma fantastique des années 1950,
Cronenberg a mis l’accent sur les effets spéciaux « gore » tout en
suivant avec beaucoup d’émotion la lente dégradation physique et psychique de
son personnage principal.
Réalisé par David Cronenberg
Avec Jeremy Irons, Geneviève
Bujold, Heidi Van Palleske, Barbara Gordon
Film canadien, américain
Genre : fantastique
Durée : 1h55
Année de production :
1988
Des
jumeaux, tous deux gynécologues, partagent tout, même leur maîtresse, une
actrice d’âge mûr, et s’entraînent mutuellement dans une folie meurtrière.
Une
œuvre troublante et bouleversante, nourrie des obsessions de David Cronenberg. Entre émotion pure et
froideur exacerbée, Cronenberg trouvait ici la dialectique miraculeuse entre
ses œuvres passées et à venir.
Réalisé par David Cronenberg
Avec
Peter Weller, Ian Holm, Judy Davis, Julian Sands, Roy Scheider,
Film
anglo-canadien
Genre : drame,
épouvante-horreur
Durée : 1h50
Année de production :
1991
1953, New York. Intellectuel et drogué, William Lee est exterminateur
de cafards et junky. Il découvre un jour que sa femme lui vole des produits
pour son propre usage. Arrêté par la police, Il croit être la victime
d'hallucinations du fait de son exposition continue aux pesticides. Selon lui,
il est un agent secret dont le supérieur est un insecte géant. Ce dernier lui
ordonne de tuer sa propre femme, Joan Lee.
Avec
ce film, Cronenberg revient aux créatures visqueuses. Porté par l’unanimité
critique et publique reçue par Faux semblants, Cronenberg peut enfin adapter
pour l’écran ce qui reste son livre de chevet, et probablement l’un des plus
déroutants du vingtième siècle. Mais Cronenberg ne suit pas le livre original et contourne avec
beaucoup d’adresse les écueils de l’adaptation en refusant la
transposition pour lui préférer une variation libre autour de l’œuvre et
de l’univers de Burroughs. Le metteur en scène glisse magistralement
de l'hallucination à la réalité, finissant par mettre en doute l'une comme
l'autre, pour ne plus nous intéresser qu'à la vérité de l’œuvre. Un climat
unique, une ambiance et un décor dérangeants pour un film singulier, étrange, angoissant et sombre.
Avec
Jeremy Irons, John Lone, Barbara Sukowa, Ian Richardson
Film américain
Genre : drame
Durée : 1h45
Année de production :
1993
A Pékin en 1964, le comptable à l’ambassade de France
tombe sous le charme d’une cantatrice qui lui soutire secrètement des
renseignements pour le compte de son gouvernement.
David
Cronenberg nous fait pénétrer dans l’univers mental de son héros et réalise une
œuvre flamboyante sur le jeu des apparences.
Avec
James Spader, Deborah Unger, Holly Hunter, Rosanna Arquette, Elias Koteas
Film canado franco
britannique
Genre : drame, horreur
Durée : 1h35
Année de production :
1996
Après
un accident de voiture, un couple bascule dans la fascination pour une
sexualité morbide.
Crash de JG Ballard donne à Cronenberg l'opportunité
de poursuivre son investigation du corps humain, d'un corps profond, viscéral
et organique. En adaptant le livre d’anticipation culte de James Graham Ballard,
il trouve le matériau de base idéal pour affronter frontalement ses obsessions,
les ancrer dans un réalisme cru. Cronenberg pervertit les principaux
fantasmes masculins, la femme et la voiture, et les mélange dans un film
bizarre, dans lequel les personnages sembles vides dans une existence qui n’a
plus de sens et pour lesquels il ne vont ressentir de sensations vraies que par
des expériences extrêmes. Avec un casting en tous points parfaits grâce à des
acteurs tous prodigieux, Cronenberg
réussit son entreprise avec brio. Tous ses personnages désincarnés, poussés
simplement par leurs pulsions presque animales, font vivre ce tableau
désenchanté. L’érotisme est présent dans chaque image, dans chaque rapport
homme/femme, homme/homme, femme/femme ou humain/tôle froissée. C’est très
dérangeant mais cet objet à première vue froid et auteurisant devient une œuvre majeure et inoubliable.
Avec Jennifer Jason Leigh,
Jude Law, Willem Dafoe, Ian Holm, Don McKellar
Film canado-britannique
Genre : science-fiction
Durée : 1h35
Année de production :
1999
En compagnie d’un
homme qui lui a sauvé la vie, une conceptrice de jeux vidéo explore l’univers
étrange de sa nouvelle création « eXistenZ »
Cronenberg explore et explose le mélange chair-technologie
dans un film où le spectateur devient le joueur, placé au cœur du jeu vidéo où
il est impossible de distinguer le jeu de la réalité. Car Cronenberg est un
cinéaste
de la mise en cause de la réalité. Le principal enjeu du film est là,
c'est-à-dire dans le sens à donner à cette fuite face au réel. En ce sens, le film est vraiment la suite de
Videodrome, dont il reprend les principaux
thèmes et, dans une certaine mesure,
le dispositif.
Avec Ralph Fiennes, Miranda
Richardson, Gabriel Byrne
Film
canado-franco-britannique
Genre : suspense
Durée : 1h35
Année de production :
2001
Le retour au foyer d’un jeune homme à peine sorti de
l’asile, et qui s’imagine que son père a tué sa mère pour la remplacer par une
prostituée.
Une œuvre glaciale
à la mise en scène épurée aussi précise dans son agencement que la composition
de son interprète principal, Ralph Fiennes. On est emporté dans cette impressionnante exploration de la folie.
Avec
Viggo Mortensen, Maria Bello, Ed Harris, William Hurt, Ashton Jones
Film américain
Genre : suspense
Durée : 1h35
Année de production :
2005
Après s’être débarrassé de deux tueurs, un brave père de
famille devient la cible d’un gangster qui croit reconnaître en lui un ancien
malfrat.
Cronenberg
délaisse ici le bizarre et opte pour une forme plus conventionnelle, et sans
étalage racoleur, pour nous offrir une réflexion sur la violence que nous
portons en nous, sur l’autodéfense et même sur le plaisir à la voir intervenir. Il construit savamment une vraie tension
psychologique grâce à une maestria dans la mise en scène extrêmement
précise, où tout est parfait et d’une efficacité redoutable. Il s’appuie aussi sur son personnage
principal auquel Viggo Mortensen donne par son physique assez gentillet toute
son ambivalence. Cette perfection dans la forme donne une profondeur
inhabituelle à une histoire qui, en d’autres mains, n’aurait pu être que
banale.

Film
français
Genre
: sketches
Durée
: 1h40
Année de production
: 2007
Chacun
son cinéma est un film à sketches français réalisé à l'occasion des 60 ans du
Festival de Cannes en 2007.
Un bouquet de 33 fleurs filmiques,
au parfum forcément inégal mais indubitablement enivrant et original. Format
très court oblige, trois minutes, les segments comiques sont les plus
efficaces.
Réalisé par David Cronenberg
Avec Viggo Mortensen, Naomi Watts, Armin
Mueller-Stahl, Vincent Cassel, Jerzy Skolimowski
Film américain, canadien,
britannique
Genre : thriller
Durée : 1h40
Année de production :
2007
Bouleversée
par la mort d'une jeune fille qu'elle aidait à accoucher, Anna tente de
retrouver la famille du nouveau-né en s'aidant du journal intime de la
disparue, écrit en russe. En remontant la piste de l'ouvrage qu'elle tente de
faire décrypter, la sage-femme rencontre Semyon. Elle ignore que ce paisible
propriétaire du luxueux restaurant Trans-Siberian est en fait un redoutable
chef de gang et que le document qu'elle possède va lui attirer de sérieux problèmes…
Film noir glacial et tranchant comme une lame de
rasoir tourné à Londres, premier grand film moderne sur les mafias
d'aujourd'hui, « les promesses de l'ombre » est brillamment mis en
scène. Cronenberg n'a jamais été aussi simple et direct qu’avec ce film qui
cache une vraie tragédie shakespearienne. Un chef-d’œuvre, intense, violent,
complexe, doté d'un casting haut de gamme et dominé par la prestation
époustouflante de Viggo Mortensen.
Avec Keira Knightley, Viggo Mortensen, Michael
Fassbender
Film canadien, britannique,
allemand, suisse
Genre : drame
Durée : 1h39
Année de production :
2011
Sabina Spielrein est une jeune femme souffrant
d'hystérie. Elle est alors soignée par le psychanalyste Carl Jung, dont elle
devient rapidement la maîtresse. Cette relation se complique fortement lorsque
Sabina entre en contact avec un autre psychanalyste, Sigmund Freud. À partir de
là, les rapports entre Jung et Freud se développent de la séduction mutuelle
initiale jusqu'à la rupture.
L'environnement clinique, rigide, normé de "A Dangerous
Method" rappelle l'unité spatio-temporelle d'une scène de théâtre et permet
au texte – dense, savoureux, omniprésent – de prendre de l'ampleur. Viggo
Mortensen, Michael Fassbender, Keira Knightley sont éblouissants en parents
terribles de la psychanalyse.
Avec Robert
Pattinson, Juliette Binoche, Sarah Gadon,
Paul Giamatti, Mathieu Amalric
Film franco-canadien
Genre : drame
Durée : 1h48
Année de production :
2012
Dans un New York en
ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la
haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du
président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule
obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville.
Au fur et à mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste,
impuissant, à l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va
l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus
importantes de sa vie.
Le
film est l'adaptation d'un roman de Don DeLillo, qui jugeait pourtant son film
inadaptable car « l’essentiel de l’action est confiné
à l’intérieur d’une voiture, ce qui n’est pas forcément très cinématographique. »
Le livre avait d'abord reçu des critiques très négatives, avant d'être
considéré comme prémonitoire quant à la crise du système financier de 2007. Le
film intervient alors que les effets de la crise se font toujours sentir, et
que les doutes sur le capitalisme restent entier. "Cosmopolis"
entérine le virage classique de Cronenberg, en même temps que l'abandon
progressif de sa veine folle et organique.
Réalisé par David Cronenberg
Avec Robert Pattinson, Emilia McCarthy, Amanda Brugel, Evan Bird, Julianne Moore

Avec Robert Pattinson, Emilia McCarthy, Amanda Brugel, Evan Bird, Julianne Moore
Film canadien, américain, français, allemand
Genre : drame
Durée : 1h51
Année de production : 2014
A Hollywood, la ville des rêves, se télescopent les étoiles.
La capitale du Cinéma promet aussi le bonheur sur pellicule et papier glacé à
ceux qui tentent de rejoindre les étoiles. Mais alors, pourquoi dit-on
qu'Hollywood est la ville des vices et des névroses, des incestes et des
jalousies ? La ville des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le
déchaînement des pulsions et l'odeur du sang.
Lumineux à la surface, "Maps to the stars"
distille un malaise latent, en dépit de moments franchement cocasses, si l’on
goûte à l’humour noir. Très noir. Un cauchemar américain qui paraîtra exacerbé
à certains.
MétroRéalisé
par David Cronenberg
avec Viggo Mortensen, Léa Seydoux, Kristen Stewart
Science-fiction, épouvante, thriller
1h47
Canada, Grèce
2022
Alors que l’espèce humaine s’adapte à un environnement de synthèse, le corps humain est l’objet de transformations et de mutations nouvelles. Avec la complicité de sa partenaire Caprice, Saul Tenser, célèbre artiste performer, met en scène la métamorphose de ses organes dans des spectacles d’avant-garde. Timlin, une enquêtrice du Bureau du Registre National des Organes, suit de près leurs pratiques. C’est alors qu’un groupe mystérieux se manifeste : ils veulent profiter de la notoriété de Saul pour révéler au monde la prochaine étape de l’évolution humaine…
Une sorte de rejeton déviant de Chromosome 3 (1979) et Crash (1996), qui évoque aussi son moyen métrage éponyme de 1970, dans un décor à la fois rétro et futuriste, où planent un érotisme fou et un humour bienvenu. Porté par Viggo Mortensen, alter-ego troublant et charismatique du réalisateur, et une bande de personnages féminins aussi beaux que névrosés.
avec Viggo Mortensen, Léa Seydoux, Kristen Stewart
Science-fiction, épouvante, thriller
1h47
Canada, Grèce
2022
Alors que l’espèce humaine s’adapte à un environnement de synthèse, le corps humain est l’objet de transformations et de mutations nouvelles. Avec la complicité de sa partenaire Caprice, Saul Tenser, célèbre artiste performer, met en scène la métamorphose de ses organes dans des spectacles d’avant-garde. Timlin, une enquêtrice du Bureau du Registre National des Organes, suit de près leurs pratiques. C’est alors qu’un groupe mystérieux se manifeste : ils veulent profiter de la notoriété de Saul pour révéler au monde la prochaine étape de l’évolution humaine…
Une sorte de rejeton déviant de Chromosome 3 (1979) et Crash (1996), qui évoque aussi son moyen métrage éponyme de 1970, dans un décor à la fois rétro et futuriste, où planent un érotisme fou et un humour bienvenu. Porté par Viggo Mortensen, alter-ego troublant et charismatique du réalisateur, et une bande de personnages féminins aussi beaux que névrosés.
Les
linceuls (The shrouds)
Réalisé par David Cronenberg
Avec Vincent Cassel, Diane Kruger, Guy Pearce
France, Canada
Thriller
2h
2024
Karsh, 50 ans, est un homme d’affaires renommé. Inconsolable depuis le décès de son épouse, il invente un système révolutionnaire et controversé, GraveTech, qui permet aux vivants de se connecter à leurs chers disparus dans leurs linceuls. Une nuit, plusieurs tombes, dont celle de sa femme, sont vandalisées. Karsh se met en quête des coupables.
David Cronenberg a ici décidé de signer une œuvre intimiste, fortement autobiographique. Dès la première apparition de Vincent Cassel à l’écran, sa silhouette se confond complètement avec celle du réalisateur. Mais comme souvent chez le cinéaste, il ne s’agira pas d’un récit classique mais d’une nouvelle expérimentation formelle dans laquelle il sera une énième fois question du corps humain et des innovations technologiques. L’auteur de "Vidéodrome", "La Mouche" et "A History of Violence" a toutefois trouvé les racines de son scénario dans la mort de sa propre épouse, signant un film morbide à la poésie troublante. Il est dommage cependant que le film s'égare dans une paranoïa d'espionnage franchement barbante qui s’enlise dans une intrigue peu captivante, où les multiples branches s’ajoutant au récit (interventions russes et chinoises, propension des intelligences artificielles, mystérieuse récurrence de l’Islande…) finissent par rendre l’ensemble assez incompréhensible. Le film devient presque rebutant avec ses grands dialogues abscons tentant d’expliquer les différentes liaisons et ramifications dans des champs-contrechamp fainéants. C’est un vrai crève-coeur tant Les Linceuls est jalonné d’instants magnifiques (dont une scène de sexe), explore le corps sous toutes ses formes (l’utilisation ingénieuse des rayons X) et contient une jolie introspection de Cronenberg (« Tu as construit ta vie autour du corps. » ; « Becca était le sens du monde, de la vie« ).
Réalisé par David Cronenberg
Avec Vincent Cassel, Diane Kruger, Guy Pearce
France, Canada
Thriller
2h
2024
Karsh, 50 ans, est un homme d’affaires renommé. Inconsolable depuis le décès de son épouse, il invente un système révolutionnaire et controversé, GraveTech, qui permet aux vivants de se connecter à leurs chers disparus dans leurs linceuls. Une nuit, plusieurs tombes, dont celle de sa femme, sont vandalisées. Karsh se met en quête des coupables.
David Cronenberg a ici décidé de signer une œuvre intimiste, fortement autobiographique. Dès la première apparition de Vincent Cassel à l’écran, sa silhouette se confond complètement avec celle du réalisateur. Mais comme souvent chez le cinéaste, il ne s’agira pas d’un récit classique mais d’une nouvelle expérimentation formelle dans laquelle il sera une énième fois question du corps humain et des innovations technologiques. L’auteur de "Vidéodrome", "La Mouche" et "A History of Violence" a toutefois trouvé les racines de son scénario dans la mort de sa propre épouse, signant un film morbide à la poésie troublante. Il est dommage cependant que le film s'égare dans une paranoïa d'espionnage franchement barbante qui s’enlise dans une intrigue peu captivante, où les multiples branches s’ajoutant au récit (interventions russes et chinoises, propension des intelligences artificielles, mystérieuse récurrence de l’Islande…) finissent par rendre l’ensemble assez incompréhensible. Le film devient presque rebutant avec ses grands dialogues abscons tentant d’expliquer les différentes liaisons et ramifications dans des champs-contrechamp fainéants. C’est un vrai crève-coeur tant Les Linceuls est jalonné d’instants magnifiques (dont une scène de sexe), explore le corps sous toutes ses formes (l’utilisation ingénieuse des rayons X) et contient une jolie introspection de Cronenberg (« Tu as construit ta vie autour du corps. » ; « Becca était le sens du monde, de la vie« ).